La télévision privée fait son cinéma à l’EBG

Lelaylevytavernost_1 A une semaine du Festival de Cannes, 750 professionnels des médias et des nouvelles technologies se sont retrouvés vendredi dans la vaste salle de cinéma du Max Linder à Paris pour une super-production « made in France ». Le casting, organisé par l’Electronic Business Group, était resserré mais de très haute volée avec en vedette Patrick Le Lay (TF1), Nicolas de Tavernost (M6) et Jean-Bernard Lévy (Vivendi). L’air de rien, ces trois stars capitalisent plus de 41 milliards d’euros à la bourse de Paris, s’arrogent 48,5% de l’audience TV en 2005 sans leurs chaînes thématiques, et contrôlent près de 10 millions de foyers abonnés à la télévision à péage (Canal+, CanalSat, TPS). Le scénario reposait sur une question : quel avenir pour la distribution audiovisuelle ?

L’animateur du débat, Pierre Beaufils, PDG de Greenwich Consulting, demande d’abord aux trois intervenants de justifier la fusion qu’ils ont initiée entre CanalSat et TPS. Le PDG de Vivendi, Jean-Bernard Lévy, fait le constat que les grandes chaînes (comprendre TF1 et M6 d’un côté, Canal+ de l’autre) ne sont aujourd’hui pas disponibles sur les deux plateformes satellitaires, ce qui est préjudiciable au marché de la télévision payante. Selon lui, « la fusion CanalSat / TPS va bénéficier aux clients et aux éditeurs de chaînes ».

Patrick Le Lay, PDG de TF1, juge moyenne la performance de la télévision par satellite en France, avec 4,2 millions d’abonnés en 10 ans. Et surtout, « la TNT a fait trébucher les recrutements sur le satellite de 40% ces derniers mois ». Les abonnements aux bouquets par ADSL ont partiellement compensé cette baisse. Mais, dans le même temps, les éditeurs ne maîtrisent plus la distribution et la gestion de leurs abonnés. Et ce, au profit des fournisseurs d’accès Internet et des câblo-opérateurs.

A ce propos, quelques chiffres intéressants fournis par Pierre Beaufils sur la pénétration de la TV par ADSL :

  • la France compte près de 10 millions de foyers haut débit
  • seul 1 million peuvent techniquement regarder la TV par ADSL (contraintes de décodeur et d’éligibilité en fonction de l’éloignement du DSLAM)
  • 500.000 foyers ADSL ont acheté au moins une fois un service audiovisuel payant
  • 250.000 foyers ADSL ont souscrit à un bouquet TV comme TPS ou CanalSat

Le mythe de la TV par ADSL en prend à nouveau un coup !

Jean-Bernard Lévy estime que dans 5 ans le satellite devrait représenter la moitié des abonnés à la télévision payante, l’autre moitié se répartissant entre l’ADSL, la TNT payante et le câble. Pour le PDG de Vivendi, « le câble est bien placé car il offre un réseau de qualité et un nombre de chaînes infini ».

Patrick Le Lay préfère analyser la distribution TV d’un point de vue économique plutôt que technologique. Il constate que depuis 1988, le marché de la publicité est quasiment constant alors que l’offre de chaînes explose, notamment avec l’arrivée de la TNT gratuite. Pour le patron de TF1, « faire vivre 18 à 20 chaînes nationales, c’est du rêve en couleur ! ». Le PDG de M6 enfonce le clou aussitôt. Selon Nicolas de Tavernost, « la publicité est un marché de l’offre » dépendant des annonceurs. Il y a donc risque d’éparpillement des ressources. Les revenus n’augmentant pas aussi vite que les investissements dans les programmes, il prédit une consolidation du secteur : « nouveaux entrants, premiers sortis ! ». Les groupes NRJ (NRJ 12), Nextradio (BFM TV), AB (NT1, AB1) et Bolloré (Direct 8) apprécieront la formule. Pour Nicolas de Tavernost, « il n’y a de la place que pour 3 ou 4 groupes privés à côté du service public ».

A propos du service public, Patrick de Carolis, PDG de France Télévisions, aurait été bien inspiré de répondre à l'invitation de l'EBG pour défendre son groupe. Les patrons de TF1 et M6 n'ont eu de cesse de dénoncer les « privilèges » dont jouit selon eux la télévision publique, accusant les  « politiques » de leur trop forte intervention dans la régulation du paysage audiovisuel français (PAF).

Pour ce qui est de la TV sur mobile, la télévision numérique personnelle (TNP), Jean-Bernard Lévy - déjà opérateur de Canal+ pour les contenus et SFR pour les réseaux - se dit prêt à investir. Patrick Le Lay est positif sur ce nouveau canal de distribution. Selon lui, « la mobilité va accroître la consommation des chaînes, sans rupture de service ».

Interrogé sur sa vision à 10 ans et la convergence, le patron de TF1 a expliqué que l’on ne peut pas faire tous les métiers à la fois (production audiovisuelle, opérateur télécom, portail internet….). Il ne croît pas à la constitution de grands groupes européens. En revanche, il pense que les studios américains pourraient casser le modèle actuel de distribution des films. Mais la télévision devrait s’en sortir dans la mesure où elle repose sur le caractère extrêmement national de ses programmes (journaux télévisés, feuilletons, événements sportifs).

Jean-Bernard Lévy et Nicolas de Tavernost, que vous pouvez retrouver en vidéo sur ce blog, n’ont pas la même vision à 10 ans. Leur stratégie est moins franco-française que celle de TF1 et plus ambitieuse dans le développement multi-canal de leur groupe. Il faut dire que la chaîne du groupe Bouygues est dans une position exceptionnelle de domination du marché de la télévision gratuite quand on compare le paysage audiovisuel français aux autres marchés européens.

Pour ce qui est des projets de TF1 à court terme, Patrick Le Lay s’est montré très prudent en délivrant le minimum d’informations sur « le buzz », un programme vidéo généré par les utilisateurs (UGC, user generated content), consultable sur le web et sur les mobiles. De source sûre, je peux vous annoncer que la plate-forme de vidéoblogs fournie par DailyMotion sera recettée par TF1 fin mai pour un lancement fin juin. Pour les autres indices, regardez la vidéo ci-dessous. Navré pour la qualité médiocre de l’image et du son, j’étais au premier rang au Max Linder, mais avec un éclairage insuffisant pour mon mobile 3G Nokia N90 et une sonorisation de la salle poussive. Ca, ce n’était pas du grand cinéma !

Repères dans la vidéo :

  • Début : [Patrick Le Lay, PDG de TF1, à propos du projet « le buzz »] M6 et TF1 vivent dans le programme, c’est leur cœur de métier
  • 0’35’’ : la télévision à domicile se consomme 2 minutes de plus chaque année, elle est en croissance depuis 20 ans
  • 1’10’’ : de nouveaux moyens de regarder la TV, comme la mobilité, vont encore accroître la consommation
  • 1’40’’ : le téléspectateur n’a pas la même attitude selon les terminaux, il faut adapter les programmes
  • 2’25’’ : TF1 ne travaille pas sur ces projets avec des équipes de télévision, mais avec des équipes qui viennent de la téléphonie
  • 2’50’’ : pas de certitude sur le business model, mais TF1 doit être présent sur les nouveaux médias comme tous les groupes de télévision dans le monde

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Mes autres notes sur cette conférence de l’Electronic Business Group consacrée à la distribution audiovisuelle :

A lire également, le compte-rendu de la conférence par Christian Jegourel sur son blog EdgeMinded, avec un bonus en vidéo.

Distribution TV #3, les PDG de M6, TF1 et Vivendi sur la VOD

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En complément de ma note sur la conférence de l’EBG du 12 mai sur l’avenir de la distribution TV, au Max Linder, je vous propose un extrait vidéo de l’intervention des patrons des 3 plus grands groupes privés audiovisuels français sur la VOD.

La vidéo à la demande représente-t-elle une menace ou une opportunité pour eux ?

Réponse, dans l’ordre, de Nicolas de Tavernost (M6), puis Patrick Le Lay (TF1, TF1vision) et Jean-Bernard Lévy (Vivendi, CanalPlay).

Repères dans la vidéo :

  • Début : [Nicolas de Tavernost, PDG de M6] la VOD ce n’est pas l’eldorado, tout comme le téléchargement de musique
  • 0’30’’ :  l’économie des films est difficile en VOD, car on partage les marges avec des intermédiaires
  • 0’50’’ : prudence sur la mise à disposition en VOD des émissions TV (« catch-up TV » ) car risque de cannibaliser l’antenne de la chaîne, il faut être sélectif
  • 1’40’’ : attention à la chronologie des médias, la VOD pose problème pour les chaînes payantes plus que pour les chaînes gratuites
  • 2’10 : [Patrick Le Lay, PDG de TF1] la TV en clair n’est pas basée sur la multidiffusion, le téléspectateur doit suivre chaque jour un programme « plus ou moins intéressant » sinon le lendemain il y a autre chose
  • 3’00’’ : pour le moment, la VOD c’est payant
  • 3’05 : [Jean-Bernard Lévy, PDG de Vivendi] la VOD payante, c’est un complément naturel. Exemple de Comcast aux Etats-Unis, la VOD se fait aux dépends de la location de DVD
  • 3’25’’ : il y aura des services de TV sur mobile en mode VOD
  • 3’35’’ : la VOD correspond à différents types de consommation, l’émission TV de la veille que l’on a ratée, le film à louer sans se déplacer et l’achat de contenu sur téléphone mobile

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Mes autres notes sur cette conférence de l’Electronic Business Group consacrée à la distribution audiovisuelle :

Distribution TV #2, Nicolas de Tavernost, PDG de M6

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En complément de ma note sur la conférence de l’EBG du 12 mai sur l’avenir de la distribution TV, au Max Linder, je vous propose un extrait vidéo de l’intervention de Nicolas de Tavernost. Le PDG de M6 joue le jeu de la prospective à 10 ans, avec les évolutions industrielles envisageables sous l’effet de la convergence entre média, Internet et télécom.

Il commence par un clin d’œil à son voisin Jean-Bernard Lévy, patron de Vivendi, dont la filiale Canal+ vient de se séparer du club de foot du Paris Saint-Germain. Contrairement au PSG, les Girondins de Bordeaux détenus par M6 sont un bon investissement. 

Repères dans la vidéo :

  • Début : M6 reste propriétaire des Girondins de Bordeaux et gagne de l’argent sur 6 ans avec le club
  • 0’30’’ :  les chaînes ne seront plus protégées par leurs licences, M6 doit développer une marque globale dans l’entertainment et les services
  • 1’05’’ : la bataille va se durcir sur l’accès aux contenus et leurs prix
  • 1’35’’ :  la nécessaire consolidation du marché
  • 1’05’’ :  quand les telcos se mêlent de télévision, la télévision perd de l’argent (exemple TPS)
  • 2’15’’ :  la concentration du secteur passera par une évolution de la réglementation (TV sur mobile, TVHD sur la TNT, le droit de préemption du service public)
  • 3’00’’ : la concentration du secteur sera horizontale (chaînes) et verticale (intégration en amont dans les contenus et accords dans la production)

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Distribution TV #1, Jean-Bernard Lévy, PDG de Vivendi

Jeanbernard_lvy_vivendiEn complément de ma note sur la conférence de l’EBG du 12 mai sur l’avenir de la distribution TV, au Max Linder, je vous propose un extrait vidéo de l’intervention de Jean-Bernard Lévy. Le PDG de Vivendi (actionnaire de Canal+ et SFR) livre quelques réflexions sur sa stratégie et les évolutions industrielles envisageables avec la convergence entre média, Internet et télécom. Par discrétion, par modestie ou par ignorance, il ne semble pas disposer d’une grande visibilité sur ce que sera son groupe dans 10 ans.

Repères dans la vidéo :

  • Début : projet d’accroître l’attractivité des programmes… et la facture des abonnés dans la TV et la téléphonie
  • 0’42’’ :  le développement de la vidéo à la demande avec CanalPlay pour créer de nouvelles sources de chiffre d’affaires
  • 1’00’’ :  sur la mode des « pure players », la répartition des risques sur plusieurs pays, plusieurs métiers, il se sent plus à l’aise avec ce qu’il sait faire et ne jalouse pas les savoir-faire des autres


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Noos en pointe sur la VOD

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Avec près de 3.000 programmes en vidéo à la demande sur PC, et probablement plus du double d’ici la fin de l’année, Noos affiche ses ambitions en matière de convergence. Le câblo-opérateur vient de lancer sur son portail haut débit une nouvelle rubrique VOD, accessible à tous les internautes, à l’adresse http://video.noos.fr . L’essentiel de l’offre est basée sur deux partenariats structurants avec TF1vision et Vodeo pour les contenus premium.

Une fois de plus, Noos prend une longueur d’avance sur les autres fournisseurs d’accès Internet sur la vidéo à la demande. En 2002, il avait été précurseur en ouvrant sur son portail le service MonVidéoClub en partenariat avec NetCiné de MovieSytem, à présent dans le giron de Canal+ Active sous la nouvelle marque CanalPlay. Aujourd’hui, Noos fait un autre choix éditorial en changeant de partenaire sur le cinéma récent et le divertissement. Il est le premier fournisseur d’accès à s’associer avec le groupe TF1 au travers de sa plate-forme de VOD TF1vision, fruit de la collaboration entre TF1 Vidéo pour l’acquisition des droits et eTF1 pour les aspects techniques. Le principe du service est celui d’une location en streaming pour 24 heures à partir de 1,99 euros selon le type de contenu. Avec un encodage à 1,5 Mbps, on est proche de la qualité DVD et la séance démarre instantanément sur l’ordinateur.

Sur le portail Noos.fr, le service TF1vision propose d’emblée près de 500 programmes à la demande, hors films adultes du catalogue Marc Dorcel. En cinéma récent, on trouve aujourd’hui à l’affiche Charlie et la chocolaterie avec Johnny Depp, Les Poupées russes de Klapisch avec Romain Duris, Million Dollar Baby de Clint Eastwood ou encore Batman begins, 33 semaines après leur sortie en salle et avant leur passage sur les chaînes de télévision payantes distribuées par Noos. Au rayon humour, les spectacles de Gad Elmaleh et Nicolas Canteloup font partie des meilleures ventes. Côté jeunesse, les Totally Spies devraient bientôt être rejointes par des grands classiques comme Maya l’abeille, Flipper ou Franklin. Enfin, la section Séries TV, qui fait la part belle aux fictions de l’antenne de TF1, devrait réserver quelques belles surprises dans les prochains mois.

Parmi les évolutions techniques en cours de développement, le service TF1vision.noos.fr proposera dans quelques semaines de la location en téléchargement provisoire pour les internautes ne disposant pas du débit suffisant pour le streaming, puis ultérieurement du téléchargement définitif autrement dit de la vente de vidéo comme Movielink aux Etats-Unis, mais dans le respect de la réglementation française. Ces contenus pourront aussi être transférés sur les baladeurs vidéo de Creative avec lequel TF1 a passé un accord technologique garantissant la protection numérique des fichiers.

Le second service de VOD présent sur le portail vidéo de Noos est Vodeo TV. Début décembre 2005, le câblo-opérateur avait été le premier FAI à se lancer dans la distribution de reportages TV et de documentaires à la demande avec La Banque Audiovisuelle. Désormais, près de 2.000 programmes sont numérisés et disponibles à partir de 1 euro en streaming, en téléchargement ou en DVD. Rappelons que Vodeo est basé sur le concept de « Long Tail » (longue traîne), avec une offre éditoriale exigeante de vidéos sur les thématiques de la découverte, la culture et la connaissance. On y retrouve d’innombrables documents de qualité diffusés sur les chaînes hertziennes et les chaînes thématiques, à l’instar du film L’Odyssée de la vie.

Enfin, nouveauté sur Noos.fr, avec un 3e service de VOD entièrement gratuit. Les abonnés haut débit du câblo-opérateur, comme tous les internautes, peuvent visionner plusieurs centaines de formats courts qui vont des bandes-annonces ciné aux vidéoclips musicaux, en passant par des reportages people, des magazines de sport et des émissions de divertissement issus de chaînes thématiques du câble comme Trace TV et NT1. Cet embryon de « catch-up TV » (rattrapage des émissions manquées à la télévision les derniers jours), sous forme d’agrégation de vidéos gratuites dans le portail du câblo, a vocation à s’enrichir au fil du temps en accueillant de nouveaux partenaires éditoriaux. Un bon moyen pour Noos, à la veille de son rapprochement probable avec Numéricable, de tester les usages sur la FOD (Free On Demand) sur PC avant de l’envisager sur la télévision.

Ce type de service est l’un des éléments de différenciation des câblo-opérateurs face aux offres de TV par satellite et de TNT, à l’image de Comcast aux Etats-Unis qui a servi plus d’1,4 milliards de vidéos gratuites en 2005 via ses décodeurs TV numériques. Contrairement aux opérateurs ADSL, dont les débits sont limités par l’affaiblissement du signal avec l’éloignement du central France Telecom, les câblos ont une carte à jouer sur la VOD et la TVHD. Ils maîtrisent leurs réseaux de bout en bout, sont capables de servir 100 Mbps à la prise de leurs abonnés et pourront bientôt déployer des décodeurs à la norme Docsis-3 avec voie de retour. Et pourquoi pas aussi un PVR-HD, c'est-à-dire un décodeur TV haute définition avec enregistrement des programmes en HD sur disque dur. Cette combinaison de services - nécessitant il est vrai de lourds investissements dans le réseau, les terminaux clients et les contenus - a de quoi largement rivaliser avec la Freebox HD et le mythe de l’ADSL.

L’avenir de la télévision passe par l’Internet

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L’Internet va-t-il devenir un nouveau canal de distribution pour les chaînes de télévision, au même titre que l’hertzien, le câble, le satellite, le mobile et la TV par ADSL ? Aux Etats-Unis, avec le printemps, on assiste à l’éclosion d’essais des grands networks comme ABC, Warner, Fox et CBS. Ils testent tous, les uns après les autres, la TV sur le web dont la principale caractéristique est d’être financée comme leurs réseaux traditionnels par des coupures publicitaires. Une nuance toutefois par rapport au mode de diffusion broadcast : il ne s’agit pas d’expériences de multicast (le même programme vu par tous, au même moment) mais de télévision délinéarisée avec des programmes récents à la demande. L’internaute-téléspectateur choisit son épisode de feuilleton télévisé – pour lequel le diffuseur a acquis les droits Internet auprès du producteur – dans une liste de contenus mis à disposition sur le site web de la chaîne et l’heure à laquelle il souhaite le visionner en streaming.

ABC – filiale de Disney – a ouvert le bal de l’Internet le 1er mai, avec la mise en ligne d’épisodes de ses séries TV à succès, quelques heures seulement après leur passage à l’antenne. L’expérimentation doit durer deux mois, le temps d’évaluer si ce type de business model créé de la valeur ou cannibalise la télévision. La diffusion sur ce site dédié des derniers épisodes de « Lost », « Desperate Housewives », « Alias » et « Commander in Chief » n’est accessible qu’aux internautes américains, sauf à passer par un proxy pour masquer son adresse IP française et tromper les serveurs vidéo du site.

Comme l’explique sur son blog Mike Davidson, un ancien dirigeant de Disney qui avait travaillé sur le projet, l’expérience utilisateur est très agréable, même si la vidéo servie dans un format Flash n’est pas en plein écran.

Cette nouvelle initiative numérique du groupe Disney fait suite au lancement en novembre dernier de la vente d’épisodes le lendemain même de leur diffusion TV. Pour 1.99 dollars, les Américains peuvent télécharger depuis iTunes Music Store les séries TV les plus populaires sur leur baladeur vidéo.

Cette dynamique d’ouverture des catalogues de programmes par les Majors et les diffuseurs vise à monétiser au plus vite l’audience, notamment celle des fans, avant que le piratage ne casse la chaîne de la valeur qui lie producteurs / chaînes de télévision / annonceurs publicitaires. Quelques heures après leur diffusion télévisée, les grandes séries américaines comme « 24 heures » ou « Lost » sont en effet disponibles sur les réseaux peer-to-peer du type Bittorrent, parfois même en haute définition et avec les sous-titres en français.

Toutefois, les grands networks nationaux américains – dont les revenus reposent en partie sur la syndication de leur programme et de la publicité auprès des stations TV locales – vont aussi devoir associer leurs affiliés à ces expériences online, sous peine de les voir partir pour un réseau concurrent. C’est ainsi qu’ABC annonce aujourd’hui qu’il relaiera ses épisodes TV sur les sites web de cinq de ses affiliés, afin de ne pas se les mettre à dos générer du trafic supplémentaire.

Même approche pragmatique pour Warner Brothers. Bruce Rosenblum, le président de Warner Bros. Television Group, annonce aujourd’hui aussi dans un entretien au Wall Street Journal que ses stations locales pourront diffuser gratuitement sur leur site web des épisodes de la série à succès « Two and a Half Men » avec Martin Sheen. Un spot publicitaire de 15 secondes, impossible à éviter, s’affichera au début de chaque épisode. Les revenus web seront partagés à part égale entre le network et ses affiliés.

Autre expérience à suivre aux Etats-Unis, le service Innertube que CBS vient de lancer. Le positionnement est différent et complémentaire de CBS.com. Cette chaîne de télévision broadband – qui contrairement aux séries d’ABC peut être vue plein écran sur l’ordinateur – n’a pas pour vocation de rediffuser sur le web tous les shows du network, mais seulement une sélection de programmes. Innertube proposera des contenus exclusifs au online et donnera aux séries les moins performantes en TV une nouvelle chance de trouver leur public sur le web. Un regret, le nom du service est peu trop proche de YouTube, service d’hébergement de vidéos personnelles, d’où un risque de confusion pour l’internaute.

L’un des enjeux de cette télévision sur Internet est d’aller au-delà de l’expérience de visionnage à la demande en proposant une véritable interactivité avec le public. Dans une analyse récente (merci pour le document, Eric), Josh Bernoff du cabinet Forrester Research estime que les vidéos sur le web financées par la publicité sont un excellent moyen pour les networks de vaincre la fragmentation des audiences télévisées, la saturation des espaces publicitaires et l’usage de la fonction « ad-skipping » sur les terminaux à disque dur. Mais il suggère aussi que les grandes chaînes se tournent vers les communautés en ligne pour fidéliser leur audience et accroître leurs revenus publicitaires.

Aux Etats-Unis, je ne serais pas surpris que Fox annonce rapidement la mise en ligne de ses séries phares comme « 24 heures » sur le portail MySpace acquis par la maison-mère News Corp, histoire d’aller encore plus loin que son site broadband «  24 inside » dédié aux fans de Jack Bauer, et que la chaîne NBC fasse de même auprès de sa communauté iVillage.

Cette tendance au « média participatif », sur laquelle j’avais commencé à travailler dès l’an 2000 aux côtés de Michel Meyer et Olivier Heckmann chez MultiMania, ne se dément pas dans l’univers audiovisuel. Même la vénérable institution qu’est la « Beeb » en Grande-Bretagne y croît. Mark Thompson, le PDG de la BBC, ne cache pas que son futur site web, avec des services de VOD thématiques mais aussi de vidéoblogs personnels, est au cœur de sa stratégie « Creative Future ». Lire à ce propos, l’analyse de David Card de Jupiter Research que j’avais rencontré avec l’Institut Multi-Média à New York en mars.

Nous n’en sommes qu’aux prémices de la TV 2.0. En France, on attend de voir à quoi va ressembler « le.buzz », service communautaire mêlant télévision traditionnelle et vidéopodcasting, que doit lancer prochainement TF1 sur plusieurs plateformes numériques (web, mobile, satellite ?). Cette télévision produite à partir de contenus générés par les utilisateurs (user generated content) devrait faire la part belle à la musique. Côté vidéoblogging, à défaut d’avoir été racheté par eTF1 en début d’année – bien que des discussions aient eu lieu – , DailyMotion fournira la solution logicielle pour l’hébergement de la communauté de vidéastes. Patrick Le Lay se livrera peut-être à des révélations à la fin de la semaine, lors de la conférence de l’EBG sur l’avenir de la distribution TV annoncée en conclusion de ma précédente note sur la TV par ADSL.

TV par ADSL : mythe et réalité

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Savez-vous combien de foyers français disposent d’un boîtier triple-play ADSL (Internet, téléphonie, télévision) ? Réponse : 4,3 millions.

Savez-vous à présent quelle proportion de ces foyers ont raccordé leur téléviseur à leur « Box » ? Réponse : entre 20 et 25%, selon Olivier Appé, Directeur du département Télévision de Médiamétrie.

Du mythe de la TV par ADSL, vous venez de passer à la réalité !

Rendez-vous compte, d’après la dernière étude de l’institut chargé de la mesure d’audience en France, au mieux un quart seulement des abonnés Freebox, Livebox, Neufbox et autres Alicebox regardent la télévision via leur ligne téléphonique. Tous les autres utilisent leur boîtier pour l’accès Internet haut débit et/ou la téléphonie sur IP. Pas de quoi pavoiser pour les opérateurs qui investissent dans ces terminaux en espérant d’hypothétiques revenus sur des services à valeur ajoutée autour de la télévision. Cette information est l'un des temps forts de la conférence de l’Electronic Business Group qui s'est tenue aujourd’hui, à l'Université Paris Dauphine, sur le thème « TV ADSL : la nouvelle télévision interactive ? ».

