Devenir sur le Net le “Télé7jours de la vidéo à la demande”, voilà ni plus ni moins l’ambition du nouveau site TotalVOD.com. Avec son double positionnement, conseil éditorial et services, TotalVOD s’engouffre sur le boulevard laissé vacant par tous les sites web des magazines de programmes TV, qu’il s’agisse de Télé7jours (Lagardère Active Média), Télé-Loisirs (Prisma Presse), Télépoche (Mondadori France) ou TV Mag (Hersant). Les sites français des magazines TV n’ont pas encore les ambitions d’un TV Guide américain qui sera bientôt doté d’un moteur de recherche vidéo.
Le pure-player TotalVOD.com entend donc mettre à profit la torpeur générale pour s’installer comme la référence en matière de recherche de vidéo à la demande sur PC. Le principe est d’indexer sur le portail les vidéos d’une douzaine de kiosques de VOD payante. Au lancement, le site comptait déjà TF1vision, CanalPlay, Vodeo, M6 Vidéo, France TVOD, VirginMega, ArteVOD, Editions Montparnasse, Fnac, Glowria, Iminéo, Univerciné ou l’encore l’INA. L’offre de VOD sur Internet Orange 24/24 devrait prochainement rallier le portail. Aujourd’hui, 60.000 vidéos sont référencées, dont 47.000 pour le seul site d’archives de l’Institut National de l’Audiovisuel. De ce fait, les films ne représentent que 5% des références.
Premier point faible, le modèle économique repose entièrement sur la publicité dans un premier temps. Le site ne touche aucune rémunération des plateformes VOD vers lesquelles il renvoie systématiquement les clients potentiels à partir de ses fiches descriptives des vidéos. Les pages Cinéma et Télévision sont commercialisées par la régie pub du magazine professionnel Ecran Total, tandis que la monétisation des autres espaces publicitaires a été confiée à la régie web Horyzon Media d’Augustin Ory. Avec 4 salariés permanents au démarrage, TotalVOD vise le petit équilibre en année 3 (avec un effectif porté à 8 personnes). Second point faible, le portail est un agrégateur de sites de VOD sur lequel les utilisateurs ne font que passer. Ils doivent ensuite se créer un compte et le créditer sur chacun des sites partenaires pour pouvoir consommer. On touche là aux limites d’une faible couche d’intermédiation pour TotalVOD.
Outre l’opportunité laissée par la concurrence attardée, TotalVOD dispose d’un atout en la qualité de son équipe de fondateurs. A l’origine du concept, il y a Patrick Suquet et Serge Siritzky, respectivement Rédacteur en chef et Président d'Ecran Total. Isabelle Bordry (ex-Directrice Générale de Yahoo ! France) et Alexandre Drubigny (concepteur d'En aparté, La boîte à questions…) participent à l’aventure, tandis qu’Arnaud Mary (ex-Canal+ et Nomade) est le Directeur Délégué de la société. Le principal actionnaire est Joseph Haddad, patron de Netgem, au travers de sa holding J2H. Il est représenté par Marc Tessier (ancien Président de France Télévisions). Bref, des experts chevronnés, à la convergence entre audiovisuel et Internet.
Avec de tels parrains, on devine que les ambitions de TotalVOD ne vont pas se limiter à informer les internautes sur l’actualité de la vidéo à la demande sur PC. Le service devrait en toute logique être porté sur les set-top-boxes d’opérateur ADSL. Ce projet de développement en IPTV est prévu pour fin 2007. La « catch-up TV », la télévision de rattrapage, fait aussi partie des axes de réflexion.
Des sujets que j’ai abordés dans l’interview vidéo avec Arnaud Mary, le Directeur Délégué de TotalVOD.com.