La promesse client est simple : « la télévision que vous ferez vous-même ! »
Du rêve, Alcatel va passer à la réalité en 2006 grâce à deux projets sur lesquels ses équipes R&D et marketing travaillent depuis plusieurs années. Jacques Dunogué, le président Europe et Sud de l’équipementier télécoms, vient de présenter à la presse « My Own TV » et « Amigo TV », des projets de télévision personnelle originaux. Basés sur la technologie de télévision sur IP (Internet Protocol) de Microsoft, ils vont bien au-delà des classiques fonctions de vidéo à la demande et d’enregistrement des programmes d’une set-top-box (décodeur TV).
Dans un contexte de fragmentation de la consommation média et de personnalisation des moyens de communication, le pari est de mettre le spectateur en position de regarder quand il le souhaite ses contenus audiovisuels via la prise téléphonique et, nouveauté, de pouvoir les partager avec sa tribu. Pour reprendre un terme galvaudé, il s’agit véritablement de télévision interactive. La cible identifiée est celle des ados et des jeunes adultes immergés en permanence dans l’interactivité (SMS, blogs, instant messaging…).
Avec la plate-forme « My Own TV », le téléspectateur se transformera en producteur / diffuseur de ses propres contenus. Il pourra uploader ses photos de famille et ses films de vacances sur le portail de son fournisseur d’accès à Internet, puis inviter ses proches à les regarder sur leur téléviseur. Alcatel imagine une extension de ce type de service aux institutions en mesure de produire de la vidéo, comme les collectivités locales ou les clubs sportifs, qui souhaiteraient diffuser leur propre chaîne communautaire.
Sur la seconde plate-forme, « Amigo TV » , la logique communautaire va encore plus loin. L’idée étant de proposer un outil de média participatif aux téléspectateurs. Ils pourront ainsi chatter avec leurs amis durant un match de foot, partager leurs émotions sur le petit écran durant un téléfilm ou le journal télévisé, grâce un pop up affichant des messages instantanés. Afin de générer des revenus, l’opérateur pourra leur proposer de voter avec leur télécommande durant une émission, en lieu et place du SMS+ et de l’Audiotel. Ils pourront aussi recevoir un appel téléphonique en visiophonie sur leur téléviseur. Dans ce cas, le programme regardé sera automatiquement mis en pause et stocké sur disque dur pendant l'appel.
Avec ces projets de convergence, Alcatel tente de marier le meilleur des trois mondes du triple play : la richesse des contenus pour l’audiovisuel, la transmission de la voix et de l’image pour les télécoms, enfin les communautés interactives du côté de l’Internet.
Actuellement au stade de prototype, après des séries de tests-utilisateurs ces deux plates-formes devraient être commercialisables fin 2006 par les fournisseurs d’accès à Internet.
D’ici là, des concurrents d'Alcatel pourraient bien trouver le chemin de nos téléviseurs. Je pense en particulier au fameux, mais toujours mystérieux, projet Armageddon de Free qui promet de combiner astucieusement les trois composantes du triple play (TV, Internet, téléphonie) dans un service unique.
Alors, 2006, année de naissance du « téléspectacteur » ?