L’animateur du débat, Laurant Weill, Président de Visiware et de l’AFDESI (Association Française des Développeurs, Editeurs et Fournisseurs de Services en télévision Interactive), a mis d’emblée les pieds dans le plat en demandant si le concept de « MVNO » (Mobile Virtual Network Operator) n’allait pas être transposé demain aux services de télévision par ADSL avec l’apparition de « TVNO », autrement dit d’opérateurs virtuels de réseaux de télévision. Le spectre de « Darty TV », bouquet de chaînes TV qui serait assemblé par Darty et distribué dans quelques mois au travers de la future DartyBox, n’est pas un mythe. Franck Abihssira, Directeur général adjoint de TPS, a confirmé avoir déjà rencontré les équipes du distributeur de produits électroménagers. Pourquoi pas, dès lors, imaginer un bouquet ADSL « FNAC TV » ou « Carrefour TV ». Une perspective de fragmentation du marché du triple play qui n’inquiète pas outre mesure Laurent Souloumiac. Le Directeur général de France Télévisions Interactive (FTVI) croit plutôt à une consolidation des FAI, en contrepoint de la consolidation en cours entre CanalSat et TPS sur le satellite et celle de Numericable avec Noos UPC sur le câble.

Et la télévision interactive dans tout cela ?

Les représentants de TPS, FTVI, tout comme Guillaume Lacroix, Directeur Stratégie et Innovation chez Neuf Cegetel, s’accordent sur le fait que la télévision interactive ne prendra son essor que si elle sort du monde fermé des middlewares (logiciels propriétaires pour le satellite et le câble) pour évoluer vers les standards du web. Dès lors, un éditeur de services comme France Télévisions pourra porter ses produits interactifs à moindre coût sur toutes les plates-formes existantes, y compris celles des différents fournisseurs d’accès ADSL. La masse critique d’utilisateurs adressés permettra d’envisager un vrai modèle économique avec - pourquoi pas - de la publicité vidéo interactive. Du côté des usages, Laurant Weill insiste sur le fait qu’aux Etats-Unis le service interactif « Dish Home » est dans le Top 5 des premières audiences au milieu de 800 chaînes et services du bouquet satellitaire Dish ou encore qu’en Grande-Bretagne les services interactifs du bouquet BskyB ont généré 600 millions d’euros en 2005, soit la 2e source de revenus de l’opérateur après les abonnements TV.

Pour Franck Abihssira, la killer application de la TVI (TV interactive) existe déjà, c’est l’EPG (guide électronique des programmes). Avec deux façons de l’envisager.

Soit un EPG linéaire, à l’image de ceux d’opérateurs comme TPS, CanalSat ou Noos. L’utilisateur sélectionne ses contenus TV dans une interface de menus déroulants. Il choisit dans un flux de données, mais ne peut rétroagir dessus.

Soit un EPG non-linéaire, à la manière des moteurs de recherche Google et Yahoo! sur le web. Le mythe Google Video, dont le représentant français était dans la salle, est passé par là. Guillaume Lacroix complète le propos en expliquant que la recherche devra à terme pouvoir se faire sur 3 types de services : la télévision broadcast, la vidéo à la demande et les enregistrements sur le disque dur ou le PVR de l’abonné ADSL. Ces fonctionnalités devraient logiquement pousser à la consommation de vidéo et de télévision, comme l’expliquait récemment dans une interview vidéo David Orain de Sun Microsystems.

Du côté des terminaux, TPS croit forcément au développement de la TVHD comme une composante essentielle de l’offre de télévision de demain. En revanche, les fonctions PVR, communication avec le mobile, console de jeux, - à l’image de la Freebox 5 HD dévoilée par Iliad ces jours-ci - ne sont pas fondamentales selon lui. Les opérateurs ADSL reviennent donc du modèle onéreux de boîtier triple play unique et peu évolutif - en dehors des mises à jour du software - pour offrir désormais à leurs abonnés une offre plus modulaire à l’image des trois terminaux dédiés de Noos sur le câble (décodeur enregistreur Digital Box, modem haut débit wifi, boîtier téléphonie numérique). La « Box » multiplay ne sera donc bientôt plus qu’un mythe.

Quant à la télévision haute définition, si les opérateurs satellitaires américains envisagent d'offrir plus de 200 chaînes en HD dans quelques années, il n’est pas sûr que tous les abonnés ADSL français puissent eux en profiter (en dehors du fait que ces contenus HD sont quasiment inexistants à ce jour). Seuls les bouquets par satellite et le câble seront techniquement en capacité de délivrer ces services. Combien d’abonnés à Free et MaligneTV pourront-ils réellement regarder la chaîne événementielle Roland Garros en TVHD annoncée aujourd’hui même par France Télévisions ? Quelques milliers à peine si l’on tient compte de la problématique de parc installé sur les décodeurs HD et de celle de l’atténuation du signal vidéo au-delà de 2000 mètres du central téléphonique. Le mythe de la TVHD deviendra-t-il réalité sur l’ADSL ? Pas tout de suite…

 

En attendant, je vous renvoie à la prochaine conférence Stratégies de Médias de l’EBG, le 12 mai, où les PDG de TF1, M6 et Vivendi débatteront de l’avenir de la distribution audiovisuelle.

  • La multiplication des canaux et des offres de programmes offre une situation totalement inédite. Comment les différents acteurs vont-il passer le cap ? Quels seront les nouveaux rapports de force ?
  • Le câble et le satellite sont-ils voués à disparaître ? Les téléspectateurs qui ne sont pas fixés sur des programmes particuliers ne seront-ils pas tentés de souscrire uniquement à des abonnements TNT ou ADSL ? 
  • « L’hyperciblage » a-t-il un sens ? Le ciblage extrêmement poussé, soit par le positionnement des programmes (histoire, comédie…), soit par l’âge ou le sexe ne conduit-il pas à une impasse ?
  • L’ADSL est supposé remplacer à terme le satellite. Quel est le modèle économique de l’ADSL ? Que sont notamment devenus les coûts proportionnels (par abonné) qui compromettaient la rentabilité ?
  • Allons nous assister à la naissance de nouveaux canaux ? Quel est le Potentiel du WIMAX ?
  • Les opérateurs de téléphonie vont-ils devenir des concurrents des diffuseurs hertziens ? Qui possède les clients : le bouquet ou l’opérateur ? Sur l’ADSL quelles sont les barrières à l’entrée ? Quel sera l’environnement réglementaire ? (ARCEP vs CSA)
  • La TV sur mobile : quels sont les contenus et les formats envisageables ? Et quelle sera la stratégie économique qui accompagnera inévitablement cette nouvelle forme de télédiffusion

Intervenants :

  • TF1 - Patrick Le Lay, Président Directeur Général
  • M6 - Nicolas de Tavernost, Président Directeur Général
  • VIVENDI UNIVERSAL - Jean-Bernard Lévy, Président Directeur Général

    Animation : Pierre Beaufils, Président Directeur Général de Greenwich Consulting

Commission Stratégies des Médias vendredi 12 mai 2006, de 12h30 à 14h30

Renseignements et inscriptions : http://www.ebg.net

VOD : Movielink cherche son modèle

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Dernière étape et dernier compte-rendu du voyage d’études de l’Institut Multi-Médias aux USA : Los Angeles. Assumant pleinement sa filiation avec 5 des principaux studios américains qui sont ses actionnaires - Warner Brothers, Sony Pictures, Universal, MGM et Paramount – Movielink est basé à Santa Monica, au cœur de l’industrie hollywoodienne. L’entreprise, fondée fin 2001, avait initialement trois objectifs :  (1) lancer un service de cinéma en vidéo à la demande aux Etats-Unis ; (2) déployer un réseau de distribution pour les majors sur l’Internet ; (3) favoriser l’utilisation des DRM pour protéger les contenus audiovisuels. L’objectif sous-jacent étant double : tester de nouveaux modes de distribution pour les oeuvres cinématographiques et lutter contre le piratage.

C’est en novembre 2002 que l’offre commerciale de Movielink a vu le jour, avec 175 titres proposés à la location pour 24h et deux solutions de DRM (Microsoft et RealNetworks). Aujourd’hui, son PDG Jim Ramo est fier d’annoncer que tous les grands studios - 20th Century Fox comprise (alors qu’elle n’est pas actionnaire de l’entreprise) – mais aussi les producteurs indépendants sont sur Movielink avec plus de 1.400 programmes à louer. Toutefois, interrogé sur le chiffre d’affaires de son service et le nombre d’actes d’achat, il se montre moins loquace. Selon lui, « la vidéo à la demande sur Internet est rentable, mais la taille du marché n’est pas encore suffisante ». Nous n’en saurons pas plus.

Quelques indications intéressantes sur les usages de Movielink :

- les nouveautés ne représentent que 14% des ventes, contre 86% pour le catalogue, ce qui tendrait à valider le concept de « Long Tail » (longue traîne) comme l’explique dans l’interview vidéo ci-dessous Jim Ramo ;

- le cœur de cible est une clientèle âgée de 31 à 54 ans, composée pour 2/3 d’hommes et 1/3 de femmes ;

- les films en VOD sont téléchargés dans un tiers des cas sur un ordinateur portable, ce qui autorise le visionnage en situation de nomadisme, et 15% des clients ont raccordé leur PC à un écran de télévision pour un meilleur confort de lecture ;

- le client moyen de Movielink consomme 2,5 films par mois

Pour le moment, la société ne propose pas d’offre en SVOD (vidéo à la demande sur abonnement) à cause des fenêtres de diffusion sur le marché américain. Ce sont en effet les chaînes de cinéma à péage comme HBO et Starz qui détiennent l’exclusivité de la Subscription VOD pour leurs abonnés à « HBO On Demand » et « Starz On demand ». Mais Movielink vient d’ouvrir un nouveau segment de marché en proposant la vente de films en téléchargement, simultanément à leur sortie DVD. Cette initiative des majors hollywoodiennes est une première mondiale pour tenter de limiter les pertes causée par le piratage de DVD et les réseaux illégaux de P2P.

Interrogé sur la concurrence, Jim Ramo voit plusieurs types de compétiteurs pour Movielink : d’abord le piratage, puis les chaînes TV de cinéma à péage, la vidéo à la demande sur le câble, les services de pay-per-view sur les bouquets de TV par satellite, et d’autres pure players Internet comme le service de VOD CinemaNow dédié au cinéma indépendant. Curieusement, Google Video n’est pas cité. Jim Ramo explique que le moteur de recherche n’est pas dangereux pour Movielink pour plusieurs raisons. D’abord, Google ne vend pas (encore) de cinéma, ensuite la télévision est un contenu gratuit, enfin l’expérience client sur Google Video Store est selon lui encore très pauvre et ne propose pas de merchandising.

Et l’avenir ? Une certitude, Movielink n’envisage pas de se lancer en Europe. Les cinq studios actionnaires ne sont pas dans une logique d’exclusivité et ils souhaitent maximiser leur profits en cédant leurs droits audiovisuels dans chaque pays à toutes les plateformes de VOD intéressées, moyennant des minimum garantis.

Restent ensuite trois challenges auxquels Movielink devra faire face pour se développer aux Etats-Unis :

  1. Accroître le catalogue de films disponibles à plusieurs milliers. La difficulté réside dans le fait que les studios de cinéma américains n’ont –jusqu’à une époque récente - pas acquis les droits musicaux Internet pour leurs propres films, ce qui empêche de les commercialiser en VOD.
  2. Résoudre ce que l’on appelle le « 10 foot problem » en référence aux 3 mètres qui séparent le téléspectateur de son téléviseur (contre « 3 foot », moins d’un mètre, devant son ordinateur). Le succès de la VOD sur Internet repose en effet sur la possibilité de regarder confortablement les films sur un grand écran, LCD ou plasma, dans son salon ou sa chambre. L’arrivée de technologies grand public comme Viiv d’Intel et Media Center de Microsoft devrait accélérer le taux de raccordement des PC aux téléviseurs.

  3. Offrir la possibilité aux consommateurs de porter (« portability » en anglais) les films achetés sur PC vers les terminaux de leur choix, qu’il s’agisse d’un baladeur vidéo, d’un second disque dur, d’un DVD ou d’un Memory Stick destiné au mobile. Les technologies DRM doivent encore mûrir pour gérer intelligemment les droits et les protections attachés aux œuvres audiovisuelles.

Il est d’ailleurs amusant de constater que Jim Ramo confonde le sujet de la mobilité des contenus avec celui de la vidéo sur les téléphones mobiles. Dans l’entretien vidéo ci-dessous, mon camarade de promotion Hani Ramzi, Vice-Président Business Consulting chez Alcatel, pose la dernière question au patron de Movielink sur le potentiel marché des portables. Lequel répond à côté. Apparemment, vu le retard du développement du « mobile business » aux Etats-Unis, la VOD sur les téléphones mobiles n’est pas au cœur de ses préoccupations.


Interview réalisée avec un vidéophone Nokia N90, format natif vidéo MPEG-4 de 352 x 288 pixels. Remerciements à Nokia France J

Repères dans la vidéo :

- 0’02 Présentation de Jim Ramo, PDG de Movielink

- 0'10 Les facteurs clés de succès pour la vidéo à la demande de films

- 0’30 Les challenges de Movielink : marketing du côté du catalogue et technologique avec la connexion des téléviseurs à l’Internet

- 0’55 Le concept de  « Long Tail » (longue traîne) facteur de différenciation de la VOD sur Internet face au satellite et au câble

- 1’10 L’importance de la mobilité pour les vidéos téléchargées

Sun : la TV est dans le réseau

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Faire tenir un décodeur de télévision haute définition dans un boîtier plat de 10 centimètres de côté, comment est-ce possible ?

Comme vous le voyez en cliquant sur l'image ci-dessus, chez Sun Microsystems, les ingénieurs ont trouvé la solution à partir d’un concept simple : « Network is the Computer ». Depuis une vingtaine d’années, le business de cet équipementier informatique repose sur cette maxime. En clair et sans décodeur justement, cela ne sert à rien d’installer des terminaux intelligents lorsque le réseau est capable de faire le travail grâce à des super-calculateurs. Dans l’univers de la convergence entre audiovisuel et télécom, gourmand en capacité de stockage et en puissance de calcul, les applications de ce type sont nombreuses.

Avec le séminaire de l’Institut Multi-Médias, nous avons visité l’un des laboratoires de Sun, à Santa Clara en Californie, où les chercheurs des « Suns Labs » conçoivent des services pour la télévision de demain.

Détaillons justement ce premier prototype montré à notre groupe : un réseau de télévision domestique, compatible TVHD, dans lequel le mini-boîtier démodulateur de Sun se contente à partir d’une simple télécommande de sélectionner sur des serveurs distants le contenu désiré par le téléspectateur. Les serveurs en question peuvent brasser aussi bien des centaines de chaînes de télévision numérique en direct, que des programmes en vidéo à la demande, ou encore des disques durs sur lesquels ont été stockés dans le réseau un certain nombre d’émissions TV. Dans ce dernier cas, il s’agit du concept de « Network PVR » (magnétoscope numérique distant) que commencent à expérimenter certains câblo-opérateurs américains et auquel réfléchissent des fournisseurs d’accès ADSL français.

Soulignons au passage que Sun est membre de l’HANA – High Definition Audio Video Network Alliance – aux côtés de fabricants de matériel électronique grand public comme Mitsubishi, Samsung, Texas Instruments et de détenteurs de droits audiovisuels comme NBC Universal et Warner Bros. L’objectif de l’Alliance est de définir de nouveaux modes de sécurisation des contenus haute définition qui seront distribués dans les foyers, y compris sur des terminaux portables. Et ce, sans passer par les fourches caudines de Microsoft avec son Media Center.

Dans le même état d’esprit, qui vise à s’affranchir des DRM (protection numérique des œuvres et gestion des droits) d’Apple avec son iPod et de Microsoft avec son Windows Media Player, Sun Microsystems vient de jeter les bases d’une DRM en Open Source. Cet « Open Media Commons » , présentée sous le nom de Project DReaM , aura pour objectif d’autoriser la lecture de n’importe quel fichier audio ou vidéo sur n’importe quelle plateforme, une fois les droits acquis par l’utilisateur.

Autre exemple de recherche appliquée dans les Sun Labs, le « media affinity browser », un nouveau concept de guide électronique des programmes (EPG) dont l’interface visuelle a été totalement repensée. L’idée est de se baser sur les émotions attendues par le téléspectateur pour effectuer la recherche dans des milliers de contenus vidéo. Les résultats sont ensuite affichés sous forme de mapping, avec des fiches descriptives pour chaque programme comme on en trouve sur IMDB.

Dans le même ordre d’idée, un chercheur québécois travaille chez Sun Labs à la mise au point d’un moteur de recherche musical permettant de trouver et classer des fichiers audio du type MP3. De puissants algorithmes décortiquent les signaux en identifiant l’instrumentation, la voix, le rythme, l’énergie d’un morceau musical, etc… A partir de là, l’ordinateur est capable suggérer à l’auditeur d’autres morceaux en base de données qui pourraient lui plaire compte tenu de ses goûts.

Dernier exemple, un projet audiovisuel basé sur le home networking. Les chercheurs de Sun développent des applications autour de la notion d’ « identity management ». L’un des débouchés commerciaux serait de pouvoir afficher des publicités ciblées en fonction des personnes présentes devant l’écran durant une coupure publicitaire télévisée. Tout cela en accord avec le diffuseur. J’avais déjà évoqué ce concept de « Publicité à la demande » lors d’une précédente note à propos des velléités de Free d’exploiter commercialement son dispositif de mesure d’audience des chaînes de TV diffusées par ADSL.

Chez Sun, nous avons eu la chance de rencontrer un Français, directeur marketing et stratégie pour l'industrie des Télécoms. David Orain a fait ses études d’ingénieur en informatique à Nancy. Il travaille maintenant depuis dix ans dans la Silicon Valley. Dans cette interview vidéo, il balaye en quelques minutes les chantiers R&D de Sun autour des médias et des télécommunications.

Interview réalisée avec un vidéophone Nokia N90, format natif vidéo MPEG-4 de 352 x 288 pixels. Remerciements à Nokia France J

Repères dans la vidéo :

- 0’02 Présentation de David Orain, Director Telecom Strategy & Marketing chez Sun Microsystems

- 0'10 Sun, les médias et les télécoms

- 0'30 Favoriser la consommation de musique numérique au travers d'un nouveau moteur de recherche

- 1'00 Le home media networking, tout est dans le réseau et disponible sur tous les terminaux du foyer

- 1'30 Un guide électronique des programmes affinitaire

- 2'00 Le lancement commercial de ces applications R&D

- 2'20 Une DRM Open Source lancée par Sun

Microsoft aime la télévision

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Google et Microsoft ne sont pas pour rien les pires ennemis dans l’univers de la convergence. Ces deux sociétés ont en réalité beaucoup de points en commun : des profits records en milliards de dollars (« deep pocket »), des investissements lourds dans la recherche et le développement, deux campus séparés de quelques centaines de mètres dans la Silicon Valley… et un même appétit pour la vidéo aujourd’hui et la télévision demain !

Quelques minutes après avoir quitté Chris Sacca de Google, le séminaire de l’Institut Multi-Médias a été reçu dans les locaux voisins du campus Microsoft à Mountain View. Près de 1.200 personnes travaillent dans le Microsoft Center de la Silicon Valley. C’est ici que les ingénieurs de la firme de Bill Gates mettent au point la console de jeux Xbox, les modules dédiés au traitement de la photo dans le futur système d’exploitation Vista, ainsi que les projets audiovisuels du groupe comme la plateforme MSTV IPTV… tout aussi en retard que Vista d’ailleurs.

C’est l’un des sujets que j’avais abordé dans l’interview vidéo ci-dessous avec Tony Faustini, Senior Vice President Technology Policy au sein de la division Media - Entertainment - Content de Microsoft. Mais il m’a demandé de couper au montage le passage concernant le retard pris par Microsoft dans le déploiement de sa plate-forme IPTV qui combinera télévision et interactivité pour les abonnés ADSL d’opérateurs comme Club Internet.

Voici donc la réponse officielle, envoyée par email, que Tony souhaite apporter :

« Building a complete quality of service IPTV solution is complex from an engineering / operations perspective. There are very many pieces that need to come together from very many parties. It is very difficult to predict with great accuracy timetables for complex engineering projects. We choose dates and work hard to meet those dates. I have never seen a complex engineering or operations project go completely smoothly there are always bumps in the road always unforeseen complications arise. A complete end to end quality of service IPTV solution will be no exception. We work diligently to meet the deadlines and sometime we get things done in time and at others we don't. The good news is that the MSTV IPTV engineering team is making great progress. When all the pieces necessary to create the IPTV solution come together it will change the way we watch and produce television. IPTV is a complex and exciting project and its delivery will mark an historic milestone in the delivery of multi-media content to network subscribers ».

Lors de la présentation en amphithéâtre de Tony Faustini, j’ai surtout noté que le PC serait la prochaine plateforme de télévision selon Microsoft. Le système d’exploitation Windows XP MCE (Media Center Edition), qui équipe déjà 8 millions d’ordinateurs dans le monde, sera bientôt installé sur plus de la moitié des PC vendus. Le principe étant de faire du PC un hub domestique pour stocker et distribuer les contenus numériques, de la photo à la musique en passant par la vidéo et bientôt la télévision, sur tous les terminaux du foyer.

Au-delà de la plateforme MSTV IPTV, Microsoft a annoncé lors du dernier Consumer Electronic Show (CES 2006) à Las Vegas son implication dans le projet OCUR (OpenCable Unidirectional Receiver) qui permettra aux abonnés au câble - américains dans un premier temps - de recevoir grâce à une carte spécifique leurs chaînes de télévision payantes en direct sur leur PC, y compris en haute définition. Puis au travers du Media Center d’afficher ces flux sur d’autres terminaux domestiques comme un téléviseur HD Ready ou Full HD. Pour plus de détails, je vous renvoie à ma précédente note explicative sur l’initiative de convergence OpenCable de CableLabs. Le géant américain Comcast, puis d’autres opérateurs comme Time Warner Cable et Cox, devraient proposer cette année cette solution de réception TV sans set-top-box (décodeur) à leurs abonnés.

Dans tous les cas, qu’il s’agisse d’OCUR ou de MSTV IPTV, l’objectif de Microsoft est de proposer aux utilisateurs une expérience de la vidéo sur grand écran (« ten foot experience » en référence à la distance de 10 pieds qui sépare le téléspectateur de son téléviseur) pour profiter pleinement de la vidéo numérique, plutôt que de se limiter à un écran de PC plus petit que la télé (« three foot experience » en référence à la distance de 3 pieds qui sépare l’internaute de son écran d’ordinateur). Vous verrez d’ailleurs dans une prochaine interview vidéo de Jim Ramo, PDG du service de VOD sur internet MovieLink, à quel point la diffusion sur grand écran va conditionner le succès des services de vidéo à la demande.

Enfin, Tony Faustini nous a appris que Vista permettrait plus de personnalisation de Media Center. Concrètement, des groupes média ou télécom pourront distribuer leur propre version de MCE avec des fonctionnalités ou des contenus spécifiques. Par exemple, un guide électronique des programmes (Electronic Program Guide) à leurs couleurs, avec une intégration très forte de leur bouquet de chaînes et de leurs services de VOD. La puissance de Vista, à condition de disposer d’un PC dernier cri, autorisera en effet des EPG plus graphiques avec vidéo intégrée.

En conclusion, la division Entertainment de Microsoft aime la télévision. Mais pas encore au point de devenir un producteur de contenus. Du moins, pas tout de suite… comme le déclare avec humour Tony Faustini dans notre entretien vidéo.

Interview réalisée avec un vidéophone Nokia N90, format natif vidéo MPEG-4 de 352 x 288 pixels. Remerciements à Nokia France J

Repères dans la vidéo :

- 0’02 Présentation de Tony Faustini, division Entertainment de Microsoft

- 0'10 Microsoft s'associe aux câblo-opérateurs américains pour fournir une solution de réception des chaînes de télévision payantes sur le PC en TVHD

- 1'10 Avec Media Center, le PC sera la prochaine génération de décodeurs TV pour le câble, le satellite et l'ADSL

- 2'05 L'implication de Microsoft dans l'industrie des contenus

Google Video en VO et en vidéo

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Google va-t-il devenir un acteur de l’industrie des médias ? Réponse : non !

Le Google Video Store va-t-il débarquer en Europe et en France notamment ? Réponse : (modifié le 30 mars 2006) oui comme l'explique l'interview vidéo ci-dessous, ce serait une étape naturelle dans la stratégie du groupe de rendre ses contenus disponibles partout dans le monde !

Grâce au séminaire de l’Institut Multi-Médias, nous avons eu la chance de pouvoir poser ces deux questions et bien d'autres à Christopher Sacca, directeur des projets spéciaux au siège de Google, à Mountain View en Californie. Les deux réponses résument, dans le champ audiovisuel, la position actuelle de l’état-major du site le plus utilisé au monde… et le plus menaçant pour les autres acteurs de l'Internet (fournisseurs d’accès, producteurs de contenu, portails…) compte tenu de sa position dominante sur la recherche web.

Au passage, si vous voulez fantasmer et frissonner sur quatre hypothèses de ce que sera Google en 2025, je vous invite à lire l’excellent article de Chris Taylor « Imagining the Google Future » dans le magazine Business 2.0. Entre science fiction et réalité, Google sera peut-être dans 20 ans LE média ayant supplanté tous les autres y compris la télévision ; ou bien l’Internet à lui tout seul grâce aux réseaux sans-fil et à son navigateur Gbrowser ; ou encore en toute modestie Dieu, lorsque ses algorithmes couplés à l’intelligence artificielle et aux robots auront modifié génétiquement l’Homme au point de l’aliéner… enfin, quatrième et dernier scénario pour 2025, Google sera tout simplement mort et racheté par Microsoft.

