« Jusqu’où ira Google ? », s’interroge Libération… peut-être jusqu’à faire de la télévision, a-t-on envie de lui répondre.
Le quotidien consacre sa une du jour et la rubrique Evénement de son site web au moteur de recherche californien. Il aborde notamment les velléités de Google de se développer dans l’univers de la vidéo numérique, comme je l’avais expliqué dès l’ouverture de ce blog.
Le reportage de Christophe Alix à Mountain View risque d’interpeller les groupes audiovisuels sur leur stratégie on-line.
"Grâce à un nouvel outil de paiement en ligne annoncé pour la fin de l'année et confirmé par son président Eric Schmidt, Google pourrait diffuser des programmes payants à la demande, qu'il facturerait directement à ses millions d'utilisateurs. Ou insérer des messages publicitaires dans des milliers de programmes libres de droit. Si ce scénario se réalisait, Google deviendrait à son tour un commerçant électronique, et un concurrent direct des réseaux câblés."
Dans ce dossier de Libération, le journaliste Raphaël Garrigos interroge le président de l’Institut National de l’Audiovisuel (INA) sur ses craintes qu’un jour Google enregistre les télévisions françaises. Emannuel Hoog n’a pas l’intention de laisser l’ogre américain dévorer notre patrimoine :
"La loi de 1992 a confié à l'INA le dépôt légal de la radio et de la télévision : cela signifie que nous enregistrons actuellement, et en continu, 17 radios et 45 chaînes de télé. Si Google veut mettre en ligne TF1, c'est une affaire entre eux, mais TF1 diffuse déjà des vidéos sur son site, et le coût serait tellement exorbitant pour Google que je ne l'imagine pas. De surcroît, il y a la question des droits d'auteur : une mise en ligne de vidéo, gratuite ou payante, implique de payer des droits d'auteur. A titre d'exemple, il y a, derrière le fonds de l'INA, 28 000 ayants droit auxquels nous devons rendre des comptes."
Le patron de l’INA revient aussi sur l’initiative française de numérisation de plus de 200.000 heures de télévision, déjà évoquée dans cette note sur l’avenir de la vidéo à la demande.
Enfin, sur le plan financier, il importe d'avoir à l'esprit qu'avec une capitalisation boursière de 82 milliards de dollars Google pèse aujourd'hui plus lourd que le numéro un mondial des médias, Time Warner, dont le chiffre d'affaires est dix fois supérieur.