Et un quatorzième pays pour le numéro 1 du câble européen !
Le groupe américain Liberty Global, déjà propriétaire de Noos et UPC en France, rachète le premier câblo-opérateur suisse Cablecom.
Depuis plusieurs années, le groupe présidé par Mike Fries avait marqué son intérêt pour Cablecom. Mais il a suffit que ce dernier annonce sa décision de s’introduire à la Bourse de Zurich le 13 octobre pour que l’opération soit bouclée en quelques heures. Son coût : 2,825 milliards de francs suisses (1,82 milliard d'euros) en échange des 100% du capital détenus par des fonds d’investissements.
Comme les câblo-opérateurs français, la société helvétique revient de loin puisqu’elle était au bord de la faillite en 2002. Avec deux millions de foyers abonnés, dont 300.000 à l’Internet haut débit et 150.000 à la téléphonie sur IP, Cablecom se pose aujourd’hui en principal concurrent de l’opérateur historique Swisscom. Son intégration dans un réseau européen de 13 pays, bâti autour des marques UPC et Chello, lui permettra de réaliser des économies d’échelle et d’accéder plus facilement à des contenus pour ses bouquets de télévision numérique et ses offres Internet.
Avec cette nouvelle acquisition, Liberty Global conforte son statut de premier câblo-opérateur mondial en dehors de Etats-Unis. Son propriétaire John Malone, surnommé le « cow-boy du câble », confirme qu’il entend challenger grâce à ses offres triple play les opérateurs télécom historiques dans la plupart des pays européens.
Chez nous, à terme, la logique industrielle voudrait que Noos-UPC rachète son concurrent Numéricable (ou l'inverse), issu de la fusion NC-France Télécom Câble et détenu par des financiers. Une telle consolidation donnerait du poids au câble face à l’ADSL, avec une offre harmonisée « TV+Internet+Téléphone » dans les grandes villes, totalement indépendante du réseau de France Telecom.
La France peut certes s’enorgueillir d’être leader du haut débit en Europe avec plus de 8 millions de foyers connectés, selon la présentation faite le même jour par l’ARCEP (ex-Autorité de Régulation des Télécoms). Mais il apparaît que 94% des accès se font sur la paire cuivrée de France Telecom contre seulement 6% via les réseaux câblés. Difficile dans ces conditions de parler de marché concurrentiel entre les technologies de distribution des loisirs numériques.