Revenons à la réalité présente, avec cette visite du Googleplex, le campus de Google dans la Silicon Valley. Au-delà du folklore du « mur d’idées » - certaines géniales, d’autres loufoques - du hall d’accueil du siège, j’ai surtout été marqué par l’esprit « start-up 1.0 » qui souffle encore dans cette entreprise dont la capitalisation boursière tourne autour de 100 milliards de dollars. Et je ne dis pas cela pour la nourriture gratuite pour les employés, les laveries automatiques mises à disposition dans les bâtiments ou la barbecue party hebdomadaire entre collègues (lire à ce propos l'interview de David Vise, auteur de "Google Story", sur le JDnet). Chris Sacca nous explique que le principal ennemi de Google est… Google. Face à la croissance vertigineuse du chiffre d’affaires et des effectifs, la difficulté consiste à garder une organisation souple, avec des circuits décisionnels rapides. Les fondateurs, Sergey Brin et Larry Page, souhaitent que chaque collaborateur puisse leur soumettre directement un projet voire contester, arguments à l’appui, une initiative de l’entreprise.

Chris Sacca a quant à lui porté avec ses équipes le projet de réseau Wi-Fi gratuit à San Francisco et Mountain View, avec des bornes logées dans l’éclairage public. Et c’est Google qui a remporté l’appel d’offre. L’idée étant à terme de pouvoir cibler les liens sponsorisés sur chaque hotspot local lorsque les internautes se connectent sur des services web géolocalisés comme le shopping Froogle, la plateforme Blogger ou encore des sites de social networking.

Sur un sujet plus proche de mes centres d’intérêts, la vidéo à la demande, Chris Sacca déclare que Google doit rester humble et s’appuyer sur des partenaires de contenu. Il est vrai que l’interface du Google Video Store devra encore évoluer pour offrir aux utilisateurs une expérience de la recherche et du visionnage vidéo satisfaisante. Sur la vidéo, le modèle Google est simple : pas d’achat de contenu, les partenaires – groupes médias comme particuliers – choisissent le prix auquel ils vendent leur contenu, certains partenaires prestigieux comme CBS sont mis en avant. Google se rêve donc en distributeur de télévision délinéarisée et non en producteur.

Lorsque l’on demande à Chris qui sont ses principaux concurrents, il répond sans ambages Microsoft, Yahoo qu’il définit comme une « media company » alors que Google est selon lui une « information company », enfin les câblo-opérateurs et les opérateurs de télécommunication. Aux Etats-Unis, le débat politique est vif sur le principe de « Network neutrality ». Les opérateurs de réseaux souhaiteraient en effet pouvoir filtrer l’accès aux services de Google, Yahoo! et autres MSN qui font de l’argent sur leur dos sans avoir investi un dollar dans le déploiement d’infrastructures jusqu’aux internautes. Les portails et webservices risqueraient d’avoir à payer un droit d’usage pour accéder aux abonnés haut-débit des câblos et telcos. A Washington, le lobbying des deux camps se poursuit auprès du Congrès.

Histoire de boucler la boucle avec les deux premières questions en introduction de cette note, je vous invite à regarder la courte interview de Christopher Sacca sur les ambitions de Google autour de la vidéo. Apologies for my wonderful French accent ;-)

Interview réalisée avec un vidéophone Nokia N90, format natif vidéo MPEG-4 de 352 x 288 pixels. Remerciements à Nokia France J

Repères dans la vidéo :

- 0’02 Présentation de Chris Sacca, Directeur des projets spéciaux chez Google

- 0'13 La recherche vidéo sur Google : ce n'est que le début

- 0'35 Google va-t-il devenir un média ? Juste un canal de distribution pour les producteurs professionnels et les utilisateurs qui créent des vidéos

- 0'50 Le lancement de Google Video Store en Europe et en France ? Pas de date précise, mais cela semble une étape naturelle compte tenu de la stratégie internationale du groupe

TV live from Broadway

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L’ambiance du séminaire de l’Institut Multi-Médias aux Etats-Unis fut studieuse pendant toute la semaine. Avant d’entrer dans le vif du sujet - avec bientôt en ligne des interviews orientées techno, marketing et business - , je vous offre quelques minutes de détente en vidéo au cœur de la sphère médiatique de New York : Broadway.

L’avantage des six heures de décalage horaire avec Paris, c’est qu’après une première nuit sur place on se réveille très tôt. Lundi 13 mars, je mets donc à profit le début de cette première journée, et l’heure et demie qui me sépare du petit déjeuner, pour me promener juste en bas de l’hôtel. En descendant Broadway, à l’intersection avec la 7e Avenue au niveau de Time Square, je tombe d’abord sur une équipe TV de Fox 5 News qui prépare son direct météo avec un car régie et un caméraman sur le pied de guerre. Je suis épaté par les moyens techniques déployés juste pour filmer quelques plans de ciel gris pour la séquence météo new-yorkaise.

Puis en arrivant sur Time Square, je découvre hébété un attroupement de plusieurs centaines personnes présentes dans le froid depuis 6 heures du matin pour assister - devinez à quoi ? - au flash météo du réseau national ABC. Il s’agit de fans de la célèbre émission "Good Morning America", dans laquelle le journaliste Mike Barz intervient régulièrement dès 7 heures du matin pour donner des nouvelles du ciel sur le trottoir du studio d’ABC.

Unbelievable, uncredible, crazy, amazing… Incroyable pour un Frenchie ! Vous imaginez un tel attroupement dans Paris, à peine le jour levé, pour voir en direct la météo d’Evelyne Dheliat ou Patrice Drevet ???

Le pire, c’est que ce rassemblement de groupies vire à l’hystérie collective à l’arrivée du présentateur. Les photos en attestent, ainsi que la première partie de la vidéo ci-dessous.

Dans la seconde partie de la vidéo, côté ambiance nocturne, vous verrez que Time Square n’est pas seulement le lieu où se rassemblent plusieurs centaines de milliers de personnes le  31 décembre pour célébrer le Nouvel An. C’est aussi la plus grande concentration d’objets publicitaires au monde : enseignes lumineuses, panneaux gigantesques, écrans vidéo démésurés, bandeaux d’informations déroulantes… Jour et nuit, votre regard ne peut se soustraire aux milliers de publicités accrochées aux gratte-ciels ! Il faut dire que New York est la capitale américaine des médias, avec le siège de la plupart des grands groupes de communication. Et parmi les principaux annonceurs, on retrouve… les chaînes de télévision.

Séminaire USA : back to business

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De retour des Etats-Unis depuis presque une semaine, faute de temps, je n’avais pu jusqu’à présent mettre en ligne mes impressions et surtout les matériaux photo et vidéo ramenés de ce voyage d’études organisé par l’Institut Multi-Médias. Ce sera bientôt chose faite ! Tous les détails en bas de cette note.

Il faut dire que cette semaine de reprise a été marquée par le rapprochement entre les deux câblo-opérateurs Numéricâble et Noos - UPC France. L’actionnaire de ce dernier, le groupe américain Liberty Global de John Malone, vend donc le premier câblo français au câblo luxembourgeois Altice associé au fond d’investissement britannique Cinven pour 1,250 milliard d’euros. Une belle plus-value - 2 ans après avoir racheté Noos à Suez pour 650 millions d’euros - que Liberty Global compte investir dans d’autres pays européens à plus fort potentiel de croissance. Cette ultime consolidation du câble français était nécessaire compte tenu de la concurrence accrue sur le marché de la télévision payante avec la fusion des plate-formes satellitaires, la forte expansion des groupes télécom grâce à l’ADSL, ainsi que la montée en puissance de la TNT.

Sous réserve d’une cession finalisée au cours du 2e trimestre 2006 et de l’accord des autorités de concurrence, le nouvel ensemble Numéricâble – Noos UPC touchera plus de 90% des foyers abonnés au câble, soit près de 40% des foyers français. Selon Philippe Besnier, l’actuel PDG de Numéricâble interrogé par le JDNet, ce quasi monopole cumulera 3,9 millions d’abonnés à la télévision par câble, mais aussi 800.000 abonnés au haut débit et 350.000 au téléphone. Avec un tel nombre d’abonnés, il se place de facto en seconde position derrière France Telecom, et devant Free et Neuf Cegetel, sur le marché du triple play.

Je ferme cette parenthèse business franco-américaine autour du câble pour revenir à mon propos initial. Voici les sujets que je vous propose sur ce blog pour rendre compte d’une semaine passée dans le secteur Média & Télécom américain avec la promotion « Audrey Hepburn » de l’Institut Multi-Médias.

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  • En ligne, un reportage photo avec une centaine d’images commentées qui résument nos rendez-vous dans des entreprises aussi prestigieuses que NBC, MTV, HBO, Warner Bros, Electronic Arts, Orb Networks ou MovieLink. Mes camarades de l’IMM récupéreront un CD de 300 photos originales en haute définition.

  • Ici, une interview vidéo en anglais de Christopher Sacca, directeur des projets spéciaux de Google. Depuis le siège californien du groupe, à Mountain View, il confirme que Google Video Store pourrait bientôt débarquer en Europe.

  • Ici, une interview vidéo en anglais de Tony Faustini sur le campus de Microsoft dans la Silicon Valley, à propos des initiatives de son groupe en matière de télévision et de contenus numériques.

  • Ici, une interview vidéo en français de David Orain dans le laboratoire de Santa Clara du groupe Sun Microsystems. Il travaille sur de nouvelles techniques de distribution de la vidéo et de la télévision dans les foyers. On parlera aussi de DRM open source, d’une nouvelle interface pour un guide des programmes électronique et d’un moteur de recherche pour la musique.

  • Ici, une interview vidéo en anglais de Jim Ramo, le PDG de MovieLink, le service de vidéo à la demande sur Internet lancé en 2002 par cinq majors hollywoodiennes à Los Angeles. Il n’a pas peur de Google Video et donnera sa vision de l’avenir de la VOD.

On se retrouve juste après la pub. Stay with us ! J

Institut Multi-Médias : la convergence Made in USA

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Cinq jours au pas de charge pour rendre visite à 21 entreprises de l’univers médias et NTIC, c’est un véritable marathon qui se court la semaine prochaine de New York à Los Angeles en passant par la Silicon Valley.

Avec mes camarades de la promo 2006 du séminaire de l’Institut Multi-Médias - une quarantaine de professionnels français du secteur (France Telecom, Canal+, France Télévisions, Lagardère, Arte, TDF, Canal France International, RFI, Orange, Globecast, Noos UPC, Marathon, Xilam, CSA, ARCEP, Union Des Annonceurs, Direction du Développement des Médias, Alcatel, Fox International Channels France, Turner Broadcasting System France, CNC, Société Générale, Aurel Leven Conseil) - nous avons le privilège d’être reçus par de grandes entreprises aux Etats-Unis. Les dirigeants de ces sociétés devraient lever une partie du voile sur leur stratégie, leurs produits, leurs business models, ainsi que leur vision de la convergence entre les contenus et les réseaux. Ce tour multimédia « Made in USA » sera l’occasion de nous exclamer « Bonjour America ! » et de revenir dans nos entreprises respectives avec des pistes d’innovation.

Je vous livre l’agenda provisoire de ce voyage d’études, organisé pour la 22e année consécutive par Hélène Monnet et Christian de Maussion, les responsables de l’Institut Multi-Médias. Des ajustements sont encore possibles à 48H du départ pour les USA.

Etape 1 - New-York

  • Lundi : rencontre avec les dirigeants de la chaîne d’information CNN dans les locaux de Time Warner sur Time Square ; le network télé américain NBC dont la maison-mère NBC Universal vient d’acquérir le site internet féminin iVillage pour 600 millions de dollars ; l’institut d’études JUPITER RESEARCH spécialisé dans les nouvelles technologies ; la chaîne à péage HBO productrice de séries TV à succès comme « Les Sopranos », « Sex and the city » ou « Rome » ; enfin la chaîne de télévision SUNDANCE CHANNEL fondée par Robert Redford et dédiée au cinéma indépendant.
  • Mardi : direction le WALL STREET JOURNAL ONLINE présenté comme le plus grand site d’information payant sur le web ; le groupe MTV et sa stratégie de convergence multi-plateforme ; l’un des leaders mondiaux de la publicité sur Internet DOUBLECLICK ; le bouquet de radios par satellite SIRIUS qui diffuse depuis peu les émissions d’Howard Stern et compte plus de 3 millions d’abonnés.

Etape 2 - San Francisco et la Silicon Valley

  • Mercredi : ORB NETWORKS qui permet d’accéder à distance aux contenus multimédias de son ordinateur depuis n’importe où dans le monde ; la cellule FRANCE TELECOM R&D à SAN FRANCISCO chargée de faire de la veille sur l’Internet 2.0 ; l’ogre de Mountain View GOOGLE future géant de la télévision 2.0 ; et à deux pas de là le MICROSOFT TECHNOLOGY CENTER.
  • Jeudi : le numéro un mondial du jeux vidéo ELECTRONIC ARTS à Redwood City ; puis une série de gros acteurs de l’informatique avec SUN MICROSYSTEMS à Santa Clara ; INTEL ; et HEWLETT-PACKARD à Palo Alto.

Etape 3 - Los Angeles et Hollywood

  • Vendredi : au cœur de l’industrie hollywoodienne, le distributeur de films THE GREENBERG GROUP / LIQUID PICTURES ; les majors du cinéma WARNER BROS puis UNIVERSAL ; enfin non loin de Beverly Hills la chaîne des stars E! ENTERTAINMENT.

Globalement, le programme s’annonce passionnant. Même si j’avoue quelques regrets : la rencontre avec le moteur de recherche vidéo Blinkx.tv a été annulée, pas de visite chez un câblo-opérateur américain comme Comcast à Philadelphie compte tenu des contraintes de déplacement sur une semaine, pas de rencontre non plus avec un challenger du câble sur DSL comme AT&T ou Verizon qui va expérimenter l’IPTV. Dommage...

Je ne bloguerai pas depuis les USA, en revanche je mettrai d’ici fin mars en ligne des informations glanées sur place. Je vais tenter aussi de réaliser quelques interviews vidéo, si le rythme des visites permet de s’isoler deux minutes avec nos interlocuteurs en fin de conférence.

I’ll do my best !

L’Equipe TV sur le terrain du podcast vidéo

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« Je lis, je consulte, je regarde L’Equipe », voilà la formule qu’a mis en exergue Jean-François Lamour, ministre des sports et ancien champion olympique d’escrime, en introduction de la soirée anniversaire du journal L’Equipe.

Ce 28 février 2006, 60 ans après son lancement, le premier quotidien français peut s’enorgueillir de distribuer ses contenus sur la plupart des médias : presse, édition, mobile et télévision. Il ne manque qu’une radio à l’actif de L’Equipe, même si sa rédaction multimédia édite le service vocal « La ligne sport 24/24 » disponible sur tous les téléphones. Ce groupe de presse spécialisée est détenu par la famille Amaury, également propriétaire du Parisien / Aujourd’hui en France et d’ASO - Amaury Sport Organisation - en charge d’événements comme le Dakar, le Tour de France et  - mon favori comme pratiquant - le Marathon de Paris.

Pour son 60e anniversaire, L’Equipe avait convié à Paris de nombreuses célébrités du sport. Pas de Zidane, ni de Platini en vue - qui étaient les parrains de la manchette du jour dans les kiosques - mais une belle brochette de champions et de vedettes médiatiques comme le pilote Henri Pescarolo, le tennisman Henri Leconte, le commentateur de foot Thierry Roland, le patron de la Ligue de Football Professionnel Frédéric Thiriez. Quelques connaissances professionnelles également dans l’univers audiovisuel comme Pierre Fraidenraich, directeur d’Infosport au sein du pôle Sport de TPS, Samantha Woods directeur Sport au sein de la Division Agrégation des Contenus de France Télécom, Emmanuel Vacher directeur marketing multimédia chez Orange (qui vient de remporter les droits de Ligue 1 et Ligue 2 sur mobile jusqu'en 2008), ou encore Eric Brion patron de la chaîne hippique Equidia et président de l’ACCeS (l'association des éditeurs de chaînes du câble et du satellite).

Au milieu de ce parterre de personnalités, j’ai eu la chance de pouvoir interviewer quelques minutes Xavier Spender, Directeur général adjoint en charge du développement et des filiales du groupe L’Equipe, passionné de rugby, que je n’avais pas vu depuis … Roland Garros. Pour ceux qui ne le connaisse pas, Xavier a également été patron pendant plusieurs années de M6 Web. C’est lui qui a développé avec succès la diversification du groupe M6 sur le web et sur les mobiles, notamment au travers de l’interactivité avec l’antenne. Il connaît donc parfaitement l’audiovisuel. Et cela tombe bien, puisque dans cette interview vidéo il est beaucoup question de télévision avec sa chaîne L’Equipe TV. Tendez bien l’oreille dans l’ambiance bruyante et surchauffée du vestiaire, car j’ai un scoop : Xavier nous révèle le lancement début mars d’un podcast vidéo L’Equipe TV, accessible gratuitement sur le site www.lequipe.fr … dans un premier temps, précise-t-il. Le modèle économique de ce vidéopodcast professionnel pourrait donc évoluer à terme. Vers des contenus payants comme « L’Equipe TV Live » en VOD streamée sur le web (3 euros par mois) ? Avec une présence sur des plates-formes de distribution de FAI, sur des portails internet ou sur iTunes ? Il faudra patienter encore un peu pour le savoir.

Interview réalisée avec un vidéophone Nokia N90, format natif vidéo MPEG-4 de 352 x 288 pixels. Remerciements à Nokia France J

Repères dans la vidéo :

- 0’02 Présentation de Xavier Spender, DGa de L'Equipe

- 0'45 L'Equipe, principalement un journal mais aussi des supports numériques

- 1'15 La part du numérique croissante dans les revenus

- 1'50 De l'importance de la marque, une référence dans l'information sportive

- 2'30 Le scoop : L'Equipe TV en vidéo podcast, la première semaine de mars

- 3'05 Les contenus du vidéo podcast : des reportages propres, des JT d'info

- 3'40 Les contenus vidéo délinéarisés sont complémentaires de la chaîne L'Equipe TV, pas de contenus premium avec des droits comme la Ligue 1, le podcast vidéo sera gratuit dans un premier temps

- 4'45 Les conséquences de la fusion CanalSat - TPS pour un éditeur indépendant comme L'Equipe TV : complémentarité avec les chaînes de retransmission sportive

- 5'55 L'avenir de L'Equipe dans les prochaines années : amener le meilleur de l'information sportive, le plus vite, sur tous les terminaux

Le sport en piste pour la haute définition

Tvhd_sport

« Je déclare l’olympiade de la télévision haute définition ouverte ! ». Nous aurions pu entendre ce discours en ouverture des jeux olympiques de Turin, mais ce ne fut pas le cas. Et pour cause, si les téléspectateurs français peuvent enfin voir des images HD en ce mois de février, c’est uniquement pour certains programmes de TF1, M6 et TPS Star diffusés par satellite sur le bouquet TPS. Hors-jeu donc pour les JO diffusés par France Télévisions en définition standard.

Pour le moment, les premiers foyers (le chiffre est un mystère : entre quelques unités et quelques milliers au mieux !) abonnés à l’option TVHD de TPS ont pris possession - après réservation - de leur matériel de réception spécifique. Les fabricants de set-top-box ont des difficultés à produire en série des puces fiables pour les décodeurs MPEG-4 HD, d’où un certain retard à l’allumage en France comme dans d’autres pays.

Résultat des courses, comme au bon vieux temps de l’ORTF et du passage à la télévision couleur, les rares abonnés servis en décodeurs opérationnels vont faire des envieux et recevoir dans leur salon la visite d’amis en quête de sensations fortes sur écran plasma ou LCD.

Le premier grand événement sportif diffusé en HD sera lundi prochain le gala post-olympique de patinage artistique, en direct de Bercy, sur TPS Star. Je vous invite à regarder l’interview vidéo de Nicolas Rotkoff, ci-dessous, pour les détails. Nicolas sait de quoi il retourne puisqu’il est le Directeur Général du pôle Sport de TPS. C’est lui qui en 1998 a lancé la chaîne Infosport éditée par le bouquet ou plus récemment TPS Foot. Avant cela, sa carrière de journaliste sportif l’a conduit de l’AFP à Canal+, puis à Paris Première où il commentait à l’époque… le patinage artistique au Palais Omnisport de Paris Bercy.

A l’occasion d’une conférence devant le séminaire de l’Institut Multi-Médias, Nicolas Rotkoff a expliqué sa vision du sport à la télévision. Pour lui, le sport est l’un des derniers temples du direct sur le petit écran. L’audience est principalement stimulée par la présence de grandes stars comme Zinédine Zidane, David Beckham ou Tony Parker. En 1993, on comptait une seule chaîne thématique sportive en France – Eurosport – contre seize aujourd’hui. Certes, la fusion de CanalSat avec TPS va rationaliser le marché. Mais il ne pense pas qu’Infosport disparaisse au profit de L’Equipe TV sur la future plate-forme. Concernant les droits pour les grands événements sportifs, il constate que la tendance est à l’inflation depuis les années 90 notamment pour les Jeux Olympiques, la Coupe du monde de football et les grands championnats européens de foot. Toutefois, les détenteurs de droits ont tendance à négocier de plus en plus souvent en direct avec les diffuseurs sur les gros pays, sans passer par l’intermédiaire des agences en marketing sportif. La difficulté consiste lors des grands événements sportifs à trouver l’équilibre entre une forte monétisation des droits en échange d’une diffusion restreinte payante (la Ligue 1 de foot sur Canal+) et une large exposition sur des chaînes gratuites qui permet de valoriser les partenaires que sont les sponsors (les JO sur NBC aux Etats-Unis).

Pour revenir à la TVHD, le rendez-vous important sera bien entendu la Coupe du Monde de football en juin, diffusée par TF1 et M6. Juste avant, France Telecom devrait déployer son offre HD par ADSL en partenariat avec France Télévisions à l’occasion du tournoi de tennis de Roland Garros. Reste à savoir dans quelle mesure ces signaux HD seront repris ou pas par les câblo-opérateurs et par les opérateurs triple play en fonction des accords avec les éditeurs de chaînes et de la disponibilité des décodeurs. On sait déjà que le trublion Free attendra septembre pour lancer sa Freebox HD.

Interview réalisée avec un vidéophone Nokia N90, format natif vidéo MPEG-4 de 352 x 288 pixels. Remerciements à Nokia France J

Repères dans la vidéo :

- 0’02 Présentation de Nicolas Rotkoff, Directeur Général du pôle Sport de TPS

- 0’15 Le lancement de la télévision haute définition sur TPS, vive le sport !

- 0’40 Le parc de décodeurs HD au démarrage

- 1’05 La fusion de TPS avec CanalSat

- 1’25 La vidéo à la demande sur le site VOD de TPS

VOD et TV complémentaires plutôt que rivales

Comcast_on_demand

Non, la vidéo à la demande ne tue pas la consommation de télévision traditionnelle !

C’est la principale conclusion à laquelle aboutit l’institut Nielsen Media Search qui vient de mener aux Etats-Unis la première étude d’usages comparés entre vidéo non-linéaire (VOD) et vidéo linéaire (télévision). Cette étude a été conduite de juin à août 2005 sur un panel de 180 abonnés au câble numérique de l’opérateur Comcast à Philadelphie. Contrairement aux opérateurs français comme Noos UPC et Numéricable, les câblos américains proposent à leurs abonnés des décodeurs numériques avec voie de retour par le câble permettant de consommer avec sa télécommande de la vidéo à la demande sur son téléviseur, soit l’équivalent des services proposés par CanalPlay sur Freebox ou MaLigneTV de France Telecom via la ligne téléphonique en ADSL.

Dans le cas présent, Nielsen a recoupé les données d’audience TV classiques, qu’il collecte à l’aide de son dispositif « Local People Meter », avec les données de consommation de VoD de chacun des foyers panélistes sur le service du câble « Comcast On Demand ».

Les résultats publiés par Nielsen mettent en évidence que 75% des foyers ayant accès au service de VoD de Comcast l’ont utilisé au moins une minute durant les 3 mois, avec une durée moyenne de consommation de 69 minutes par jour.

Il en ressort surtout que les foyers utilisateurs de VoD sont de gros consommateurs de télévision traditionnelle avec 723 minutes par jour. Ce qui signifie que le téléviseur est chez eux allumé plus de 12 heures par jour ! 

Leur consommation globale de TV est supérieure de 9% à la durée moyenne des foyers câblés numériques et de 38% sur la moyenne de l’ensemble des foyers câblés (analogiques compris).

  • Premier enseignement de cette étude, donc : la consommation de services non-linéaires ne réduit pas la consommation de TV traditionnelle. Une bonne nouvelle pour les éditeurs de chaînes.

  • Deuxième enseignement : les enfants et les jeunes adultes sont sur-consommateurs de VoD.

Comme le montre le tableau ci-dessous, les téléspectateurs de 2 à 11 ans (en jaune) représentent 9% de la consommation TV classique, mais 19% de la durée sur la vidéo à la demande.

Vod_age_3

L’explication tient au large catalogue de dessins animés et programmes pour enfants, comme ceux de PBS Kids, mis gracieusement à disposition sur Comcast On Demand. Quant à la tranche des 18 – 34 ans (en bleu), elle génère 37% des usages sur la VoD alors qu’elle ne représente que 20% de la consommation de télévision. A ce niveau, il serait intéressant de connaître en détail les contenus VoD que consomme cette cible au détriment de la télé classique : séries, cinéma, sport, information… ? Ces données n’ont pas été diffusées dans le communiqué de presse… Informations trop stratégiques !

  • Troisième enseignement : comme le montre le second tableau ci-dessous, 42% des contenus visionnés pendant cette étude étaient des contenus gratuits fournis par l’opérateur avec l’abonnement au câble. Vod_usage

C’est ce que l’on appelle le FOD pour Free On Demand. On retrouve principalement des programmes des chaînes thématiques, des contenus jeunesse et des vidéoclips musicaux. En revanche, si l’on regarde en durée de visionnage quels sont les programmes les plus consultés, ce sont les services de SVOD, pour Subscription Video On Demand (VOD sur abonnement), qui totalisent plus de 11 heures sur 3 mois. Les services de SVOD de Showtime, Starz et HBO (l’équivalent de Canal+ en France) sont le plus souvent des prolongements de l’antenne de ces chaînes premium. Ils permettent en mode délinéarisé de (re)voir un film ou un épisode de série TV raté lors de sa diffusion à l’antenne. Chez Comcast, les abonnés numériques ont accès sans surcoût à ces services de « catch-up TV », le câblo ayant négocié des packages chaîne premium + VoD auprès des éditeurs de chaînes.

