Hormis la fréquence attribuée à BFM TV, chaîne d'information à dominante économique, il n'y a pas de nouveaux entrants dans la liste arrêtée par le CSA pour 8 chaînes supplémentaires sur la TNT.
Canal+ et Lagardère récupèrent leur mise après l'annulation des fréquences qui avait présidé à cette seconde consultation.
Canal+ va pouvoir diffuser gratuitement sa chaîne info i>télé, au grand dam de TF1 dont le lancement de LCI se fera ultérieurement sur la TNT parmi les chaînes payantes. Canal+ voit surtout conforté son statut de groupe leader dans la télévision à péage avec un mini-bouquet (Canal+ Cinéma, Canal+ Sport et Planète pour les documentaires).
Quant à Lagardère, il s'impose sur la thématique jeunesse avec la chaîne gratuite Gulliver créée en partenariat avec France Télévisions et avec sa chaîne leader Canal J sur la TNT payante. Lagardère récupère également la fréquence annulée pour i-MCM avec une nouvelle chaîne musicale baptisée Europe 2 TV.
Sur les 35 dossiers de candidature, les grands perdants sont le groupe AB, TF1 et M6... et bien sûr les nombreux aspirants à une première fréquence hertzienne.
On retiendra que le CSA n'a guère fait preuve d'originalité dans ses choix, préférant miser sur des valeurs sûres. Des projets originaux comme les chaînes senior, Coriolis TV consacrée à la science, ou encore les chaînes associatives du tiers-secteur audiovisuel n'ont pas été retenus.
Hors-antenne, la prochaine bataille de la TNT qui s'engagera dans les prochains mois sera celle pour l'attribution des fréquences du multiplexe R5. Censé initialement accueillir des chaînes régionales et locales, ce multiplexe fait saliver les poids-lourds de l'audiovisuel. Parmi les alternatives techniques envisageables, il pourrait servir à la diffusion de chaînes payantes supplémentaires en TVHD (haute-définition) avec la norme MPEG4 ou encore diffuser des chaînes de télévision en direct à destination des terminaux mobiles grâce à la norme DVB-H.
Le CSA est d'ores et déjà soumis à la pression des grands groupes de télévision et de télécommunications. Nombreux sont ceux qui souhaiteraient mettre la main sur ces futures fréquences pour conforter ou étendre leur emprise dans le paysage audiovisuel français.