Pour le marché français, cette étude arrive à point nommé alors que les offres ADSL des fournisseurs d’accès Internet commencent à mélanger de la distribution de TV classique et de la vidéo à la demande. Pour les câblo-opérateurs comme UPC Noos, elle montre le chemin à suivre pour ne pas se laisser distancer par la concurrence. Les premiers décodeurs câble numérique avec voie de retour intégrée devraient faire leur apparition d’ici la fin de l’année. Avec la TVHD, la VoD sera l’un des marchés sur lequel en 2006 les opérateurs télécom, associés aux éditeurs de chaînes et aux détenteurs de droits audiovisuels, vont devoir rivaliser en matière d’innovation et de marketing pour séduire de nouveaux abonnés et les fidéliser.

Vidéoblog : Mister Vinvin fait sa télé

Bonjour_america_vinvin Imaginez un instant un mélange entre Benny Hill, Mister Bean, les Monty Python et pour la french touch Les Nuls… tout un programme !

Ce programme de télévision décapant n’existe pas, mais il pourrait bientôt débarquer sur vos écrans par la grâce de l’Internet dans un premier temps.

Cyrille de Lasteyrie, alias Vinvin, élu blog de l’année 2005, s’apprête en effet à lancer deux nouveaux sites de pur délire en pure vidéo. Le premier, caractérisé par ses programmes en anglais, devrait démarrer jeudi 16 février. Il sera destiné en priorité aux internautes américains, mais… mais… à voir ! Le nom du site, Bonjour-america.com , résume parfaitement l’esprit de ce show d’humeur et d’humour censé réconcilier l’Amérique profonde avec les Frenchies. Vinvin sera associé pour la plate-forme de diffusion à un autre vidéoblogueur réputé, Damien Guinet, alias Damdam. Buzz assuré !

Quant à son second site, ce sera un « vlog TV » sur lequel on retrouvera le best-of des vidéos de Vinvin ainsi que de nouveaux contenus humoristiques.

Si vous êtes de ceux pour qui les termes « vlog » , « vidéopodcast », « vodcast » et autres néologismes comme le « flog » restent abscons, je vous invite à découvrir en images les explications de Cyrille ici. Vous pouvez aussi vous référer à la Vlog Party de Jérôme Perani qui vient de réunir plus d’une centaine de blogueurs autour de la thématique vidéo.

Les deux initiatives de Vinvin me semblent emblématiques des évolutions en cours dans la blogosphère avec d’une part la montée en puissance de la vidéo après les podcasts audio, d’autre part l’émergence de nouveaux talents. Sans forcer le trait jusqu’à parler de révolution du pronetariat comme Joël de Rosnay, je suis persuadé que les chaînes de télévision feront demain une partie de leurs emplettes pour leurs nouveaux programmes sur le web.

A l’occasion d’une réunion du Comité Stratégique de l’Electronic Business Group, mi-janvier, Patrick Le Lay nous confiait que TF1 pourrait un jour lancer une émission musicale basée sur une sélection de talents du web. Un embryon de TV 2.0 ?

J’ai suggéré à l’EBG d’organiser une conférence sur le thème de l’interopérabilité des médias. En voici le programme :

  • Quels sont les contenus « podcastés » ? Qui sont les éditeurs ? Les contenus communautaires ont-ils un avenir ? Comment les grands médias (radios, chaînes de télévisions, maisons d’édition, etc.) réagissent-ils à ce nouveau phénomène ? Qu’en est-il à l’étranger ?
  • Quelle est la chaîne de valeur sous-jacente (producteurs, agrégateurs, portails, FAI…) ?
  • Quels sont les modèles économiques (gratuit / payant pour l’hébergement et / ou la consultation) ?
  • Au-delà de la musique : Le podcast peut-il constituer un danger ou plutôt une perspective pour l’édition ? L’explosion des contenus hors musique…
  • Le vidéocasting (podcasting vidéo) : télévision 2.0 ? Quelles plates-formes de distribution pour les contenus professionnels et amateurs vidéo (iTunes, DailyMotion, Vpod.tv, Google Vidéo, …) ?
  • Après les blogs, les nouveaux usages individuels autour des outils de publication vidéo : une nouvelle forme de citoyenneté ?
  • Les contenus personnels (perso-casting, ego-casting) concurrents ou complémentaires de la vidéo professionnelle ?
  • Les chaînes de télévision vont-elles alimenter leur antenne avec des contenus personnels ?
  • La fin du broadcast ? La consommation de la télévision de demain sera-t-elle délinéarisée (on demand), hyperthématisée et communautaire ?

Rendez-vous le 30 mai pour cette conférence réservée aux adhérents de l’EBG.

A présent, j’ai le plaisir de publier sur ce blog mon premier entretien réalisé en vidéo. D’autres vidéos viendront régulièrement illustrer mon propos sur les évolutions liées à la convergence entre médias et télécoms. Place à l’interview de Vinvin qui nous détaille en cinq minutes ses projets audiovisuels en télévision ET sur le web.

Interview réalisée avec un vidéophone Nokia N90, format natif vidéo MPEG-4 de 352 x 288 pixels. Remerciements à Nokia France J

Repères dans la vidéo :

- 0’10 Présentation de Vinvin, le show-man, by himself

- 1’15 Ambitions : faire de la télévision, avoir un talk-show

- 1’30 Ses modèles : Antoine Decaune et Jon Stewart

- 2’00 Le blog vidéo pour progresser grâce aux commentaires

- 3’00 Ses projets : un site vidéo humoristique en langue anglaise et un vlog TV humour

- 3’45 Vinvin sérieux quand il parle de ses contacts avec les chaînes de télévision

- 4’00 Vidéoblog de l’année en 2006 ?

- 4’40 Objectif : faire des vidéos pour qu’elles soient vues… à la télé ET sur le web !

Des chaînes locales pour la TNT

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Enfin une bonne nouvelle pour les chaînes de télévision locales analogiques : la plupart d’entre elles devraient accéder à la mi-2006 à une diffusion hertzienne par la TNT dans les zones géographiques où le numérique terrestre est déjà déployé.

Un bémol, toutefois : contrairement aux attentes des membres de l’AVICCA (Association des Villes et Collectivités pour les Communications électroniques et l'Audiovisuel), le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel n’a pas l’intention de leur accorder un multiplex complet de 5 canaux, comme le R5 dont l’affectation n’est pas encore décidée, mais juste un strapontin sur la TNT avec un seul canal sur le multiplex R1.

Philippe Levrier, président de la Commission TNT au CSA, a précisé ses intentions devant la presse le 25 janvier. Tandis que les 18 chaînes gratuites sont diffusées dans la norme MPEG2, la mise en place de la norme MPEG4 pour les chaînes payantes de la TNT va permettre, grâce à de meilleurs taux de compression du signal, de dégager des ressources hertziennes. C’est ce que l’on appelle dans le jargon technique le « dividende MPEG4 ». Concrètement, un canal supplémentaire devrait apparaître sur chacun des 115 émetteurs actuels de la TNT en réaménageant les multiplex.

L’idée du CSA est de faire de la pace en transférant une chaîne du multiplex R1 (France 2, France 3, France 4, France 5, Arte, LCP / Public Sénat) - probablement France 4 - vers le multiplex R2 (I-Télé, BFM TV, Direct 8, Jeunesse TV, Europe 2 TV, TMC). Pour cela, une des chaînes du R2 sera migrée vers le R3 (Canal+, Canal+ Cinéma, Canal+ Sport, Planète, Canal J) ou le R4 (M6, W9, TF6, Paris Première, AB1, NT1) qui hébergent une partie des futures chaînes payantes - en italique dans le texte - bientôt diffusées en MPEG4. Le multiplex R6 (TF1, LCI, Eurosport France, TPS Star, NRJ 12) ne serait a priori pas impacté dans cette partie de billard à deux ou trois bandes orchestré par Philippe Levrier. En novembre dernier, le conseiller du CSA avait confié, devant le séminaire de l’Institut Multimédias, entreprendre de discrètes négociations avec une poignée d’éditeurs de chaînes nationales numériques pour gérer ces transferts entre multiplex de la TNT.

Au final, ce sont les télévisions locales privées comme TLT, TLM, TéléGrenoble ou LCM qui devraient diffuser en numérique dans leurs agglomérations sur ce canal hertzien libéré. Sur une quinzaine de sites, le CSA devrait aussi accorder des autorisations à France 3 qui bénéficiera de décrochages supplémentaires sur le R1 pour diffuser simultanément deux éditions régionales voisines.

Reste une grande incertitude quant à l’utilisation qui sera faite du multiplex R5 disponible sur la TNT. Lors de la présentation de ses vœux, Dominique Baudis, le président du CSA, est resté évasif : « le CSA travaille sur les nouveaux services et les autres usages qu'offre la TNT : la télévision locale d'abord qui doit trouver sa place. Une consultation publique a été lancée fin 2005 pour l'utilisation de fréquences en région parisienne : nous avons reçu 34 contributions que nous sommes en train d'examiner. Mais aussi la TVHD et la télévision sur mobile pour laquelle nous avons mis en oeuvre des expérimentations en région parisienne. Les expérimentations devraient nous permettre de mieux cerner les attentes du public ». 

Avant que ne soient rendus publics les résultats de ces expérimentations de télévision sur mobile, la bonne surprise pourrait venir du Conseil Général des Technologies de l’Information. Selon Philippe Levrier, le CGTI pourrait annoncer d’ici mars prochain un gain de 20% sur les fréquences de la TNT grâce à la norme MPEG-4. Auquel cas, le nombre de chaînes par multiplex pourrait passer de cinq à six. Dès lors, le CSA pourrait afficher de nouvelles ambitions pour les télévisions locales.

Pour ce qui est de la TVHD sur la TNT, un multiplex permettrait au mieux de diffuser 3 chaînes HD en MPEG-4. Cette préemption du « dividende numérique » ne serait pas forcément du meilleur effet alors que des vecteurs comme le câble et le satellite sont mieux positionnés pour la distribution de la haute définition.

 

ProNetariat et vidéo podcasting

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Grâce à l’Internet et aux vidéoblogs, une nouvelle révolution est en marche dans les médias en général, et dans l’audiovisuel en particulier, celle du « ProNetariat » !

« ProNetariat », ce nom ne vous dit rien ? Normal, c’est un néologisme à porter au crédit de Joël de Rosnay. L’enseignant chercheur, co-fondateur d’Agoravox, sort aux Editions Fayard un ouvrage sur le phénomène des « nanomédias », les médias citoyens et sans capitaux, qu’il oppose aux médias traditionnels, bâtis eux sur le modèle économique capitaliste et qu’il baptise les « infocapitalistes ». Cet ouvrage, écrit en collaboration avec son associé d’Agoravox Carlo Revelli, s’intitule « La révolte du ProNetariat ». Pour les deux auteurs, le « ProNetariat » définit la catégorie des citoyens qui sont POUR le Net et SUR le Net ; le mot dans sa globalité faisant référence au prolétariat. Dans notre société numérique, les consommateurs sont tous en puissance des producteurs de contenu (texte, photo, audio, vidéo...), capables de diffuser leur information horizontalement - d’individu à individu - contrairement aux médias professionnels qui la diffusent verticalement - de point à masse - en mode broadcast ou par journaux interposés.

Joël de Rosnay décrit cette (R)évolution dans Libération à l’occasion des 10e Rencontres d’Autrans :

« Nous allons vivre la montée en puissance de l'Internet des gens, capables face aux "infocapitalistes" qui détiennent les contenus, leur programmation et leurs droits  de produire et de diffuser leurs propres textes, images, sons et vidéo avec les mêmes outils que les professionnels. Au lieu de gérer la rareté, comme dans la société industrielle, il va falloir apprendre à gérer l'abondance de la société de l'information. Ce changement de modèle économique à l'ère d'une communication devenue sans contrôle me paraît difficilement réversible. Les blogs et autres podcasts ne sont que les premières manifestations de cette irruption des nanomédias, qui devraient gagner en puissance en se tournant vers l'image. L'arrivée demain de la télévision personnelle et d'échanges de programmes "P2P" TV pourraient abolir toute différence entre les programmes des majors et ceux autoproduits par les gens. Plus que de médias personnels, je pense qu'il faut parler de l'avènement de médias collaboratifs auxquels participeront de plus en plus de gens qui ne se verront le plus souvent que sur le réseau. C'est le sens de cette révolution dont beaucoup d'effets restent encore inconnus à ce jour ».

On retrouve là mes sujets de prédilection que sont le vidéo podcasting / vidéocasting, les médias participatifs, le téléspect-acteur et la télévision 2.0. Thomas Bécard, journaliste à Télérama, vient d’ailleurs de m’interviewer sur le sujet. J’insérerai un lien dès que son article sur le podcast et l’avenir de la télévision sera sur le site du journal.

Mise à jour du 18 janvier : l'article est ici http://television.telerama.fr/edito.asp?art_airs=WEB1002323&srub=1 . On y retrouve notamment les points de vue de Christian Grellier, patron de eTF1, et Pierre Belaïsch, directeur adjoint en charge des programmes et du développement de Canal J, sur les podcasts vidéo.

Mise à jour du 18 février : mon avis sur le livre. J'avais omis jusqu'à présent de vous donner mes impressions sur le livre de Joël de Rosnay, peut-être par charité. Mon avis est assez mitigé. De bonnes analyses et de bonnes idées fusent sur l'individualisation de la consommation des médias et le rôle actif des consomm'acteurs. Mais je trouve que le propos est parfois affligeant de naïveté quant à la capacité des citoyens de se prendre en charge, de s'exprimer ou encore de s'approprier les nouvelles technologies de l'information. Tout le monde n'en a pas nécessairement la capacité et n'en éprouve pas le désir. Enfin, de grossières erreurs comme le fait d'attribuer à l'ARCEP (ex-ART, Autorité de Régulation des Télécommunications) la gestion des autorisations pour les radios (qui en réalité relève du CSA, Conseil Supérieur de l'Audiovisuel) frisent le ridicule. Autre exemple, le visionnaire Joël de Rosnay s'emballe pour le projet "Bayosphere" de média citoyen lancé par Dan Gillmor à San Francisco et dans la Silicon Valley. Las, l'ancien journaliste fondateur du site reconnaît fin janvier que c'est un échec. En résumé, un livre à parcourir pour s'ouvrir l'esprit sur la sociologie des nouveaux médias, mais sous réserve de prendre du recul sur certaines théories fumeuses de l'auteur qui confond futurologie et science fiction.

En attendant, voici la première vidéo que je mets en ligne depuis 10 mois qu’existe ce Noosblog sur la télévision et la vidéo numérique (... il était temps !). Elle est réalisée par Loïc Le Meur qui a eu la chance de participer avec Joël de Rosnay à une émission télévisée et qui l’a donc vidéo podcasté à la sortie. J’attends vos commentaires sur cette « Révolution du ProNetariat » annoncée.

Pour ma part, je viens de réserver le livre à la FNAC (sortie le 18 janvier). Voici, pour vous mettre en appétit, le sommaire :

Introduction

CHAPITRE 1
    Pronétaires de tous les pays, unissez-vous !
    La crise des média traditionnels favorise la montée du pronétariat
    Les pouvoirs du media system
    Les blogs et autres sites interactifs entament le pouvoir des infocapitalistes

CHAPITRE 2
    Des débuts de l’Internet à la prise de contrôle des pronétaires
    De l’agora à Internet
    Internet : rupture, convergence et relations
    Trois pionniers à la base de la révolution Internet
    Internet et modèles biologiques : une évolution darwinienne
    L’explosion des blogs, wikis, P2P et podcasting, nouvelles armes des pronétaires
    Une économie de l’abondance fondée sur le numérique

CHAPITRE 3
    Les nouveaux outils et usages des pronétaires
    Un fil d’Ariane pour interconnecter
    les blogs : le RSS
    Télévision, vidéo et éditions pronétariennes
    Des programmes conçus
    par des jeunes pour des jeunes
    La voie royale du sans-fil et la révolution des nouveaux mobiles
    L’émergence du contre-pouvoir des pronétaires
    Un véritable contre-pouvoir citoyen
    Skype et communication mondiale gratuite : la nouvelle vie du téléphone
    Radio et télé gratuites : la percée du podcasting et de la P2P TV
    La nouvelle télévision du « n’importe quand, n’importe où »
    Un nouveau défi pour la publicité traditionnelle et les annonceurs
    De nouveaux modèles de gestion de la relation clients

CHAPITRE 4
    Des réseaux de pouvoir au pouvoir des réseaux : naissance de nouveaux modèles économiques
    Le contre-pouvoir des pronétaires inverse les rapports de forces traditionnels fondés sur la rareté
    De la gestion de la rareté à celle de l’abondance
    Savoir lutter contre l’infopollution : la veille intelligente
    Accessibilité, pertinence et fiabilité de l’information pronétarienne
    De l’intelligence individuelle au journalisme pronétarien
    AgoraVox.fr, une des premières expériences européennes de journalisme participatif
    Les média libres touchent l’ensemble de la planète
    Politique éditoriale et comité rédactionnel pour un média des masses

CHAPITRE 5
    L’Empire contre-attaque : les réponses des pronétaires
    L’Empire contre-attaque, ou collabore ?
    Ignorer les média des masses ?
    Attention à l’« intelligence des foules »
    Des cyberessaims d’internautes
    Face à la télé du futur, les majors font de la résistance…
    Un combat d’arrière-garde ?

CHAPITRE 6
    Inventer le futur des média des masses
    Temps réel, fiabilité et infoéthique
    Internet : libertaire et transnational
    Pousser et tirer l’information sur Internet :     le push et le pull
    Trois exemples d’outils pronétariens
    pour optimiser les recherches
    La Google Maps Mania Vers l’homme «augmenté» ?
    Le nouveau souffle du Web 2.0
    Fabriquer des objets physiques
    Des consommateurs pronétaires et partenaires de l’entreprise ?

CHAPITRE 7
    Intelligence collective et macro-organisme planétaire
    Des essaims de pronétaires créateurs de contenus et de valeur ajoutée
    Émergence des cybertribus et corégulation citoyenne
    Média des masses, contre-pouvoir et intelligence collective
    Une intelligence collective, pour quoi faire ?

CONCLUSION
   Tous coresponsables de notre avenir

La TVHD débarque par satellite

Tvhd_haute_definition

Avec 3 ans de retard sur les Etats-Unis et le Japon, la télévision haute définition arrive enfin dans les foyers français !

Le sport et cinéma sont les deux thématiques privilégiées par les éditeurs de chaînes. Et le satellite, compte tenu de l’absence de limitation en bande passante, est la première technologie de distribution à se lancer à l’assaut du marché.

Les câblo-opérateurs comme Noos ne devraient pas tarder non plus à proposer ces programmes de haute qualité vidéo et audio. Les décodeurs câble TVHD, à la norme de compression MPEG4 et avec une connectique HDMI pour raccorder son écran estampillé « HD Ready », seront prêts au printemps. Quant aux opérateurs ADSL, il n’est pas évident qu’ils puissent distribuer massivement la télévision HD, à cause de l’affaiblissement rapide du signal sur la paire cuivrée de France Télécom. Seuls leurs abonnés proches des centraux téléphoniques (DSLAM) pourraient en bénéficier, sachant qu'un débit de 8 Mbps est nécessaire pour acheminer une seule chaîne HD en MPEG4.

Côté calendrier, ce sont les plates-formes satellitaires qui ouvrent le bal : TPS en février et CanalSat en avril. Chez TPS, moyennant une option de 5 euros par mois et un nouveau terminal MPEG4-HD de Thomson, l’abonné pourra regarder en haute définition certains programmes de la chaîne TPS Star (Arsène Lupin, Star Trek, Elektra, foot anglais Premier League, basket Pro A, boxe), de TF1 (Navarro, Ushuaïa) et M6 (Nouvelle star). Sur TPS toujours, les Jeux Olympiques d’hiver de Turin devraient être proposés sur un canal à part édité par France Télévisions. Selon la lettre spécialisée Satellifax, « 4.800 abonnés TPS ont déjà réservé leur terminal HD ». Mais le véritable coup d’envoi de la TVHD se fera en juin avec la première Coupe du Monde de football captée en haute définition. TPS sera de fait le seul bouquet satellitaire à proposer le Mondial dans ce format puisque TF1 et M6 ont acheté les droits de retransmission pour la France et que ces deux chaînes ne seront distribuées sur le bouquet CanalSat qu’une fois la fusion avec TPS entérinée fin 2006 ou en 2007.

Toutefois, le bouquet du groupe Canal+ dispose d’autres atouts. Les séries exclusives de la chaîne premium Canal+ (24 heures, Desperate Housewives, Rome), des films à succès (Million Dollar Baby, Brice de Nice, Gang de requins) ainsi que le championnat de football Ligue 1 seront diffusés en TVHD par satellite à partir d’avril sur CanalSat. Le terminal de réception sera fourni par Philips. Lors de son intervention devant le séminaire de l’Institut Multimédias, en décembre dernier, Guy Lafarge, patron de CanalSat et directeur général adjoint de Canal+ en charge de la distribution, exprimait sa volonté de lancer rapidement du « multiroom » en HD, autrement dit la possibilité de suivre simultanément sur plusieurs écrans au sein du même foyer plusieurs programmes différents en haute définition. Enfin, tout aussi important que la définition de l’image, Canal compte sur le son spatial 5.1 pour donner un effet de profondeur de champ à ses programmes HD comme le cinéma et le foot.

SatMag tente de cerner les autres évolutions de la HD française en 2006. Selon le site d'informations spécialisées, « à la rentrée, des chaînes entièrement HD seront proposées dans le genre d'Ushuaia TV, LCI. Certains groupes comme MTV travaillent sur des chaînes pour TPS dans ce format. Avant la fin de l’année il devrait y avoir au moins une chaîne de chaque grande thématique en HD : sport, cinéma, découverte, musique ».

Les grands gagnants de l’arrivée des programmes HD pourraient bien être les abonnés au câble, dans la mesure où ils bénéficieront à partir de la Coupe du Monde en Allemagne en juin de l’ensemble des programmes haute définition de TPS et de CanalSat sur leur terminal numérique. Une offre plus large donc que celle des abonnés satellitaires et, en prime chez Noos, une belle innovation au niveau du décodeur câble MPEG4-HD… Chut, c’est encore confidentiel !

Google Video Store mise sur la VOD payante

Google_video_store_1Google n’entend pas laisser le marché de la vidéo à la demande sur Internet à Apple et sa boutique en ligne iTunes. Larry Page, co-fondateur et président du moteur de recherche californien, vient d’annoncer au Consumer Electronic Show (CES 2006), à Las Vegas, le lancement de sa plate-forme Google Video Store. Pour la description de l'ambiance potache de cette présentation, avec sur scène Robin Williams, je vous renvoie à l'excellente note de Jean-Michel Billaut sur place.

La bataille entre les sites de VOD de ces deux géants (en attendant que Microsoft et Yahoo! ne se lancent aussi) va s’organiser autour des contenus et des exclusivités propres à attirer le consommateur, un consommateur uniquement américain dans un premier temps pour des logiques de distribution commerciale et de droits d’auteurs. A terme, il est clair que Google et Apple déploieront  leurs plates-formes à l’international.

Alors qu’iTunes Music Store vend aux internautes américains des programmes des chaînes NBC Universal, Sci Fi Channel, USA Network, ABC ou encore Disney - les plus populaires étant les séries Desperate Housewives ou Lost - , Google Video Store va proposer des programmes frais de CBS comme la série CSI - Crime Scene Investigation - ("Les Experts" en VF), mais aussi des classiques de la télévision comme Twilight Zone, MacGyver ou encore Star Trek.

Autre différenciation sur les contenus premium, Google Video sera la première plate-forme à diffuser les matches du championnat de basket américain professionnel. Grâce à un accord avec la NBA, tous les matches seront consultables en ligne 24 heures après l’événement. Des archives de grands matches de la NBA seront également disponibles.

Enfin, dans une optique « Long Tail », Google Video Store proposera des vidéoclips avec Sony-BMG, des films indépendants, des documentaires, des interviews de personnalités, des programmes pour enfants. Seuls les contenus vidéo X sont absents de la plate-forme payante.

D'ores et déjà, près de 3.000 titres sont mis en vente ou en location. Google a calqué le prix unitaire minimum des téléchargements vidéo sur celui d’Apple : 1,99 dollars, soit près d’un 1,60 euros. Il faut ouvrir un compte Google pour procéder au paiement. Et le téléchargement nécessite d'utiliser le système d'exploitation Windows de Microsoft, exit les utilisateurs d'ordinateurs Macintosh.

A un autre niveau, cette bataille pour les droits audiovisuels outre-atlantique en annonce une autre en France. Les plates-formes de VOD CanalPlay, TF1 Vision et Ma Ligne TV devraient dans les prochains mois rentrer dans des logiques d’exclusivité avec les détenteurs de catalogues comme les majors hollywoodiennes afin de se différencier et d’attirer de nouveaux clients. On retrouvera le modèle concurrentiel de la télévision payante dans lequel CanalSat et TPS ont évolué autour des droits du foot et du cinéma avant de convenir de la nécessité de fusionner.

Le journaliste Gilles Musi de L’Expansion rappelle néanmoins que « certaines études semblent douter de l'intérêt du grand public pour le téléchargement de vidéos destinées à être regardées sur un écran d'ordinateur. Le cabinet Jupiter Research estime dans l'une de ses études qu'une personne sur quatre se déclare intéressée par le téléchargement de programmes vidéos sur Internet. Et seuls 28% des personnes interrogées dans le cadre de cette étude portant sur la tranche d'âge 18-24 ans déclaraient avoir déjà regardé une vidéo en ligne. Un chiffre qui peut paraître étonnant si l'on se réfère aux statistiques liées au piratage d'images vidéos. En 2004, le téléchargement de séries télévisées avait explosé de 150% dans le monde, selon un rapport publié par Envisional grâce à des réseaux comme BitTorrent, qui représente 70% des téléchargements de série ».

Rappelons enfin que Google Video est aussi une plate-forme de syndication pour des producteurs indépendants et des particuliers qui peuvent commercialiser au prix qu’ils désirent leurs vidéos ou choisir de les diffuser gratuitement. Google précise dans son communiqué de presse que, contrairement aux contenus payants réservés aux Etats-Unis, les contenus gratuits et non-protégés sont disponibles en téléchargement pour les internautes du monde entier. Ils peuvent être visionnés sur des baladeurs vidéos comme l'iPod ou la console PSP de Sony. La firme de Mountain View, qui aime insister sur sa vocation à « organiser l’information mondiale », anticipe à sa manière le développement des vidéoblogs (vidéocast, podcast vidéo) et le marché qui pourrait en découler.

Vidéocast : 2006, année de la télévision personnelle

Videocast

Quel rapport entre une interview du plus médiatique ministre de la République par le plus médiatique des blogueurs français, un ancien journaliste financier de LCI travaillant à Wall Street, un autre journaliste financier quant à lui toujours à l’antenne sur LCI, un ardent défenseur de la fibre optique, un blogueur illuminé et un geek entrepreneur ? Vous avez trouvé ?

Réponse : la vidéo, mais pas n’importe quelle vidéo… il s’agit ici de la vidéo personnelle podcastée (à télécharger) ou streamée (à visionner immédiatement) depuis le web, aussi appelée vidéocast.

Explication. La vidéo numérique personnelle, vous connaissez : celle que vous et moi pouvons en principe réaliser en un tour de main grâce à un camescope DV (ou HDV pour les plus fortunés) ou à partir d’un vidéophone si l’on est équipé d’une caméra sur son téléphone 3G. Rien de révolutionnaire jusque là, nous sommes tous familiers de ces objets technologiques à défaut de les avoir déjà manipulés. La production d’images vidéo personnelles est devenue un lieu commun.

La nouveauté réside en fait dans l’étape suivante. Il devient de plus en plus facile de réaliser un montage sur son ordinateur ou son mobile à partir des rushes vidéo tournés et surtout de diffuser ce montage grâce à l’Internet. Des plates-formes d'agrégation et de distribution de contenu vidéo comme DailyMotion, Google Video, Pooxi.com ou encore, last but not least, Vpod.TV (Video Publishing On Demand) constituent autant de lieux d’hébergement gratuits de ces vidéos personnelles à l’échelle du web.

Dans un contexte de large équipement en haut débit (9 millions de foyers français fin 2005), d’un parc de caméraphones en forte croissance et de démocratisation des blogs au-delà des geeks et des ados, l’année 2006 se présente à nous comme l’année de l’émergence d’un nouveau média : le vidéocast ou télévision personnelle.

Cette télévision sera personnelle à double titre. Personnelle dans ses contenus, d’abord, parce que la manière dont ils sont réalisés et (auto)produits relève de l’initiative individuelle ou, à tout le moins, amateur. Je prends ma caméra, je filme, j’interview, je monte mes images et travaille ma bande son, j’upload mon montage sur une plate-forme vidéo et enfin je diffuse ma vidéo… tout cela, sans l’intervention de professionnels de l’audiovisuel.

Personnelle dans sa consommation, ensuite, car la diffusion de ces vidéos ne relève pas du mode « broadcast » (un point de diffusion unique, un signal unique, vers une multitude de récepteurs au même moment) mais plutôt du mode  « unicast » (un destinataire à la fois, à la demande). Grâce à sa connexion Internet, c’est le téléspectateur qui choisit le programme qu’il va voir, quand il va le visionner (maintenant ou plus tard) et sur quel terminal (ordinateur, baladeur vidéo, mobile, voire même son bon vieux téléviseur s’il est raccordé au PC).

Le citoyen, internaute, mobinaute, téléspectateur, vidéaste – appelons-le comme on veut car il est par essence protéiforme – devient, par le truchement de la vidéo numérique, à la fois émetteur et récepteur de programmes audiovisuels personnels. Chacun dispose virtuellement de la possibilité d’exprimer un point de vue et/ou de consulter les contenus vidéo produits par ses pairs.

Dans une étude de l'IDATE sur les perspectives d'évolution de la télévision en 2015, Laurence Meyer évoque trois scenarii dont un baptisé « Bienvenue dans l’ère de l’Egocasting ». Selon la directrice d'étude Médias de l'institut, ce scénario « suppose l’émergence d’une TV alternative universelle distribuée en peercasting sur l’Internet ,et d’un modèle de TV nomade qui se base sur l’usage généralisé de baladeurs numériques multimédia ».

Cette télévision personnelle est intimement liée à l’évolution combinée des blogs et du podcasting vers le format vidéo. Conséquence, on retrouvera autour de ce nouveau média personnel les mêmes problématiques que celles déjà soulevées dans la blogosphère.

Comment protéger les auteurs d’images électroniques et de musique originales ? Comment exercer son droit à l’image lorsque l’on apparaît dans une vidéo ? Contenus vidéo gratuits et/ou payants ? Règles déontologiques pour les reportages et interviews ?...

L’un des facteurs de réussite de cette télévision personnelle et participative sera, comme dans le cas des télévisions locales d’expression citoyenne, la capacité des vidéastes non professionnels à s’approprier ces outils vidéo et à forger leur propre rhétorique de l’image, quitte à casser les codes de la télévision traditionnelle. Il existe aujourd’hui chez les téléspectateurs un marché non satisfait par les contenus des chaînes de télévision. Les vidéocasteurs ont devant eux des pans entiers de créativité à explorer. Au-delà de l’utopie de médias sans journalistes ou du journalisme citoyen, il y a une myriade de micro-télévisions très segmentantes par leur thématique, très communautaires par leurs échanges contributifs et forcément très personnelles par leur contenu, à bâtir !

Et vous, quels programmes vidéocast souhaiteriez-vous voir ou réaliser en 2006 ?

Noos, premier FAI partenaire de Vodeo.tv

Noos_vodeo_vodParce qu’il n’y a pas que King Kong, Harry Potter ou Narnia sur nos écrans, grands ou petits, la culture et la connaissance ont aussi leur place dans l’univers de la vidéo à la demande sur PC à côté des blockbusters d’Hollywood.

Annoncé à la fin de l’été, le partenariat entre Noos et La Banque Audiovisuelle vient de voir le jour à l’adresse http://vodeo.noos.fr/ . Le portail haut débit du plus important câblo-opérateur français propose désormais un service de documentaires en vidéo à la demande. En coupant l’herbe sous le pied de ses concurrents ADSL Club Internet et Free, Noos est de fait le premier fournisseur d’accès à Internet français à offrir ce service co-brandé à ses 250.000 abonnés haut débit.

Dès le lancement, 1149 programmes vidéo sont disponibles en visionnage en streaming, en téléchargement sur l’ordinateur, voire même en commande de DVD pour certains titres. Afin de soulager le Père Noël, Vodeo offre les frais de port sur les DVD durant la période des fêtes.

Le concept de Vodeo.tv se résume simplement : "voir la vie à la demande" ou encore "voir ce que vous voulez savoir" !

La plate-forme de VoD s’est délibérément positionnée sur du contenu hors film, avec des documentaires, des magazines et des reportages déjà diffusés en télévision et qui trouvent sur le web une nouvelle exposition pour rencontrer leur public. Les thématiques traitées sont Nature, Découverte, Histoire, Société, Sciences, Arts, Sports et Loisirs.

A titre d’exemple, la meilleure vente est actuellement un reportage de 32 minutes réalisé par l’agence Galaxie Presse sur le bizutage dans les grandes écoles, un reportage diffusé dans l’émission Envoyé Spécial sur France 2.

Avec une typologie d’abonnés plutôt haut de gamme, des foyers parisiens à fort pouvoir d’achat et consommateurs exigeants de contenus audiovisuels, le portail Internet du câblo-opérateur conforte au travers de ce partenariat avec Vodeo son positionnement sur les loisirs numériques. D’autres services de vidéo à la demande, gratuite ou payante, devraient enrichir l’offre de Noos.fr prochainement afin de donner aux abonnés au câble tout le bénéfice d'une connexion haut débit à 1, 4 ou 10 vrais méga.

En novembre, le classement Journal du Net - Witbe vient en effet de désigner Noos, à l'occasion de son entrée dans ce banc d'essai mensuel sur le haut débit, comme le deuxième meilleur fournisseur d'accès à Internet français en terme de performance. Quant au magazine SVM de janvier 2006, qui fait rentrer Tele2 et Noos dans son classement, il désigne l'offre Noos câble 10 Mbits/s comme le meilleur fournisseur d'accès internet sur le marché : "Pour sa première apparition, Noos s'offre d'emblée la première marche du podium. Cette place enviée, Noos la doit à une connexion parfaite (100% de disponibilité), à un score correct (sans plus) à l'épreuve du surf et à une très bonne tenue durant les téléchargements".

L'arrivée en 2006 d'une offre 20 Mb/s sur les réseaux câblés Noos et UPC devrait conforter le développement des usages de la VOD auprès de leurs abonnés haut débit.

TPS racheté par CanalSat

FusiontpscanalC’est une page de l’histoire du paysage audiovisuel français qui se tourne. CanalSat est sur le point de racheter son concurrent TPS, qui fêtera ses neuf ans le 17 décembre. Neuf années de rivalité exarcerbée et quelques tacles entre les actionnaires des deux groupes, avec en point d'orgue l'attribution de l'exclusivité de la Ligue 1 de football à Canal+, il y a tout juste un an, pour 600 millions d'euros !

A l'image de Premiere en Allemagne, BSkyB en Grande-Bretagne, Sky Italia en Italie et Digital Plus en Espagne, la France va donc bientôt se retrouver avec une seule plate-forme satellitaire de télévision payante. Objectif affiché de cette fusion : contrer les ambitions des groupes télécoms et des fournisseurs d'accès Internet dans l'univers des contenus audiovisuels.

Les agences de presse comme Associated Press, Reuters et l’AFP se bornent pour le moment à la citation d’un communiqué commun des groupes actionnaires.

Ci-dessous, la dépêche AP reprise ce soir sur le site Boursorama.

Vivendi Universal, TF1 et M6 ont annoncé dimanche dans un communiqué commun être entrés en négociation en vue d'un "éventuel rapprochement" entre TPS et le groupe Canal+ qui pourrait aboutir sur un "accord industriel dans le domaine de la télévision payante", laissant ainsi entrevoir une fusion des bouquets TPS et Canal Sat.

Ce rapprochement, "dans l'intérêt des actuels et futurs abonnés et dans le respect des identités des deux entreprises", ambitionnerait de "créer un ensemble en mesure de faire face à la concurrence accrue des entreprises de télécommunications et d'internet".

En début de semaine, le bureau d'études Bear Stearns, cité par le site cerclefinance.com, avait laissé entendre que face notamment au succès de la TNT, TF1 et M6 -respectivement propriétaires à 66% et 34% du bouquet de télévision par satellite TPS- envisageraient de vendre TPS à Canal+ pour un montant pouvant atteindre 4 milliards d'euros.

La direction de Vivendi Universal est favorable depuis longtemps à une fusion de Canal Sat et de TPS au motif que la France est le seul pays européen à compter deux opérateurs de télévision par satellite. Un avis qui n'est pas partagé par le PDG de TF1 Patrick Le Lay, ce dernier jugeant qu'une fusion n'aurait aucun sens à un moment où TPS peut envisager de devenir rentable.

Mais, selon des connaisseurs du milieu télévisuel, le patron de M6 Nicolas de Tavernost a commencé à militer depuis quelques mois pour une fusion, notant que la part de marché de TPS s'érode face aux assauts marketing de Canal Sat et que le cap du million de foyers équipés pour recevoir la télévision numérique terrestre avait été franchi fin novembre.

L'annonce de ces négociations tripartites survient aussi au moment où approchent le terme des négociations entre Vivendi Universal et Lagardère qui verraient ce dernier acquérir 34% de Canal+. Arnaud Lagardère, lui aussi partisan d'une fusion TPS-Canal Sat, est également un proche de Martin Bouygues, dont la société possède 49% de TF1.

Le communiqué commun précise que dans l'attente de la conclusion éventuelle de ces pourparlers, aucun commentaire, ni précision, ne seront communiqués par les trois groupes.

Reste à voir, si cette fusion se concrétise, quel en sera le montage financier. TF1 et M6 seront-ils au capital du nouvel ensemble ? Quel sera le rôle de Lagardère et son poids relatif aux côtés de Vivendi ?

Premier commentaire, TPS a certainement pâti de la surenchère de Canal+ sur le championnat de foot L1. L'exclusivité de Canal a obéré ses perspectives de croissance et surtout accru ses pertes d’abonnés. Dans ces conditions, il lui devenait difficile de rattraper le leader CanalSat.

Une telle fusion sera soumise à l’accord des autorités de la concurrence, notamment Bruxelles. Il y a fort à parier que les actionnaires avanceront que CanalSat+TPS n’est pas en situation de monopole en France compte tenu de la distribution de chaînes sur la TNT, sur le câble et par ADSL. Mais il leur faudra donner des garanties à la Commission européenne sur le fait que les éditeurs de chaînes indépendants pourront bénéificer d'un accès équitable à cette plate-forme satellitaire unique.

Enfin, qui dit fusion, dit rationalisation. Il y aura des chaînes éditées par le groupe Canal+ et d'autres éditées par TPS qui disparaitront. Quel intérêt de conserver une chaîne de TPS comme InfoSport avec sa propre rédaction alors que L'Equipe TV, Eurosport et Sport+ couvrent déjà largement l'actualité sportive ? Idem dans la thématique jeunesse avec Teletoon face aux chaînes leaders de Lagardère que sont Canal J et ses déclinaisons ? Seules survivront les chaînes dont l'audience frémit dans le MediaCabSat et qui disposent d'une forte notoriété, d'une marque établie.

Dans le domaine du cinéma, la rationalisation conduira probablement au resserrement de l'offre sur un bouquet de chaînes unique qui cumulera les catalogues négociés auprès des majors hollywoodiennes par TPS Star et les catalogues complémentaires signés par les chaînes Ciné Cinéma.

Quant aux services de paiement à la consommation, comme Multivision et Kiosque, la logique voudrait qu'ils fassent eux aussi antenne commune. Avec pour conséquence probable, sur Internet, que TPS VOD fusionne avec son concurrent CanalPlay pour donner naissance à une puissante plate-forme de cinéma à la demande, capable de rivaliser dans l'acquisition des droits avec MaLigneTV de France Telecom.

Dernière conséquence et pas des moindres : cette fusion entre les plates-formes satellitaires des principaux groupes audiovisuels risque d'attiser la rivalité entre médias et télécoms. Les opérateurs du câble comme les fournisseurs d'accès à Internet n'auront plus la possibilité de jouer sur la concurrence CanalSat vs TPS pour obtenir de meilleures conditions commerciales dans la distribution de leurs contenus.

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Ajout du 17 février : le communiqué de presse intrégral du Projet d'accord Lagardère - Vivendi Universal - Groupe Canal+

Projet d'accord Lagardère - Vivendi Universal - Groupe Canal+ pour la montée de Lagardère à hauteur de 20 %, avec option de montée à 34 %, au capital de Canal+ France

Lagardère, Vivendi Universal et Groupe Canal+ annoncent un projet d'accord aux termes duquel Lagardère, déjà partenaire de Groupe Canal+ au sein de CanalSat, rejoindrait Groupe Canal+, TF1 et M6, au capital de Canal+ France (1) , ensemble qui regrouperait la totalité des activités de Groupe Canal+ et de TPS dans la télévision payante en France.
En devenant le deuxième actionnaire de Canal+ France, Lagardère renforcerait significativement sa présence dans la télévision payante en France.
Le nouvel ensemble serait ainsi détenu par :

    • Groupe Canal+ à 65 %,
    • Lagardère à 20 %,
    • TF1 à 9,9 %,
    • M6 à 5,1 %.

Vivendi Universal, via Groupe Canal+, détiendrait le contrôle exclusif du nouvel ensemble.
Lagardère prendrait une participation de 20 % par apport de sa participation de 34 % dans CanalSat et un achat complémentaire d’actions Canal+ France pour un montant de 525 millions d’euros, en numéraire.
Lagardère bénéficierait en outre d’une option d’achat portant sur 14 % supplémentaires du nouvel ensemble exerçable 3 ans après la réalisation de l’opération. A cette date, ce prix d’exercice serait à valeur de marché et d’un montant minimum de 1,05 milliard d’euros, correspondant à une valorisation de 7,5 milliards d’euros pour 100 % de Canal+ France.
Ce projet d’accord sera soumis à la consultation des instances sociales et institutions représentatives du personnel concernées, au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et à l’approbation des autorités de concurrence.
L’objectif est que la nouvelle entité, qui détiendra notamment 100 % de CanalSat et de TPS, soit mise en place au troisième trimestre 2006.
Le nouvel ensemble constituera un acteur français de l'audiovisuel de premier plan, en mesure d’affronter la concurrence des grands groupes médias étrangers et des opérateurs du câble et de l’Internet. Il contribuera à dynamiser et à élargir le marché français de la télévision en proposant aux consommateurs une offre plus riche, diversifiée et attractive.
A propos de Vivendi Universal :
Vivendi Universal est un acteur majeur et mondial des médias et des télécommunications, présent dans la musique (Universal Music Group), les jeux interactifs (Vivendi Universal Games), la télévision et le cinéma (Groupe Canal+) et les télécommunications (SFR et Maroc Telecom). Vivendi Universal détient 20 % de NBC Universal, un géant mondial des médias présent dans la production de films et d’émissions de télévision, la diffusion de chaînes de télévision et l’exploitation de parcs à thèmes.
A propos de Lagardère SCA :
Lagardère est un leader dans le secteur des médias (éditeur de livres et de presse, audiovisuel, distribution de presse et de produits culturels). Lagardère fait partie du CAC 40 indice de référence de la bourse de Paris.
(1) Canal+ France (nom temporaire) serait constitué de l’ensemble des actifs actuels de TPS et de Groupe Canal+ dans la télévision à péage : CanalSat à 100 %, Canal+, TPS, Multithématiques, MediaOverseas, Sport+, Canal+ Active et Kiosque.
StudioCanal, Cyfra+, la régie publicitaire, le PSG et i>TELE ne font pas partie de Canal+ France et restent détenus à 100 % par Groupe Canal+.

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Remarque du 18 février : Côté contenu, à l'instar de TF1 et de M6, le groupe d'Arnaud Lagardère a obtenu de sécuriser la présence de certaines de ses chaînes (les musicales MCM, Mezzo, les chaînes jeunesse Gulli, Tiji, Canal J, Filles TV, ou encore La Chaîne Météo) dans le futur bouquet issu de la fusion TPS-CanalSat. TF1 a verrouillé pour au moins trois ans l'avenir de LCI, Eurosport, TV Breizh, tandis que M6 s'est assuré de la pérennité de Teva ou de Paris Première.

Médias contre Télécoms, la guerre des mondes

AdslFree qui propose de regarder directement la TV sur son PC en envoyant un signal vidéo analogique sur le port Ethernet en sortie de Freebox ; Neuf TV qui permet d’enregistrer sur son disque dur les programmes TV en numérique avec son lecteur « MP9 Premium » (une offre que soit-dit en passant Michaël Boukobza, directeur général de Free, considère comme illégale) ; Alice qui distribue le bouquet TPS ; MaLigneTV de France Telecom qui commercialise CanalSat ou TPS et bientôt une offre de chaînes gratuites du type TNT ; enfin, courant 2006, le lancement d’offres de TV par ADSL chez AOL et chez Tele2… pas de doute, les opérateurs télécoms sont engagés dans la voie de la distribution audiovisuelle.

Grâce à la technologie ADSL, 12 millions de foyers français sont éligibles à cette nouvelle offre de télévision élargie, contre 8 millions pour le câble. Les éditeurs de chaînes et les distributeurs de bouquets numériques, issus du monde des médias, n’ont a priori qu’à se féliciter de ce nouveau marché potentiel qui s’ouvre à eux, après celui de l’hertzien, du câble et du satellite. Mais leur sentiment est en réalité plus mitigé, comme l’explique le journaliste Enguérand Renault dans Les Echos.

« Le subtil équilibre est en train de basculer au profit des opérateurs de télécoms. Car lors des négociations entre les groupes de télécoms et ceux de médias pour les offres de TV sur
ADSL, les premiers ont obtenu le contrôle du décodeur. Les LiveBox de France Télécom, les Freebox de Free et le boîtier de Neuf Cegetel remplacent les décodeurs CanalSat et TPS. Cela a deux conséquences majeures. La première est que les bouquets de télévision perdent une part importante de leur rentabilité en étant privés des revenus de location du boîtier. Car, une fois le coût du décodeur amorti, la location mensuelle se transforme en marge nette. Auparavant, cette manne bénéficiait aux groupes de télévision, maintenant elle bénéficie aux opérateurs de télécoms. [...] Deuxième conséquence : en contrôlant le boîtier, les opérateurs de télécoms contrôlent le lancement de nouveaux services numériques comme la vidéo à la demande, les magnétoscopes à disque dur... Or, ces services pourraient générer un revenu additionnel de 5 à 10 euros par mois. Les médias réclament leur part du gâteau. Les opérateurs de télécoms y consentent si ces services sont associés aux programmes de télévision. Sur tous les autres services issus du monde de l'internet, ils ne sont guère enclins à partager
».

A titre d’illustration, Patrick Le Lay, président de TF1, actionnaire principal de TPS, n’a pas caché ses craintes lors de la conférence NPA Conseil, fin novembre, face à la montée en puissance des telcos dans la chaîne de la valeur. Il a réclamé publiquement à Patricia Langrand, directeur de la Division d’Agrégation des Contenus de France Télécom, une renégociation du contrat les liant pour le partage des revenus sur la location des décodeurs LiveBox. Un ressentiment nourri également par le fait que France Telecom cherche, avec cette même Division, à bâtir une véritable offre de contenus convergente en multi-plateforme (haut débit, mobile, ligne fixe). L’objectif fixé dans le plan « NeXT » de FT est de réaliser 400 millions d’euros de chiffre d’affaires sur les contenus en 2008, soit l’équivalent du chiffre d’affaires global d’un câblo-opérateur comme UPC-Noos. Le groupe TF1, dont les ambitions sont conjoncturellement limitées par la faible croissance du marché publicitaire et les difficultés de TPS à recruter des abonnés, n’apprécie pas forcément de voir débarquer sur son métier historique des opérateurs qui peuvent compter sur l’énorme cash-flow généré dans le fixe et surtout le mobile.

En revanche, Guy Lafarge, directeur général de CanalSat et directeur général adjoint distribution du groupe Canal+, affiche une certaine sérénité face aux telcos, même si les discussions commerciales pour la reprise de son bouquet sont ardues. « Je n’ai aucune crainte ! », a-t-il déclaré hier lors d’une conférence du séminaire de l’Institut Multi-Médias. Selon lui, « Canal+ ne vend pas de l’accès à des contenus, mais une ligne éditoriale ». Il considère que les opérateurs télécoms ne sont pas légitimes à construire de véritables offres de contenus, même si comme France Télécom ils tentent d’agréger des catalogues audiovisuels et d’acheter des droits TV sur des événements, notamment sportifs ou musicaux. Guy Lafarge explique même que les fournisseurs d’accès à Internet vont de plus en plus avoir besoin des marques comme celles du groupe Canal+ en TV par ADSL pour limiter leur churn (pertes d’abonnés). Et de citer la fidélité exceptionnelle des abonnés à la chaîne premium Canal+, avec un taux de churn de seulement 10% par an, quand les opérateurs télécoms limitent au mieux à 25% l’infidélité de leurs clients.

Dès lors, le rapport de force s’équilibre de nouveau avec les médias. On retrouve les analyses partagées à propos de la VoD et de la télévision sur mobile : au royaume de la convergence, le contenu est roi !

Noos Story, le jeu concours

Noos

Avez-vous vu la nouvelle saga publicitaire du câblo-opérateur UPC - Noos autour de son décodeur enregistreur Digital Box et de ses offres triple play ?

La campagne de pub TV s’arrête bientôt sur les écrans de TF1, M6 et des chaînes du câble, mais vous pouvez retrouver ces spots humoristiques sur le web.

S’inspirant de ses spots TV, Noos vient par ailleurs de mettre en ligne un jeu concours à l’adresse www.noos-story.com. Le site Noos Story vous propose de réaliser votre propre roman photo à partir d’images tirées de la campagne.

Pour jouer, c’est très simple. Vous devez juste sélectionner les images et ajouter vos commentaires en dessous. Vous pouvez ensuite envoyer votre roman à vos amis. Comme à la Star Academy, leur vote est indispensable pour remporter l’un des lots. Et si vous n’avez aucun ami pour vous soutenir, vous pouvez concourir pour le prix du jury qui récompensera le meilleur roman photo.

A gagner jusqu’au 31 janvier 2006 : un séjour à l’Ile Maurice, un téléviseur plasma, un caméscope numérique et trois iPod nano.

A vos claviers !

Le baladeur vidéo s’invite à Noël

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Baladeur MP3, appareil photo numérique, téléviseur à écran plat. Voilà, dans l’ordre, le palmarès des ventes de Noël cette année à la Fnac.

Si les baladeurs musicaux continuent de battre des records, les industriels de l’électronique de loisirs préparent déjà la prochaine bataille, celle du baladeur vidéo. Cet objet nomade incarne, tout comme le téléphone mobile, le concept de « 4ème écran » après les écrans du cinéma, de la télévision et du PC. Un écran plus intime qui autorise une consommation personnelle et délinéarisée dans le temps des contenus télévisés et vidéo.

Interrogé par l’AFP, l’incontournable Victor Jachimowicz, directeur de la recherche de la Fnac, revêt ses habits de Père Noël pour prédire que « le marché des baladeurs vidéo est encore un tout petit marché, mais qui va faire un bond extraordinaire, simplement grâce à l'engouement pour le nouvel iPod ». Lancé par Apple il y a cinq semaines, cet iPod vidéo de 30 Go ou 60 Go de mémoire permet d'emporter jusqu'à 150 heures de films. Avec Packard Bell, Samsung, Olympus, Rio, Iriver, Philips et même Sony avec sa console PSP, l’offre de baladeurs vidéos ne cesse de s’étoffer, tandis que les prix moyens sont en baisse autour de 300 à 400 euros.

Dans cet environnement très concurrentiel, le fabricant français Archos tente de tirer son épingle du jeu en annonçant une offre spéciale réservée aux abonnés numériques de Canal+ Le Bouquet / CanalSat. Ces derniers bénéficient sur son site web de 100 euros de réduction sur l’achat du baladeur multimédia AV700. Le communiqué de presse des deux groupes met en avant le caractère unique de ce « baladeur cinéma » destiné à enregistrer directement depuis le décodeur Mediasat des programmes TV : « c’est une réalisation sans précédent en Europe, qui permet à l’abonné d’enregistrer jusqu’à 30 heures de programmes choisis d’un simple clic dans le Guide des Programmes. L’abonné pourra emporter avec lui les programmes et les regarder tout à loisir lors de ses déplacements en les visualisant sur l’écran de l’AV 700 Canal+ CanalSat ou sur un téléviseur ».

Belle opération de communication pour Canal+ Active qui ne cache pas son intention d’offrir par la suite des services de télévision nomade et personnelle. Ce partenariat pourrait très rapidement s’étendre au service de VoD CanalPlay. Il faut noter que même avec une ristourne de 100 euros subventionnée par la chaîne payante, ce baladeur Archos coûte 549 euros aux abonnés de Canal+, alors qu’on le trouve chez certains cyber-marchands à mois de 490 euros, frais de port inclus.

Mais comme l’explique Zazaa, un fan d’Archos s’exprimant sur le forum de Boursorama et repris sur le blog de Jérôme,  « le produit AV700 vendu par C+ n'est pas le même que celui du commerce ! Il y a une fonctionnalité en plus, essentielle à mon sens, donnant toute la simplicité d'utilisation d'une telle machine : l'enregistrement ULTRA simple ! Prenons en conscience ! C'est l'ergonomie et la simplicité d'utilisation, allié à la qualité de ces produits qui font leurs succès et leurs réputations !... Le concept est excessivement clair et simple, donc générateur d'une grande facilité de consommation pour le client. Pour enregistrer un programme, même dans 3 semaines, plus besoin d'une programmation assez fastidieuse dans le meilleur des cas...un simple "clic" sur le programme suffit!...Bluffant! ».

La simplicité, en matière de vidéo numérique comme de musique, est l’une des clés au développement des usages. Apple a une nouvelle fois pris les devants en ouvrant le premier une section vidéo sur son site de téléchargement iTunes. Les éditeurs vidéo, les chaînes de télévision et les distributeurs de vidéo numérique devront s’en souvenir s’ils ne veulent pas répéter sur le baladeur vidéo le douloureux démarrage qu’ont connu les plates-formes de musique payante. La problématique de simplicité de l'offre sera exactement la même pour la micro télévision ou télévision numérique personnelle, en cours d'expérimentation sur les mobiles et autres récepteurs nomades.

Convergence : la TV numérique par câble sur PC

Cable

Recevoir la télévision numérique par câble directement sur son ordinateur, sans passer par le décodeur du câblo-opérateur, ce sera bientôt une réalité... en tout cas, aux Etats-Unis.

Microsoft et le consortium industriel CableLabs, qui représente les principaux câblos américains, annoncent la sortie au premier semestre 2006 de cartes « plug and play » pour PC. Ces cartes permettront de décoder la télévision, y compris en haute définition, sur des terminaux informatiques voire même sur la console de jeux vidéo Xbox.

Les contenus télévisés seront diffusés en direct et sans voie de retour sur le PC dans l’interface Windows Media Center. Ils pourront donc être relayés sur d’autres écrans dans le foyer, comme par exemple un plasma ou un LCD haute définition raccordé par une connectique HDMI.

Cela fait plus de deux ans que les laboratoires des câblo-opérateurs et les ingénieurs du numéro un mondial des logiciels travaillent de concert à la mise au point d’une solution sécurisée fiable dans le cadre du projet OpenCable. L’enjeu est de taille puisqu’en cas de défaillance de la DRM Microsoft n’importe quel abonné au câble pourrait enregistrer les émissions TV et les films sur son disque dur et ensuite les graver ou les partager en peer-to-peer.

Si l’on devait tenter une analogie avec le marché français de la TV sur la ligne téléphonique (analogie nécessairement fausse compte tenu de la qualité supérieure du signal broadcast du câble numérique), cela équivaudrait à proposer aux abonnés de Free ou de Wanadoo de recevoir directement sur leur PC plus de 100 chaînes de télévision, sans passer par le modem ADSL qui sert aujourd’hui de décodeur TV et de contrôle d’accès. Face à un tel scénario, je n’ose imaginer les frayeurs des éditeurs de chaînes et de la corporation du cinéma, quand on voit les réticences actuelles de TF1 et M6 à diffuser leurs programmes sur la Freebox sous prétexte d’absence de protection des contenus.

Pour revenir aux Etats-Unis où l’on compte 63 millions de foyers abonnés au câble, ces nouvelles cartes pour PC vont permettre aux opérateurs de réseaux de maximiser leurs profits. En effet, ils pourront d’une part alléger leurs investissements dans la mise à disposition de décodeurs de télévision numérique (370 modèles différents de set-top-box fournies par 22 fabricants). Et d’autre part, doper leur ARPU (revenu moyen par abonné) grâce au développement de nouveaux segments de clientèle adeptes de la convergence entre TV et PC. Aujourd’hui, seuls 40% des foyers câblés acceptent de payer 12 dollars supplémentaires par mois pour bénéficier de services de TV numérique.

Disney, le cinéma version numérique

Chicken_little

Tapis rouge ce soir au Gaumont Marignan sur les Champs-Elysées pour la projection privée de « Chicken Little », la dernière production Disney. Et surtout le premier film d’animation 3D réalisé de A à Z en numérique par le studio américain !

Philippe Laco, président de Walt Disney Company en Europe, et Simon Amselem, directeur général de Disney Télévision France, avaient mis les petits plats dans les grands pour recevoir plusieurs centaines de VIP accompagnés de leurs enfants. Ce fut l’occasion pour moi de retrouver par hasard mon camarade de fac Philippe Rouault, producteur et ancien présentateur de l’émission « Art Attack ».

Passons du petit au grand écran. Je trouve que « Chicken Little » est un film d’animation réussi, dans la même veine que « Les Indestructibles » (ultime collaboration de Disney avec le studio Pixar) qui sera lui diffusé en première exclusivité en décembre sur Disney Channel. J’ai particulièrement apprécié le second degré du film avec quelques clins d’œil cinématographiques, dont un à « King Kong » qui sort sur les écrans une semaine plus tard, le 14 décembre. La bande son mérite aussi le détour, grâce aux voix françaises de Loran Deutsch et Claire Keim, et quelques redoutables scènes de comédie musicale.

Voilà pour les news people. Mais, comme vous le savez, ce n’est pas nécessairement la ligne éditoriale de ce blog. Alors, quoi ? Eh bien, deux faits m’ont marqué au cours de cette soirée.

Tout d’abord, la technique de projection du film. J’ai en effet assisté à ma première projection cinématographique en numérique et j’avoue avoir été bluffé par la qualité de l’image, la densité des couleurs et la fluidité des scènes. Un signal vidéo pur, tout droit sorti des studios numériques de Walt Disney, sans les inévitables éraflures sur la pellicule traditionnelle ni la perte de synchro au moment des changements de bobines. Le générique de début précise que le film de Disney exploite la technologie DLP de Texas Instruments.

Notez que le français Thomson est également un acteur industriel de poids dans ce domaine. Il vient de signer des accords avec les studios DreamWorks, Sony Pictures, Universal Pictures, Warner Bros, Twentieth Century Fox, New Line Cinema et The Weinstein Company pour l’exploitation d'un système de cinéma numérique Technicolor Digital Cinema dans 15.000 salles aux Etats-Unis et au Canada. Impossible de ne pas rapprocher ces deux infos. Sous l’impulsion des majors hollywodiennes en quête d’économies dans la post-production et de flexibilité dans la distribution de leurs copies, le cinéma numérique va progressivement supplanter le mode de tournage et de projection des Frères Lumière.

Second fait marquant, deux vigiles équipés de lunettes infrarouges comparables à celles d’un tireur d’élite ont scruté la salle pendant toute la durée du film. Explication à la sortie, ils s’assuraient qu’aucun spectateur ne filmait l’écran avec un vidéophone ou une caméra DV. En effet, il s’agissait de la troisième projection de « Chicken Little » en avant-première en France. A 3 semaines de la sortie officielle, Disney ne voulait pas prendre le risque de laisser des pirates tourner un screener, destiné à alimenter les réseaux peer-to-peer. J’avoue saisir les motivations du producteur compte tenu des enjeux financiers d’une telle sortie ciné en fin d’année, mais le niveau de parano me semble disproportionné à côté du risque réel de voir une copie numérique de qualité DVD piratée directement au sein du studio de création. Ce fut le cas en 2004 où « Nemo » circulait déjà en haute définition sur Internet deux mois avant sa sortie mondiale.

Ah, j'oubliais, une dernière info liée au cinéma numérique. Je vous rapporte quelques mots de mon échange d’avant film avec Bruno Thibaudeau, directeur général de Canal+ Active, lui aussi invité. Son site CanalPlay connaît un vif intérêt de la part des internautes. Plus de 100.000 lecteurs ont déjà été téléchargés en deux mois. Un succès d’estime, car reste selon lui à convaincre les curieux d’acheter des films et pas uniquement de regarder les bandes-annonces sur son vidéoclub en ligne.

Au royaume du numérique, le cinéma Paradiso n’a pas encore dit son dernier mot.

TF1 et TPS en concurrence sur la VoD

Tf1cinemaSi vous disposez d’un débit descendant d’au moins 2 Mb/s par le câble ou l’ADSL, vous êtes dans la cible… sinon, circulez, il n’y a rien à voir !

Attendu sur le terrain de la vidéo à la demande depuis plusieurs mois, le groupe TF1 se lance cette semaine avec, c’est une curiosité, deux offres préparées en parallèle par la même équipe au sein d’e-TF1, sa filiale nouveaux médias. D’un côté une plateforme VOD dont les contenus sont intimement liés à ceux du bouquet TPS (filiale de TF1 et M6), de l’autre la même plateforme technique diffusant cette fois des contenus négociés spécifiquement par le groupe TF1.

Dès le 15 novembre, entre 50 et 100 titres seront disponibles exclusivement en streaming dans ces deux boutiques en ligne. Ce choix restreint de vidéos correspond à une stratégie de limitation des coûts de stockage. C’est aussi une bonne vieille règle de marketing, la loi de Pareto, selon laquelle en distribution 80% du chiffre d’affaires est réalisé par 20% des produits. Protégés par une DRM Windows Media de Microsoft, les films seront consultables durant 24h, pour un prix compris entre 4,99 et 6 euros pour les nouveautés. Des tarifs similaires à ceux du concurrent CanalPlay, lancé à l’automne par Canal+.

J’ai eu la chance d’assister, il y a quelques semaines, à une démonstration de visionnage de « Kill Bill » de Quentin Tarantino sur le site test de TF1 via une simple ligne ADSL. Je n’étais pas en situation de pouvoir mener un essai complet du service, mais j’ai pu constater que le piqué, la fluidité des images et la qualité du son étaient époustouflants. On retrouve même sur certains titres le chapitrage DVD pour naviguer plus facilement dans le flux vidéo en streaming. Les bêta tests ont validé qu'un débit minimal de 1,5 Mb/s, voire 2 Mb/s, est requis pour utiliser le service. A ce jour, plus de 7 millions de foyers sont connectés à Internet par le câble et l'ADSL, mais une partie d'entre eux seulement sont éligibles à de tels débits.

Au programme de son vidéoclub en ligne, TPS annonce des « longs métrages français récents, cultes ou inédits et des nouveautés américaines ». Des accords globaux incluant la distribution en télévision et celle sur Internet ont été conclus avec les studios Sony-Colombia, Paramount et New Regency. La chronologie des médias prévoit que les blockbusters seront en ligne 9 mois après leur sortie en salle (soit 3 mois après la mise en vente du DVD), mais ils seront retirés de la boutique VOD de TPS avant le 12e mois pour ne pas cannibaliser l’exploitation en TV payante sur les chaînes cinéma du bouquet.

En principe, la boutique VOD de TPS devrait proposer des films X, comme c’est déjà le cas en télévision avec le service de pay-per-view Multivision et sur TPS Star. Un marché d’autant plus lucratif pour une diffusion en streaming que la durée moyenne de visionnage d’un porno avoisine les 7 minutes, ce qui minimise les coûts de bande-passante comparativement au téléchargement complet du même film.

Ce double lancement de boutiques concrétise les ambitions du groupe TF1 dans l'univers du divertissement numérique. Lors de la présentation des résultats semestriels, son PDG Patrick Le Lay annonçait un objectif de chiffre d’affaires de 7 millions d’euros pour la VOD en 2007. Et, la semaine dernière, e-TF1 dévoilait la création d’une filiale commune avec son hébergeur Jet Multimédia pour la personnalisation des mobiles. Forte des ses licences en logos, sonneries, jeux et vidéos (Brice de Nice, Star Academy, Lost, Barbapapa, Olympique de Marseille, Djibril Cissé, …), cette joint-venture baptisée TJM vise les 25 millions d’euros pour sa première année d’exploitation.

Tout s’annonce-t-il pour le mieux, dans le meilleur des mondes ? La faiblesse des projets du groupe TF1 réside peut-être, paradoxalement, dans la force de ses marques. Car s’il est probable que la même boutique de VOD de TPS sera dupliquée à l’identique sur les adresses tpsvod.fr et  multivision-vod.fr, une seconde boutique ouvrira en parallèle sur le site Internet de TF1 à l'adresse Tf1cinema.fr ( mise à jour du 6 mai 2006 : le service rebaptisé TF1 VISION est désormais disponible à l'adresse tf1vision.noos.fr au sein de l'offre de VOD du portail Noos.fr qui compte plus de 3.000 programmes à la demande). Dans cette boutique, complémentaire ou concurrente selon les avis, pas question pour e-TF1 de proposer les mêmes films que sur la plate-forme sœur TPS VOD. En effet, TPS n’est pas autorisée par les majors américaines du cinéma à pratiquer le sous-licensing des droits auprès de sites Internet tiers. On trouvera donc dans la boutique VOD de tf1.fr, TF1vision, uniquement des films pour lesquels TF1 a négocié les droits, notamment des films distribués en cassettes et DVD par son autre filiale TF1 Vidéo.

Au final, si l’internaute ne trouve pas son bonheur sur TF1vision, il devra donc consulter le site de VOD de TPS… et réciproquement ! Seule, à terme, une sortie de M6 du capital de TPS simplifierait la démarche de TF1, en lui permettant d’unifier ses deux boutiques en ligne en une seule, filiale à 100%. Pour le moment, la multiplicité des marques et des sites risque surtout de compliquer le parcours client des prospects et de les frustrer par des attentes non satisfaites. Pire encore pour TF1, à défaut d’une offre vidéo exhaustive, ses utilisateurs seront tentés d’aller voir chez CanalPlay si le film recherché n’y est pas. C’est là que le modèle de vidéo-club en ligne touche à ses limites. Je ne suis pas sûr que les internautes se contentent, au gré des accords avec les majors d’Hollywood, de l’offre sélective qui leur est proposée chaque mois puis retirée au bout de quelques semaines de la boutique. En dupliquant sur le web le modèle traditionnel de la pay-TV, TF1 comme Canal+ risquent fort d’avoir des surprises. Le haut débit, c’est la liberté de pouvoir changer de site en un clic pour trouver les contenus que l’on recherche. Contrairement au modèle dominant de la télévision financée par la publicité, c’est surtout une attitude de consommation des médias pro-active et non passive face à l'écran.

Tant que l’offre légale de vidéos récentes se limitera (volontairement ou contractuellement) à une centaine de titres et que les fonds de catalogue ne seront pas exploités par les sites payants de VOD, il y a fort à parier que le piratage du cinéma et le peer-to-peer continueront de proliférer.

France Télévisions ne maudit pas la VoD payante

Rois_maudits

Quelque semaines après Canal+ et son service CanalPlay, et une semaine avant l’arrivée des sites de VoD de TPS et TF1, France Télévisions se lance à son tour sur le marché de la vidéo à la demande. Pas question toutefois de distribuer du cinéma récent acheté auprès des majors. Le service public opte pour un positionnement résolument différent des chaînes privées, avec une logique événementielle couplée à l’antenne.

En parallèle de la diffusion sur France 2 de la série « Les Rois Maudits », réalisée par Josée Dayan, France Télévisions Interactive distribuera au fur et à mesure les 5 épisodes en intégralité sur son site Internet dédié. Dès le 8 novembre, lendemain de la diffusion TV, les internautes pourront visionner en streaming les 90 minutes du premier épisode qui démarre par l’épopée de Philippe le Bel au XIVe siècle. Dans le roman de l’académicien Maurice Druon, la succession du Roi de Fer, incarné à l’écran par Tcheky Kario, marque le début de la malédiction qui frappe la couronne de France.

Pour suivre les rebondissements de cette malédiction, les internautes devront s’acquitter de leur gabelle sur le site de France 2, 3 euros par épisode. Des forfaits streaming sont prévus, ramenant le prix du visionnage des 5 épisodes à 11 euros. Autre mode de distribution, à partir du 15 novembre, les épisodes pourront aussi être téléchargés sur l’ordinateur. Pour le moment, pas de précision sur le type de DRM choisi, ni sur la possibilité de graver ces épisodes. Mais, là aussi, il s'agit de faire jouer les synergies entre filiales du groupe puisque le téléchargement sera proposé au même prix, 6 euros l'épisode, et à la même date que le DVD commercialisé par France Télévisions Distribution.

Pour France Télévisions Interactive, il ne s’agit pas de la première expérience de VoD payante. Le Tour de France cycliste et le tournoi de tennis de Roland Garros donnent déjà lieu à des diffusions commerciales en ligne. Mais, pour la première fois, le service public distribue de la fiction. On peut imaginer que, selon les accords de co-production établis, de plus en plus de séries et téléfilms seront disponibles à l’avenir en mode payant sur les sites des chaînes publiques. Pourquoi pas aussi des émissions phares d’information comme « Des racines et des ailes », « Envoyé spécial » ou encore « Thalassa », certaines faisant déjà l'objet d'édition en cassette vidéo et DVD.

La question est de savoir s’il sera plus légitime pour les internautes de venir les consulter sur le site même du diffuseur ou sur un site agrégateur de vidéos comme Vodeo. A mon avis, les deux canaux de distribution toucheront chacun un public différent. Les téléspectateurs fidèles à leur chaîne iront sur le premier ; tandis que les autres, les internautes en quête de contenu vidéo premium et d'exhaustivité dans l'offre, consommeront sur le second site ou sur le portail haut débit de leur fournisseur d'accès Internet en fonction d'éventuels partenariats.

Mise à jour du 13 novembre : je viens de découvrir que Les Rois Maudits étaient également distribués via la plate-forme NetCiné de Canal+. En conséquence, les épisodes sont disponibles sur les offres de vidéoclub en ligne de CanalPlay, MaLigneTV ou encore de fournisseurs d'accès haut débit comme Noos.

TV mobile podcastée : WonderPhone veut expérimenter

Pushtostore

Imaginez de pouvoir utiliser votre téléphone mobile 3G comme un jukebox multimédia capable de télécharger en permanence des programmes vidéo et audio à travers les airs, des programmes que vous consommerez quand vous le voudrez, où vous voudrez. Ce concept de télévision mobile en mode « Push to Store » (le contenu est littéralement poussé dans la mémoire du terminal), WonderPhone en a rêvé… et va peut-être le faire !

Car ce mélange de TV sur mobile et de podcasting n’est pas encore une réalité. La société WonderPhone basée à Boulogne-Billancourt, qui se définit comme « le premier éditeur européen de programmes de télévision mobile », sollicite pour le moment une licence auprès du CSA afin de mener cette première expérimentation mondiale. C’est en effet le régulateur du paysage audiovisuel qui accorde les autorisations pour ce type de service. Quatre expérimentations de TV sur mobile viennent de débuter en France, trois dans la norme européenne DVB-H et une dans la norme coréenne T-DMB, mais WonderPhone souhaite tester une 3ème technologie de diffusion. L’éditeur de contenus pour mobile se veut discret sur ce partenariat avec « un gros équipementier américain ». Il sera annoncé d’ici fin novembre, mais il y a fort à parier qu’il s’agit du système MediaFLO que Qualcomm vient d’expérimenter lors d’un salon télécom en Californie. MediaFLO permet de diffuser jusqu’à 20 canaux vidéo simultanés en qualité QVGA (240 x 320 pixels). Autre avantage de cette technologie par rapport au DVB-H et au T-DMB, elle peut être déployée sur des réseaux d’opérateur mobile existants, sans avoir à créer de toutes pièces un réseau d’émetteurs broadcast.

Dans le communiqué de presse diffusé par WonderPhone, on apprend que cette expérimentation sera ciblée vers les 15 à 25 ans, la génération Internet, la génération mobile et Ipod aussi. Dans son argumentaire, Philip Plaisance, président-fondateur de WonderPhone et ancien producteur TV, s’appuie sur les résultats de l’étude de l’European Advertising Association montrant que la télévision ne représentait plus que 31% du temps médias des 15 à 24 ans en 2004 contre 64% deux ans auparavant. Selon lui, « c'est la génération Podcast qui refuse la verticalité des médias ». La jeune génération, volontiers adepte du peer-to-peer, compose par elle-même ses propres playlists. D’où l’intérêt du « Push to Store » qui permettra d’engranger les vidéos de son choix sur son mobile 3G pour les consulter à la demande. A ce stade, pas d’information sur la taille mémoire ou le disque dur intégré requis sur le terminal pour stocker les programmes, on sait simplement que les vidéos seront encodées à 380 kb/s en H264.

Interrogé par mail Mehdi Benjemia, directeur de la vidéo sur mobile chez WonderPhone, se montre plus précis sur les contenus qu’il souhaite expérimenter sur ce 5ème réseau de test en télévision mobile : « du Live et de la VOD, de la TV et de la musique, de l’info, du sport, du divertissement, etc… dans des formats courts et moyens. On veut tester les deux, avec un maximum de 26 minutes par programme ». Sa société, qui produit et agrège déjà un certain nombre de contenus vidéo pour SFR et Orange en France, mais aussi pour Vodafone, Telefonica et T-Mobile à l’international, est en train de rallier des partenaires éditeurs et producteurs à son consortium. Les contenus sont en effet l'un des facteurs clés de succès de la télévision sur mobile. Le projet a été baptisé Epoc, ce qui signifie Expérimentation d’une Plate-forme Ouverte à la Création.

S’il se concrétise, par la grâce du CSA qui a reçu récemment les dirigeants de WonderPhone, le projet Epoc aura aussi pour objectif de déterminer le modèle économique d’un tel service hybride, mélange à la fois de télévision pour la distribution et d’iPod Video pour la consultation.

Qu’en dites-vous ? Croyez-vous au succès d’un tel produit sur le mobile ?

En route vers la haute définition

Hdtv

Etes-vous prêt à en prendre plein les yeux ?

Une image vidéo plus précise sur un écran plus grand, voilà la promesse de la télévision haute définition (TVHD ou HDTV en anglais).

Une étude menée par Euroconsult et NPA Conseil prédit l’essor des téléviseurs haute définition dans les prochaines années, avec 14 millions de foyers européens équipés en 2008. Un chiffre qui n’a rien d’impressionnant quand on sait que 20 millions de foyers sont déjà équipés en TVHD dans le monde, principalement en Amérique du Nord, en Australie, en Corée et au Japon. L’étude estime d’ailleurs qu’il faudra près d’une dizaine d’années pour que plus de la moitié des foyers d’Europe occidentale soient équipés.

Mais d’abord qu’est-ce qu’un téléviseur haute définition ? Devant la multiplicité des technologies d’affichage (tube cathodique, plasma, LCD, vidéoprojecteur, rétroprojecteur) et le risque de confusion dans l’esprit des consommateurs entre les définitions d’écran, les acteurs industriels regroupés au sein du HD Forum ont créé le label « HD Ready ». Apposé sur les récepteurs, il garantit à minima une définition d’image de 720 lignes horizontales contre 576 actuellement en SD (définition standard) et jusqu’à 5 fois plus d’informations dans le cas d’images produites dans la norme HD1080i (1080 lignes x 1920 points) diffusées sur un écran haut de gamme. Ce label est surtout l’assurance d’investir (plusieurs milliers d’euros tout de même !) dans un écran compatible avec les futurs modes de diffusion des contenus HD, qu’il s’agisse de réception TV, du visionnage d’un DVD, voire de la lecture depuis son ordinateur d’un fichier vidéo en haute définition..

En Europe, pour le moment, la TVHD reste l’objet d’expérimentations pour tester l’ensemble de la chaîne technologique, de la captation des images jusqu’à leur distribution dans les foyers. Mais des annonces ont déjà été faites par BSkyB (Grande-Bretagne), Premiere (Allemagne), Sky Italia, ainsi que CanalSat et TPS en France. Ces bouquets satellitaires s’apprêtent à diffuser leurs premiers programmes HD dans les prochains mois. Selon l'étude, d'ici 2010, 100 chaînes HD devraient être diffusées par les bouquets satellite européens. Sur leurs transpondeurs, ils disposent de la ressource en bande passante pour transmettre des signaux enrichis. Les opérateurs du câble comme Noos UPC se préparent eux aussi à distribuer les chaînes HD qui le souhaiteront, tout comme les fournisseurs d’accès à Internet avec leurs offres de TV sur ADSL.

Seule inconnue : quid de la TVHD sur la TNT ? Les premières chaînes payantes diffusées en MPEG4 sur la télévision numérique terrestre feront leur apparition cet hiver dans le format SD. TPS souhaiterait pouvoir diffuser sa chaîne de cinéma TPS Star en haute définition sur la TNT, comme il entend le faire par satellite. Mais une chaîne HD consomme la bande-passante de deux chaînes SD et, à ce jour, le CSA n’a pas prévu de telles capacités sur les multiplexes de la TNT. A terme, compte tenu de la ressource limitée du spectre hertzien, le régulateur devra arbitrer l’affectation des fréquences numériques entre les télévisions locales, la télévision sur mobile et la TVHD.

Par ses enjeux économiques plus que technologiques, la haute définition mobilise l’ensemble de l’industrie audiovisuelle. Les fabricants d’équipements professionnels, de téléviseurs et de décodeurs visent le renouvellement du parc de matériels. Tandis que pour les éditeurs et distributeurs audiovisuels, la haute définition est un moyen de valoriser leurs contenus. L’étude Euroconsult - NPA Conseil prévoit ainsi que l’introduction de la HD entraînera une augmentation de 10% du revenu moyen par abonné pour les opérateurs de télévision payante, grâce à la commercialisation d’options (location de décodeur HD, chaînes cinéma et sport en HD, push VOD) ou de bouquet spécifiques. Aux Etats-Unis, l’exemple du bouquet satellitaire Voom HD de Cablevision n’est toutefois guère encourageant avec à peine quelques dizaines de milliers d’abonnés.

Outre l’arrivée du label « HD Ready » sur les écrans compatibles, l’étude estime que le développement de la TVHD sera favorisé à moyen terme par la Coupe du Monde de football en Allemagne en 2006, l’arrivée de lecteurs DVD compatibles vidéo HD, et bien sûr la baisse des prix des téléviseurs haute définition.

Pour compléter ce panorama de la haute définition et de ses enjeux, je vous invite à lire l’étude de référence que le cabinet NPA Conseil a réalisée début 2005 pour le Ministère de l’Industrie et la DiGITIP, « L’arrivée de la TVHD en France, opportunités économiques pour les acteurs et scénarios d’introduction ». Elle met en évidence l’interdépendance de tous les maillons de la chaîne de la valeur audiovisuelle dans le développement de la HD : équipementiers, loueurs de matériel professionnel, producteurs TV, prestataires de post-production, chaînes de télévision, opérateurs payants, distributeurs d’électronique grand public.

Mise à jour du 8 janvier 2006 : les offres TVHD de TPS, CanalSat et du câble arrivent

L'approche citoyenne de TéléGrenoble

Telegrenoble

Stendhal disait de sa ville natale que c’est la seule ville où toutes les rues se terminent par une montagne. A présent, chaque rue de la capitale des Alpes, coincée entre massifs du Vercors, de Belledonne et de Chartreuse, est dans la ligne de mire de la trentaine de correspondants amateurs de TéléGrenoble. Leur mission, alimenter l’antenne de ce nouveau concept de télévision locale.

Lancée le 20 octobre, TéléGrenoble table sur un budget annuel de fonctionnement très modeste pour une chaîne locale privée : 1,7 million d’euros. Explication, 150.000 euros serviront à acheter des reportages vidéos amateurs. Les correspondants de la chaîne touchant entre 20 et 30 euros pièce, ce sont au bas mot 5000 vidéos par an, soit une moyenne de 14 reportages amateurs qui alimenteront l’antenne chaque jour. Certes, la chaîne est dirigée par une équipe de professionnels chevronnés, comme son rédacteur en chef Michel Garcin (ex-rédacteur en chef de Radio France Isère) ou son directeur général Francis Raux (ex-directeur de Paru Vendu, le 38). Elle compte également une rédaction, jeune et féminine, avec ses 7 journalistes reporters d’image. Mais TéléGrenoble veut établir une nouvelle forme de médiation avec les 400 000 habitants de l’agglomération qui peuvent recevoir ses programmes sur l’émetteur hertzien analogique de la Tour-Sans-Venin, par le câble ou encore par ADSL.

L’émission emblématique de la chaîne entre 19h et  21h, le « G2 direct », accorde une large place à l’expression citoyenne au travers de ses débats en plateau et de ses reportages. Petite innovation, la rubrique « TéléPerso ». Chaque soir, TéléGrenoble offre aux Grenoblois leur quart d'heure de gloire warholien pour passer une petite annonce ou pousser un coup de gueule grâce à un « vidéomaton » qui déménage chaque jour (comme le plateau du direct d’ailleurs) dans l’agglomération.

Sur le web, la chaîne a commencé à faire des émules avant même son lancement. Chrys, vidéaste grenoblois et créateur du blog des vidéobloggers francophones, suit depuis septembre l’aventure TéléGrenoble. Son site non-officiel raconte au jour le jour l’évolution de la chaîne. Autre source d’information indépendante, le forum animé par Valda.

Pour expliquer la genèse de TéléGrenoble, cette utopie de « chaîne citoyenne, innovante et indépendante », il faut parler d'un entrepreneur des médias : Jacques Rosselin. Souvenez-vous, c’est lui qui avait lancé le magazine Courrier International. Puis, avec quelques années d’anticipation sur le marché du haut débit qui lui seront fatales, il avait créé en 1998 une véritable plate-forme de télévision sur le web, CanalWeb. En 2002, avec son associé Emmanuel des Moutis et l’appui financier réitéré de Pierre Bergé, il fonde Antennes Locales, une structure dont l’objet est de mettre en place un réseau de télévisions locales privées en France. Pour cela, Jacques Rosselin s’inspire en Espagne d’expériences de télévisions de ville, voire de quartier, basées sur la participation citoyenne aux programmes. Dans le courant de l’été 2004, le groupe de presse France Antilles présidé par Frédéric Aurand entre à hauteur de 34% au capital d’Antennes Locales. Ce conglomérat issu d’une partie de l’ancien empire Hersant et du rachat des journaux gratuits de la Comareg ne cache pas ses ambitions sur le marché des médias locaux.

En télévision, au-delà de ses participations actuelles dans Canal 32 à Troyes, Citizen TV à Hérouville-Saint-Clair et bien entendu TéléGrenoble, France Antilles vise une douzaine de chaînes locales d’ici à 2010. Qu’il s’agisse de la future « bataille de Paris » en 2006 pour l’obtention d’un canal local sur la TNT ou d’opportunités en régions, le groupe entend faire sa place dans le paysage audiovisuel.

Concernant la chaîne grenobloise, il me semble intéressant de souligner son évolution capitalistique prévisible. Les éditions Glénat, basées à Grenoble et déjà actionnaires de la chaîne voisine 8 Mont Blanc (qui émet en Savoie et Haute-Savoie), feront bientôt partie du groupe d’actionnaires locaux qui détiendra au moins 34% de TéléGrenoble. A terme, Jacques Rosselin envisage également d’ouvrir le capital de la chaîne à ses collaborateurs, mais peut-être aussi aux téléspectateurs.

Autre particularité, sur le plan des ressources publicitaires qui feront vivre la chaîne, la démarche d’Antennes Locales est à contre-courant de la tendance actuelle, qui veut que les chaînes locales se syndiquent pour toucher des annonceurs nationaux. Dans le business plan présenté lors des auditions devant le CSA, les fondateurs de TéléGrenoble ont estimé à 2,5 millions d’euros leur potentiel de recettes sur le marché publicitaire strictement local. Dans ces conditions, la chaîne pourrait théoriquement s’avérer rentable en quelques années, sans même compter sur les recettes d’annonceurs nationaux.

Seul préalable à cette réussite : que les téléspectateurs grenoblois adhèrent au concept de chaîne participative… et qu’ils la regardent. TéléGrenoble devrait renforcer dans leurs convictions tous ceux qui pensent que la télévision se définit d’abord par ses contenus et non par ses modes de distribution. De nouveaux canaux comme le vidéoblog permettent d’envisager dans les prochaines années un essor des médias citoyens, qu’ils soient de proximité ou non, à l’image du projet d'Aurélien. Grâce à Jacques Rosselin, peut-être CanalWeb est-il de retour ?

TV locales : un nouvel élan

Lcm

La France va-t-elle rattraper son retard dans le développement des télévisions locales privées ?

A la lueur de l’actualité de ce mois d’octobre, on serait tenté de répondre par l’affirmative.

Deux semaines après le lancement de La Chaîne Marseille, présidée par Jean-Pierre Foucault et dirigée par Pierre Boucaud du groupe Lagardère, c’est au tour de TéléGrenoble d’ouvrir son antenne le 20 octobre. Cette montée en puissance des TV locales hertziennes dans les grandes agglomérations va permettre de franchir le cap des 10 millions d’habitants couverts par les bons vieux réseaux analogiques, seuil requis selon une étude de Carat TVMI pour que les annonceurs nationaux daignent enfin investir les écrans de ces chaînes de complément.

Médiamétrie crédite les télévisions locales d’une part d’audience moyenne de 4,5% entre 19h et 20h, ce qui démontre l’appétence des téléspectateurs pour des programmes de proximité en sus de ceux déjà proposés par France 3 et M6 dans leurs décrochages. Mais jusqu’à présent le seul marché publicitaire local n’a pas permis à ces chaînes, dont le budget de fonctionnement annuel n’excède pas 4 millions d’euros, d’atteindre la rentabilité. A Toulouse comme à Lyon, pour ne parler que des bassins d’audience les plus importants et des « historiques » TLT et TLM, les actionnaires privés et les collectivités ont dû à maintes reprises recapitaliser la chaîne pour assurer sa survie.

Aujourd’hui, le principal facteur accélérateur sur le plan économique est la syndication publicitaire. Chaque chaîne de télévision locale peut proposer des écrans à des annonceurs nationaux au travers d’une régie chargée d’agréger dans un réseau de chaînes des micro audiences, ville par ville. TLR Régies Associées, filiale de Socprint et Interdéco, joue ce rôle de syndicateur sur le marché de la publicité extra-locale avec à date 25 chaînes en portefeuille (TLT, TLM, Clermont Première, 8 Mont Blanc, Nantes 7, TV7 Bordeaux, …, sans oublier LCM à Marseille).

Reste que le secteur des télévisions locales privées est soumis à une certaine instabilité capitalistique. Nantes 7 et la future Angers 7 sont l’objet de convoitises de la part du Télégramme de Brest et de Ouest France, suite à la cession par la Socpresse de son pôle Ouest. Même incidence à Lyon avec le retrait annoncé de la Socpresse du capital du Progrès, actionnaire de référence de TLM. Enfin, le CSA se dit prêt à annuler l’autorisation accordée il y a un an à la société 7L pour la future chaîne 7L Montpellier si elle ne clarifie pas dans les prochains jours la composition de son tour de table. Dans ce contexte, de nouveaux entrants comme Antennes Locales, opérateur de TéléGrenoble et filiale du groupe France Antilles, sont en embuscade pour se constituer un réseau multi-ville sans avoir à repasser par les traditionnels appels à candidature du CSA.

Le Conseil tente quant à lui d’élaborer une vision à moyen terme du marché des télévisions locales en étudiant la migration des chaînes du spectre hertzien analogique (et du câble) vers la TNT. Sur Paris, où il n’existe pas encore de chaîne locale en diffusion hertzienne, le CSA va même plus loin. Le régulateur vient de lancer une consultation publique pour la diffusion en numérique de services de télévision locale gratuits ou payants en Ile-de-France. Les contributions devront être déposées avant le 6 janvier 2006. Le canal 37, exploité provisoirement pour les expérimentations de télévision sur mobile en DVB-H, est en mesure de distribuer jusqu’à 6 chaînes en MPEG-2. A partir de la mi-2006 et sous réserve d'un appel à candidatures du CSA, depuis un point haut comme la Tour Eiffel, un émetteur de 20 kW permettra de toucher 11,2 millions de téléspectateurs franciliens. Avec une telle couverture, sur le plan réglementaire, une chaîne de télévision parisienne ne serait donc pas considérée comme locale mais nationale, avec des contraintes plus fortes en matière capitalistique (dispositif anticoncentration monomédia) et des obligations de production.

L’année 2006 va permettre au CSA de dessiner les contours d’un paysage audiovisuel en mutation avec l’apparition de nouvelles chaînes locales analogiques (Tours, Orléans, Angers) et la montée en puissance de la TNT sur le plan national. La question est de savoir si les pôles industriels en cours de constitution (Lagardère, NRJ, et dans une moindre mesure AB Group et Antennes Locales) seront capables de prendre des parts de marché à l’oligopole de la télévision analogique gratuite TF1 / M6 / France Télévisions. Une partie de la réponse viendra de la satisfaction des attentes des téléspectateurs en matière de programmes locaux et régionaux.

MaLigneTV intègre le Médiamat

Malignetvmediamat

Cette fois-ci, on ne rigole plus… un peu de rigueur et de méthodologie dans la mesure d’audience de la télévision par ADSL !

Après les lancements fantaisistes de Top 9 par Neuf Cegetel et Top 12 Live par Free, comme je le pressentais, MaLigneTV de France Telecom riposte avec l’artillerie lourde grâce à un partenariat avec Médiamétrie. Aujourd’hui, la distribution de TV par ADSL permet aux opérateurs de savoir en temps réel quel flux de programme est diffusé dans un foyer, mais pas de savoir qui le regarde… ou pas.

Rien de concret encore à ce stade, contrairement aux deux concurrents devanciers, mais une différence de taille : la mesure d’audience sur les abonnés MaLigneTV sera prise en compte dans le seul outil de référence du paysage audiovisuel français, le panel Médiamat. Cela signifie une représentativité socio-démographique des foyers qui seront sélectionnés. Pour le moment, aucun détail n'a été livré sur la taille de cet échantillon et sur la nature des dispositifs qui seront installés in situ pour que chaque personne du foyer puisse se déclarer à l’audimètre lorsqu’elle regardera par l’ADSL une chaîne de télévision. De même aucune indication sur une extension de cette mesure d'audience aux vagues semestrielles du MédiaCabSat (chaînes thématiques du câble et du satellite), sachant que le Médiamat se borne à étudier au quotidien les seules chaînes nationales hertziennes. On peut juste imaginer que seront au moins prises en compte les audiences des chaînes de la TNT reprises sur MaLigneTV.

Les premières données devraient sortir dans le courant du 1er semestre 2006, lorsque France Telecom aura intégré dans ses futurs décodeurs le logiciel de Médiamétrie. En toute logique, les deux partenaires pourraient aller plus loin que la simple mesure d’audience TV et profiter du dispositif pour analyser également les usages du foyer sur la vidéo à la demande.

Autre possibilité intéressante, étudier les usages du PVR qui devrait bientôt être activé sur les décodeurs MaLigneTV. France Telecom a en effet opté pour la stratégie du Cheval de Troie en la matière. Ses terminaux Sagem sont équipés de disques durs, sans que l’abonné n’en soit nécessairement informé, en vue du lancement d’une option PVR ou de formules de push VOD  (réception passive de programmes sur le terminal pour un visionnage à la demande en différé).

On voit bien que le couplage de l’ADSL, d’un décodeur intelligent et d’un boîtier audimétrique va fournir une mine d’informations aux opérateurs télécom, aux éditeurs de chaînes et aux publicitaires sur la consommation de la télévision. Un cran plus loin, ce sont les usages de la télévision personnelle qui seront analysés de manière encore plus fine que des études comme « Demystifying Digital Video Recorders » d’InsightExpress et Mediapost.

Câble : Liberty Global débarque en Suisse

Cablecom

Et un quatorzième pays pour le numéro 1 du câble européen !

Le groupe américain Liberty Global, déjà propriétaire de Noos et UPC en France, rachète le premier câblo-opérateur suisse Cablecom.

Depuis plusieurs années, le groupe présidé par Mike Fries avait marqué son intérêt pour Cablecom. Mais il a suffit que ce dernier annonce sa décision de s’introduire à la Bourse de Zurich le 13 octobre pour que l’opération soit bouclée en quelques heures. Son coût : 2,825 milliards de francs suisses (1,82 milliard d'euros) en échange des 100% du capital détenus par des fonds d’investissements.

Comme les câblo-opérateurs français, la société helvétique revient de loin puisqu’elle était au bord de la faillite en 2002. Avec deux millions de foyers abonnés, dont 300.000 à l’Internet haut débit et 150.000 à la téléphonie sur IP, Cablecom se pose aujourd’hui en principal concurrent de l’opérateur historique Swisscom. Son intégration dans un réseau européen de 13 pays, bâti autour des marques UPC et Chello, lui permettra de réaliser des économies d’échelle et d’accéder plus facilement à des contenus pour ses bouquets de télévision numérique et ses offres Internet.

Avec cette nouvelle acquisition, Liberty Global conforte son statut de premier câblo-opérateur mondial en dehors de Etats-Unis. Son propriétaire John Malone, surnommé le « cow-boy du câble », confirme qu’il entend challenger grâce à ses offres triple play les opérateurs télécom historiques dans la plupart des pays européens.

Chez nous, à terme, la logique industrielle voudrait que Noos-UPC rachète son concurrent Numéricable, issu de la fusion NC-France Télécom Câble et détenu par des financiers. Une telle consolidation donnerait du poids au câble face à l’ADSL, avec une offre harmonisée « TV+Internet+Téléphone » dans les grandes villes, totalement indépendante du réseau de France Telecom.

La France peut certes s’enorgueillir d’être leader du haut débit en Europe avec plus de 8 millions de foyers connectés, selon la présentation faite le même jour par l’ARCEP (ex-Autorité de Régulation des Télécoms). Mais il apparaît que 94% des accès se font sur la paire cuivrée de France Telecom contre seulement 6% via les réseaux câblés. Difficile dans ces conditions de parler de marché concurrentiel entre les technologies de distribution des loisirs numériques.

CanalPlay : cinéma à la demande

Canalplay

S’agit-il d’une prophétie auto-réalisatrice ? En tout cas, Canal+ Active n’a pas hésité à lancer son nouveau service de vidéo à la demande avec en tête d’affiche un titre accrocheur : « La plus belle victoire ».

Annoncé initialement pour février, sous le nom de « Kiosque Plus », c’est finalement sous la marque CanalPlay que le groupe français de télévision à péage vient d’ouvrir en version béta son service de VoD censé se substituer à NetCiné. Petit rappel, la société indépendante Moviesystem avait ouvert cette plate-forme en 2001 avant d’être rachetée par le groupe Canal+ en 2004. Aujourd’hui en quasi situation de monopole sur le marché français, grâce à sa présence historique sur les portails des principaux fournisseurs d’accès à internet et sur MaLigneTV de France Telecom, NetCiné doit faire face en cette fin d’année 2005 à l’arrivée de nouveaux entrants spécialisés, comme Vodeo pour les documentaires et Cinézime pour le cinéma indépendant, ou généralistes comme la future plate-forme de VoD de TF1 dont le lancement devrait intervenir en novembre.

Sur ce marché concurrentiel, mais encore balbutiant, l’un des éléments clés sera le catalogue mis à disposition des internautes. CanalPlay ne fera guère mieux que sa petite soeur NetCiné : près de 350 films de cinéma, annonce le site, et 350 films adultes. Sachant que, comme dans les vidéo-clubs ayant pignon sur rue, le business du film X concentre à lui seul une part prépondérante du chiffre d’affaires.

Les contrats avec les majors hollywoodiennes revêtent une valeur particulière, dans la mesure où les succès du box-office sont des produits d’appel. Grâce aux accords cadres du groupe Canal+, la plate-forme de VoD pourra compter sur les films récents de Dreamworks et Spyglass, de même que ceux du catalogue Sony en non exclusif. En toute logique, on retrouvera aussi une bonne partie du catalogue Studio Canal et d’EuropaCorp de Luc Besson.

Pour son démarrage, CanalPlay mise sur une offre de conquête agressive puisque les nouveautés sont à 3 euros au lieu de 4,99 euros.

Le visionnage des films passe nécessairement par un lecteur à télécharger au préalable. Ce player autorise le téléchargement des films en mode progressif. Avantage : les films peuvent être soit streamés immédiatement pour les internautes pressés, mais avec une qualité CD (format Medium), soit récupérés en qualité équivalente à la télévision numérique (format Large), soit enfin en qualité DVD (format Extra Large). Pour bénéficier de la vidéo haute définition quasi instantanément sur son ordinateur, il faut un accès ADSL ou câble de plus de 2 Mb/s. Le lecteur, basé sur Windows Media Player avec une DRM (gestion des droits numériques) Microsoft, autorise l’accès à un film téléchargé durant 30 jours. Impossible en revanche de regarder le film sur un autre ordinateur ou de le graver sur CD ou DVD.

A signaler, une demie-bonne surprise avec la présence d’une section « Ciné Actu », qui permet de visionner gratuitement une poignée de bandes-annonces cinéma en haute résolution. Rien à voir toutefois avec l’exhaustivité d’un AlloCiné, l’esprit partisan demeure puisque seuls des trailers de studios sous contrat avec la plate-forme sont proposés. Le téléchargement du player et, par voie de conséquence, l’inscription (gratuite) sont indispensables pour voir les bandes-annonces comme celle de « King Kong » de Peter Jackson qui sortira le 14 décembre sur grand écran... un excellent moyen de recruter des prospects !

Avec le choix assumé d’un ancrage très fort au sein du groupe Canal+ (il suffit pour s’en convaincre de regarder la charte graphique du site et son nom), CanalPlay devrait bénéficier des puissants relais de communication que constituent les magazines des abonnés Canal+ et CanalSat pour se faire connaître. Mais face aux ambitions d’acteurs comme TF1 et TPS dans la VoD, la plate-forme devra aussi s’associer aux distributeurs incontournables que sont les principaux fournisseurs d’accès à Internet. A moins que dans un environnement concurrentiel ouvert, les plus gros opérateurs télécoms ne lancent leur propre plate-forme de vidéo à la demande, complémentaire de leurs bouquets de chaînes de télévision.

NB : voir quelques avis sur CanalPlay dans les commentaires ci-dessous.

Télévision 2.0 : PVR et VoD

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« PVR - VoD : conditions et modèles de la télévision personnelle », c’est le thème de la dernière étude multi-client réalisée par le cabinet spécialisé NPA Conseil.

Cette étude prévoit que les services de TV personnelle représenteront un marché de masse en France d’ici 5 ans. Deux explications à ce succès probable : la transition vers la diffusion numérique (avec près de 80% de pénétration en 2010) et la croissance du haut débit (avec 60% de pénétration en 2010).

Concrètement plus de 6 millions de PVR (Personal Video Recorders, terminaux enregistreurs à disque dur) équiperont les foyers français à cette échéance, soit près d’un foyer sur quatre, quels que soient les réseaux de distribution audiovisuelle (câble, satellite, TNT, ADSL). Conséquence directe, les chaînes de télévision pourraient perdre jusqu’à 7% de leurs ressources publicitaires à cause de l’ad-skipping (saut des écrans publicitaires) lors de la consommation en différé des programmes.

Du côté de la Video on Demand, NPA prévoit « la multiplication des plates-formes avec des offres contrôlées par les détenteurs de droits, les éditeurs ou des agrégateurs indépendants ». Mais l’information la plus intéressante réside dans l’estimation du « marché total de la VoD unitaire locative ». D’après le cabinet, les plates-formes de TV sur ADSL, le câble numérique et les services sur Internet devraient générer un chiffre d’affaires de 321 millions d’euros en 2010, soit plus de 5 fois le chiffre d’affaires 2004 de la location de VHS et DVD en France !

Ce tournant majeur vers de nouvelles formes de consommation de la télévision impliquera un nouveau rapport au média, avec un téléspectateur moins passif et des contenus encore plus affinitaires, voire communautaires. Sur cette évolution vers la « télévision à la demande », je vous invite à lire l’excellente note d’Olivier Duizabo.

Je juge réaliste sa prophétie en 5 points :

  1. On regardera la télévision partout
  2. On regardera ce que l’on veut à n’importe quelle heure
  3. On se fera aider pour choisir que regarder à la télévision
  4. On regardera la télévision plus activement
  5. Certains finiront par créer leur propre chaîne

Il y a toutefois un élément essentiel à intégrer dans cette vision prospective, c’est la notion de temps.

D’abord, le temps qu’il faudra pour établir des standards technologiques, bâtir un éco-système entre ayants droits, éditeurs et distributeurs, et enfin créer de nouvelles habitudes en matière de consommation de la télévision. Ce temps de diffusion de l’innovation se compte en années.

Ensuite, et c’est le paramètre qui me semble le plus difficile à faire évoluer, c’est le temps d’écoute que nous consacrons chaque jour à la télévision. Même si demain de nouveaux canaux de distribution comme le mobile s’ouvrent à nous, je doute qu’un individu normalement constitué passe l’essentiel de ses journées (et de ses nuits) devant des écrans de télévision, fussent-ils nomade ou plasma. D’après les instituts d’études, les jeunes consacrent de plus en plus de temps à des activités de communication inter-personnelle avec leurs proches, leur tribu. Leur usage du mobile et de l’Internet monte en flèche… et ce, au détriment du temps passé devant le téléviseur.

L’enjeu de cette « télévision à la demande » sera donc de migrer du modèle dominant de consommation quantitative et massive vers un modèle de consommation qualitative et personnalisée.

TV personnelle : le rêve d’Alcatel

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La promesse client est simple : « la télévision que vous ferez vous-même ! »

Du rêve, Alcatel va passer à la réalité en 2006 grâce à deux projets sur lesquels ses équipes R&D et marketing travaillent depuis plusieurs années. Jacques Dunogué, le président Europe et Sud de l’équipementier télécoms, vient de présenter à la presse « My Own TV » et « Amigo TV », des projets de télévision personnelle originaux. Basés sur la technologie de télévision sur IP (Internet Protocol) de Microsoft, ils vont bien au-delà des classiques fonctions de vidéo à la demande et d’enregistrement des programmes d’une set-top-box (décodeur TV).

Dans un contexte de fragmentation de la consommation média et de personnalisation des moyens de communication, le pari est de mettre le spectateur en position de regarder quand il le souhaite ses contenus audiovisuels via la prise téléphonique et, nouveauté, de pouvoir les partager avec sa tribu. Pour reprendre un terme galvaudé, il s’agit véritablement de télévision interactive. La cible identifiée est celle des ados et des jeunes adultes immergés en permanence dans l’interactivité (SMS, blogs, instant messaging…).

Avec la plate-forme « My Own TV », le téléspectateur se transformera en producteur / diffuseur de ses propres contenus. Il pourra uploader ses photos de famille et ses films de vacances sur le portail de son fournisseur d’accès à Internet, puis inviter ses proches à les regarder sur leur téléviseur. Alcatel imagine une extension de ce type de service aux institutions en mesure de produire de la vidéo, comme les collectivités locales ou les clubs sportifs, qui souhaiteraient diffuser leur propre chaîne communautaire.

Sur la seconde plate-forme, « Amigo TV » , la logique communautaire va encore plus loin. L’idée étant de proposer un outil de média participatif aux téléspectateurs. Ils pourront ainsi chatter avec leurs amis durant un match de foot, partager leurs émotions sur le petit écran durant un téléfilm ou le journal télévisé, grâce un pop up affichant des messages instantanés. Afin de générer des revenus, l’opérateur pourra leur proposer de voter avec leur télécommande durant une émission, en lieu et place du SMS+ et de l’Audiotel. Ils pourront aussi recevoir un appel téléphonique en visiophonie sur leur téléviseur. Dans ce cas, le programme regardé sera automatiquement mis en pause et stocké sur disque dur pendant l'appel.

Avec ces projets de convergence, Alcatel tente de marier le meilleur des trois mondes du triple play : la richesse des contenus pour l’audiovisuel, la transmission de la voix et de l’image pour les télécoms, enfin les communautés interactives du côté de l’Internet.

Actuellement au stade de prototype, après des séries de tests-utilisateurs ces deux plates-formes devraient être commercialisables fin 2006 par les fournisseurs d’accès à Internet.

D’ici là, des concurrents d'Alcatel pourraient bien trouver le chemin de nos téléviseurs. Je pense en particulier au fameux, mais toujours mystérieux, projet Armageddon de Free qui promet de combiner astucieusement les trois composantes du triple play (TV, Internet, téléphonie) dans un service unique.

Alors, 2006, année de naissance du « téléspectacteur » ?

Affinités blogosphériques et médiatiques

Paris_blogue_t_il

A la question « Paris Blogue-t-il ? », je réponds sans aucune hésitation AFFIRMATIF !

Plus de 300 bloggers s’étaient donnés rendez-vous à L’Entrepot ce mercredi pour la troisième édition de la manifestation. Ambiance décontractée, genre First Tuesday pour ceux qui ont connu la grande époque de la bulle.

L’occasion de rencontrer quelques amis professionnels de l’audiovisuel et des nouveaux médias comme Emery de Vodeo (élu par le jury "Influenceur en chef" de la soirée), Cyrille acteur / réalisateur de TV VinVin, David alias Mister Pooxi, Nassim et son projet Vodei, Rodrigo ex-Glowria en talentueux paparazzi, Pierre Vallet mon complice de l'époque Lycos, mes « confrères et néanmoins concurrents » (© Emery) Benoît Dausse de Club Internet et Jean-Michel Gobet de Neuf Telecom, Emmanuel de Culture-Buzz qui prépare des opérations de marketing viral pour Sony et Nokia, Frédéric l'un des "piliers" d'Innovacom ainsi que Julien de Microsoft.

Hors milieu professionnel, Angelie m’a parlé de son nouveau blog consacré à l’environnement (Un geste par jour) et j’ai eu le plaisir de faire connaissance avec une nouvelle venue dans la blogosphère,  Elisabetha (et son mari Georges dans le rôle du webmaster) qui publie sur Noosblog des poésies extraordinaires. Allez vite les lire !

Esposito_laurent_2 Enfin, j’ai eu le droit à mon quart d’heure de gloire warholien en tant que récipiendaire de la fameuse boule souvenir de Paris. Oui-oui, la même que sur la photo au-dessus ! Le jury m’a en effet attribué le premier prix du concours photo sur le thème « Où avez-vous blogué cette été ? ».

Le poids des mots, le choc des photos… cliquez à droite pour découvrir l’œuvre récompensée.

Légende : « Vacances off-line, demain je reprends le surf »

Toutes mes félicitations à Pierre, blogueur ipodmaniac, second prix pour sa photo de vacances prise également sur le vif. Attention au petit oiseau qui va sortir !

Audience TV : Top 12 Live sur Freebox

Top_12_audience_free_1Quelques jours seulement apès Neuf Cegetel et son TOP 9, Free se lance à son tour dans la mesure d’audience des chaînes de télévision qu’il distribue par ADSL avec Top12Live.

Quelques informations avaient filtré dans les déclarations récentes de Xavier Niel, le fondateur et principal actionnaire de la maison-mère Iliad, mais c’est la lettre spécialisée Satellifax qui révèle l’existence de ce service disponible sans restriction sur le portail internet de Free. Il est désormais possible de suivre en temps réel, à l’adresse http://audience.free.fr, le pourcentage d’audience des 12 chaînes les plus regardées par les abonnés Freebox.

Pour le moment, ce dispositif est tout aussi gadget que celui de Neuf sur sa Neufbox car, contrairement à la base Médiamétrie, il n’offre aucune garantie de représentativité. Pour rendre crédible scientifiquement et exploitable commercialement cette mesure d’audience, Free devra satisfaire à au moins deux critères : la constitution d’échantillons socio-démographiques représentatifs des téléspectateurs français et la diffusion de TF1 et M6, aujourd’hui absentes de son bouquet TV.

Toutefois, Free dispose d’un atout : la taille de son bassin d’audience, avec près de 900.000 Freebox installées. D’après Satellifax, entre 150.000 et 250.000 foyers abonnés seraient branchés sur une chaîne en soirée.

Dtail_audience_free_1 Aujourd’hui, ce module d’audience en ligne permet, en dépit de son apparence très sommaire, aux principales chaînes de suivre en temps réel leur attractivité sur le parc de Free. Une chaîne comme Direct 8 pourrait ainsi parfaitement suivre les variations d’audience au cours d’une émission et, pourquoi pas, en ajuster le contenu en direct en fonction de la réaction du public. L’information délivrée par ce nouveau service de Free intéresse donc, au delà des simples spectateurs-voyeurs, les programmateurs de chaînes, les producteurs et les rédacteurs en chef d’émissions. Toutes les 30 secondes, on peut consulter pour une chaîne du Top 12 les six graphiques donnant sa part de marché sur la dernière heure, les dernières 12 heures, les dernières 24 heures, les 3 derniers jours, la dernière semaine et le dernier mois.

A terme, Free pourrait lancer d’autres applications innovantes et cette fois monétisables auprès des chaînes, comme la diffusion de publicités à la demande pour les annonceurs en fonction de l’audience réelle sur un programme. Lire à ce propos un de mes récents commentaires.

En résumé, la technologie de TV par ADSL va entraîner une meilleure connaissance des usages des téléspectateurs. Ces outils d’étude marketing devront être affinés avant d’être exploitables par les professionnels de l’audiovisuel, mais nul doute qu’ils permettront d’optimiser l’offre éditoriale et publicitaire des chaînes. Le risque étant de tomber dans une dictature de l’audience où seuls les programmes offrant un bon retour sur investissement aux diffuseurs seront maintenus à l'antenne, en dépit de leur intérêt qualitatif pour une minorité de téléspectateurs.

TOP 9 : gadget pour l’audience TV

Neuf_tv_top9Comment marketer un écran de fumée en véritable service à valeur ajoutée pour les spectateurs de la télévision numérique ?
Neuf cegetel, Médiamétrie et Netgem ont dû unir leurs forces pour y parvenir... c’est dire !

Les trois sociétés annoncent fièrement dans un communiqué de presse qu’elles donnent « naissance au premier service de mesure d’usage en temps réel des chaînes diffusées par ADSL et par la TNT », baptisé TOP 9.

Concrètement, à chaque instant, les 30.000 abonnés du bouquet neuf TV vont pouvoir afficher sur leur écran les 9 chaînes les plus regardées via la neufbox, qu’il s’agisse d’une réception par leur ligne haut débit ou hertzienne sur leur terminal Netgem hybride ADSL / TNT.

Le maigre intérêt de ce dispositif est de donner aux abonnés une indication sur la popularité des programmes au sein du bouquet, une pure logique d'animation communautaire.

« L’indicateur grand public retenu pour effectuer ce classement est le pourcentage moyen par minute de foyers à l’écoute de telle ou telle chaîne au sein de la communauté des foyers abonnés à neuf TV. L’analyse est effectuée à partir de données collectées de façon totalement anonyme auprès des abonnés neuf TV. Toutefois, les utilisateurs qui ne souhaitent pas participer à cette mesure d’usage pourront désactiver la fonction à partir de l’EPG (guide électronique des programmes) ».

Sur le plan méthodologique, rien à voir donc avec les véritables panels de mesure d’audience de Médiamétrie basés eux sur des échantillons représentatifs de la population française : le Médiamat auquel souscrivent les chaînes hertziennes et le MédiaCabSat pour les chaînes thématiques. L'enjeu est de taille puisque ces statistiques officielles d'audience (c'est un monopole en France) permettent aux annonceurs d'arbitrer leurs investissements publicitaires sur le petit écran... plus de 3,2 milliards d'euros en 2004, selon l'Association des Agences Conseils en Communication !

Il faut espérer qu’au delà du gadget communautaire TOP 9, les trois sociétés poursuivront leurs efforts d’innovation avec prochainement d’autres services plus aboutis autour de la mesure d’audience TV en temps réel. Les déclarations récentes du fondateur de Free sur ses projets de « publicité on demand » pour les chaînes de télévision devrait stimuler leur créativité.

Vodeo : la VoD s’échauffe

Vodeo

Dans la moiteur de cette fin d’été, comment imaginer un baptême plus rafraîchissant (au détail près de l’absence de climatisation dans la salle) que celui de Vodeo, un portail de vidéo à la demande exclusivement dédié aux contenus du savoir et de la culture ?

Derrière cette ambition, une PME française (17 collaborateurs), innovante (labellisée par l’ANVAR), originale par sa démarche éditoriale et marketing (basée sur le concept de « Long Tail ») et des investisseurs privés. Cette société, La Banque Audiovisuelle, mouille sa chemise dans l’univers naissant de la VoD où l’on entend plus volontiers parler des initiatives de grands groupes audiovisuels et télécoms à l'occasion de la signature de droits avec des majors américaines. Son objectif est de se constituer rapidement un catalogue de documentaires et de donner leur seconde chance à des œuvres trop vite passées à la télévision ou non distribuées en DVD.

Surmontant la chaleur insoutenable à l'intérieur de la galerie Xavier Sequier à Paris en cette soirée de lancement, Frédéric Pie, le président fondateur de Vodeo, décrit avec brio et légèreté le concept devant un parterre de producteurs audiovisuels, de fournisseurs d’accès à internet et de journalistes.

Le pitch :

  • des documentaires, des reportages, des entretiens et des émissions de télévision à visionner en téléchargement payant sur son ordinateur ou à commander gravés sur DVD ;
  • 700 programmes francophones de 3 à 90 minutes disponibles au lancement, 2000 visés fin 2005, sachant que La Banque Audiovisuelle a déjà signé les droits sur 6000 œuvres auprès de producteurs. Le gros du travail consiste pour le moment à numériser et indexer les documents ;
  • les prix vont de 2 à 5 euros pour un visionnage en streaming, de 3 à 9 euros pour un téléchargement ;
  • des partenariats de distribution sont en cours de signature avec les principaux fournisseurs d’accès à internet français. Vodeo sera prochainement disponible sur Club Internet, puis sur la nouvelle version du portail abonnés du câblo-opérateur Noos d’ici la fin de l’année.

Un bémol qui remonte dans les notes des premiers clients dans la blogosphère : le caractère contraignant de la solution DRM (gestion des droits d’auteur et protection des contenus) fournie par Microsoft. De quoi tempérer les ardeurs des clients potentiels sous Linux et Mac OS.

Avec son positionnement original, Vodeo n’entre pas en concurrence directe avec les offres de VoD de Canal+ (voir ma note sur le lancement de CanalPlay qui succède à NetCiné) ou de TF1 (en préparation) ciblées sur le sport, le dessin animé et surtout le cinéma. Ce nouvel entrant devrait stimuler le marché de la VoD.

De l’échauffement en 2005, on risque même de passer à l’embrasement en 2006, avec de nouvelles offres du côté d’Arte, France Télévisions, M6 ou encore Glowria. Certains fournisseurs d’accès internet pourraient également éditer leur propre plate-forme sur Internet et en TVoDSL.

Expérimentations en télévision mobile

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Dans les starting-blocks depuis des mois, les chaînes de télévision n’attendaient plus que le feu vert du gendarme de l’audiovisuel pour s’élancer. C’est chose faite !

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel vient d’autoriser quatre expérimentations simultanées de télévision mobile en région parisienne, pour des durées allant de six à neuf mois.

Dès cette semaine, trois consortiums pourront émettre en DVB-H (Digital Video Broadcasting-Handheld). Puis, à compter du 15 octobre pour le quatrième consortium, dans la norme coréenne T-DMB (Terrestrial-Digital Multimedia Broadcasting).

Le premier groupement, coordonné par TDF (Télé-Diffusion de France), proposera en réception mobile 14 chaînes, dont la moitié du service public, ainsi qu’une quinzaine de radios. La Tour Eiffel  servira d’émetteur principal sur le canal 37 en polarisation verticale. La couverture sera complétée par quatre autres sites (Romainville, La Défense, Arcueil et Sèvres) émettant sur le canal 37, mais en polarisation horizontale pour éviter les interférences.

Un second multiplexe opérera aussi sur le canal 37, mais piloté cette fois par TPS. Il diffusera neuf chaînes exclusivement détenues par ses actionnaires, TF1 et M6.

Canal+ coordonnera la troisième expérimentation sur le canal 29 depuis trois points hauts en bordure du périphérique parisien. Au menu, un bouquet de 13 chaînes hertziennes et thématiques de CanalSat et des radios sous réserve d’un accord préalable du CSA.

Enfin, la plus originale de toutes sera la quatrième expérimentation, conduite par TF1 et la société lyonnaise VDL spécialiste de la radiodiffusion numérique. LCI et TF1 côté télé, Europe 1 et Europe 2 côté radio, seront diffusées en T-DMB depuis une tour de La Défense.

Le CSA confirme par cette dernière autorisation qu’il est agnostique en matière de technologies. Il entend faire un point tous les trimestres avec les quatre groupements sur les premiers retours d’expérience pour se forger une opinion sur la meilleure norme de diffusion à adopter. Il rejoint en cela les préconisations du rapport remis récemment par Daniel Boudet de Montplaisir au Premier Ministre sur la micro télévision ou TNP (télévision numérique de poche).

Ce nouveau mode de distribution hertzienne et broadcast, à destination des terminaux nomades, recèle un enjeu de taille pour les éditeurs de chaînes : son chemin croise celui des opérateurs mobiles, de plus en plus friands de contenus audiovisuels pour alimenter leurs réseaux 3G ou EDGE en mode   « à la demande ». Reste donc à voir quel rôle seront amenés à jouer les opérateurs comme SFR, Orange et Bouygues Telecom, ainsi que les fabricants de téléphones et équipementiers comme Nokia, Sagem, Thales, LG et Samsung, tous parties prenantes dans ces expérimentations.

Concurrence ou complémentarité ? Face aux chaînes de télévision et aux radios, les opérateurs télécom disposent d’un atout non négligeable : un parc de 45 millions d’abonnés au téléphone mobile, dont ils peuvent subventionner les terminaux et avec lesquels ils entretiennent une relation de facturation. Une position clé dans la chaîne de la valeur.

Free : la télé en ligne de mire

Freebox_tv

Lors de la présentation de ses résultats semestriels à la presse ce jeudi, le jeune et fringant directeur général d’Iliad, maison-mère de Free, ne s’est pas contenté d’insister sur la forte croissance de la rentabilité. Michaël Boukobza a assené, comme une provocation à l’endroit des acteurs traditionnels de la télévision : « aujourd'hui, l'offre Freebox donne le LA en termes de services audiovisuels  ».

Avec 260 chaînes, dont 80 dans le basique, l’offre de contenus de la Freebox n’a sur le papier pas à rougir à côté de celle des câblo-opérateurs et des bouquets satellites. Un argument à relativiser rapidement compte tenu de la qualité vidéo moyenne pour les abonnés ADSL éloignés du central téléphonique et de l’absence de chaînes comme M6 et TF1. Même si Paris Première et Téva (filiales de M6) ont récemment fait leur arrivée, la hache de guerre n’est toujours pas enterrée avec TPS.

On notera que l’option événementielle « Star Academy » est reprise au prix de 12 euros (contre 14 euros sur le câble, CanalSat et TPS). TF1, qui ne dispose que de l’exclusivité hertzienne sur l’émission, n’a pu s’opposer à la volonté de diffusion du producteur, Endemol.

Comme le rapporte la lettre spécialisée Satellifax, le patron de Free a souligné devant la presse les nombreuses innovations de la Freebox, dont le guide des programmes TV. « Nous avons mis en service une mosaïque, systématisé la prise par abonnement en ligne. Par ailleurs, nous sommes les premiers à avoir lancé une offre de radio sur ADSL. Et enfin, a-t-il ajouté, cet été nous avons lancé le freeplayer, premier exemple de convergence entre télévision et internet (plus de 100 000 téléchargements au 30 juin et... une mise en oeuvre qui devrait se simplifier prochainement). Cette innovation sera suivie par le reste du marché comme l'ont été l'offre triple play et l'ADSL 2+. »

Sur le sujet de la VoD (video on demand), Free roule un peu moins les mécaniques.  « Notre plate-forme technique est prête depuis 6 mois, mais nous ne disposons pas suffisamment de contenus pour lancer une offre », indique Michaël Boukobza, soulignant « la frilosité des détenteurs de droits ». Et de prendre pour exemple l’accord entre France Telecom et Warner « qui ne porte que sur 10 films par an ».

Pour ce qui est de la TVHD (télévision haute définition), là aussi, Free reste sur un profil bas comme le raconte Jérôme Bouteiller de NetEconomie. «  En matière de télévision haute définition, un service testé par Free en décembre 2004 dès l'ouverture des premiers réseaux  ADSL2+, Michael Boukobza explique que le retard vient cette fois ci des équipementiers, qui tardent à fournir des puces de compression MPEG-4 aux chaînes de télévision et des puces de décompression MPEG-4 aux fabricants de décodeurs, retardant d'autant le lancement de la prochaine génération de Freebox ».

Mais l’info la plus surprenante, et donc la plus intéressante, est rapportée dans Les Echos par le journaliste Jamal Henni. Elle concerne l'innovation en matière de mesure d’audience, permise par la technologie de TV par ADSL. «  Xavier Niel (le fondateur et actionnaire majoritaire d’Iliad) a dévoilé aux analystes d'ETC Pollak Prebon un autre projet : se lancer dans la mesure d'audience télévisée. En effet, la base de clientèle regardant la télévision sur ADSL (bientôt un million) est bien supérieure à celle de Médiamétrie. Contrairement à ce dernier, qui publie ses chiffres le lendemain, le fournisseur d'accès dispose des chiffres en temps réel, information qui pourrait intéresser les chaînes pour lancer la publicité quand l'audience est au plus haut, ou relancer l'intérêt du programme quand l'audience fléchit. Le produit pourrait donc être commercialisé directement auprès des chaînes, et des discussions sont en cours avec des spécialistes de l'audience. Un partenaire potentiel pourrait être TNS, qui mesure l'audience télévisée dans la plupart des pays européens, mais pas la France, où Médiamétrie est en situation de monopole. »

On voit d’ici l’impact qu’aurait chez les annonceurs un couplage entre le modèle publicitaire ciblé de l’Internet et la diffusion en direct des programmes télévisés. 

Peut-être un avant-goût d’Armageddon, le projet top-secret de Free ?

Personnellement, je pense plutôt que ce projet basé sur les 3 composantes du triple play sera de la télévision interactive avec possibilité de chatter en visiophonie. Une sorte de média tribal et participatif grâce au mariage intelligent de l’audiovisuel et des outils de communication en ligne. Je vous laisse imaginer à quoi vont ressembler vos futures soirées foot avec les copains devant l’écran plasma et la webcam :-)

TF1 : croissance par le développement

Tf1_vod_1Explications de texte pour TF1 devant les analystes financiers, au lendemain de la publication de résultats semestriels décevants. « Le 1er groupe de communication multi-support et plurimédia », tel qu’il se définit désormais, tente de faire oublier les faibles perspectives de croissance de son chiffre d’affaires publicitaire pour 2005.

Le discours vis-à-vis des investisseurs se veut résolument conquérant. Dans sa présentation, Patrick Le Lay a insisté sur 6 axes de développement, vecteurs de croissance pour son groupe :

  • la chaîne Eurosport, avec de nouvelles déclinaisons éditoriales, linguistiques et internet de ses contenus ainsi que l’organisation d’événements sportifs
  • Internet, par le renforcement des sites thématiques de e-tf1 (jeunesse, cinéma, sport, féminin) et l’accélération des déploiements de Téléshopping en matière de e-commerce
  • la haute-définition, au travers de l’édition de chaînes comme TPS Star
  • les développements à l’étranger
  • la diversification de TF1 Publicité dans le Hors-média (street marketing, téléphonie, promotion, emailing), avec une « vision à 360 degrés » pour les annonceurs
  • la VOD, avec le lancement d’une plate-forme de cinéma à la demande en novembre

Ce dernier axe est important car il doit permettre à TF1 de rattraper ses rivaux dans la pay-TV, Canal+ et France Telecom, qui disposent déjà respectivement de leurs plates-formes NetCiné et MaLigneTV.

TF1 Vidéo, TPS et e-tf1 pour la partie technologique seront associés dans ce nouveau service (cliquer sur l’image ci-dessus pour voir la slide de présentation). Mais ils devront compter sur l’aide de distributeurs, comme les fournisseurs d’accès internet haut-débit et les grands portails, pour toucher le plus large public.

Selon Patrick Le Lay, « il est certain que les esprits sont mûrs pour regarder également des films sur les nouveaux réseaux de distribution, internet ou la télé sur ADSL ». Le PDG ajoutant que son groupe détenait les droits de diffusion de « gros catalogues », notamment de grands studios américains. On pense bien sûr aux accords sur les droits TV signés récemment avec Warner aux dépends de France Télévisions.

Dibcom mobilise 24,5 M d’euros

Dibcom

Heureux concours de circonstances, au moment au Dominique de Villepin dit vouloir encourager les expérimentations en matière de télévision sur portable, la société française Dibcom annonce une levée de fond de 24,5 millions d’euros. C’est l’une des plus importantes opérations de capital-risque dans les technologies de l’information et de la communication, cette année, en France.

Producteur de puces permettant de recevoir la télévision en situation de mobilité, selon les normes DVB-Tet DVB-H, la start-up compte ainsi financer son développement en Asie et aux Etats-Unis où les marché décollent plus rapidement qu’en Europe.

Créée par d’anciens ingénieurs de Sagem il y a 5 ans, Dibcom a enregistré une perte de 4 millions d’euros en 2004 pour 8,5 millions d'euros de chiffre d’affaires.

Comme l’explique Olivier Chicheportiche de Silicon.fr, le marché de la télévision sur mobile est prometteur : « une étude menée en Allemagne par Nokia, premier fabricant mondial de mobiles et par Vodafone, premier opérateur mondial de téléphonie mobile, révèle que 80% des consommateurs attendent ce service et sont prêts à dépenser 12 euros par mois pour y accéder !

Une autre étude, récente, confirme ces prévisions optimistes. Selon le cabinet Informa Telecoms, en 2010 on comptera 124,8 millions d'utilisateurs pour ce service.

Selon l'auteur de ce rapport, la technologie DVB-H, soutenue et développée notamment en Europe représentera à cette date 60% du marché.

Les combinés capables de diffuser de la TV en direct s'écouleront à 83 millions d'exemplaires en 2010 contre 130.000 en 2005
».

Sans réel concurrent pour le moment dans l’industrie mondiale des semi-conducteurs, Yannick Levy, Directeur Général de Dibcom, rêve d’introduire sa société au Nasdaq en 2007… juste avant le décollage de la télévision sur mobile.

La micro télévision ou TNP

Tnt_mobile

Tandis que certains prolongent leurs congés en université d’été, d’autres rendent déjà leurs devoirs de vacances. C’est le cas de Daniel Boudet de Montplaisir qui vient de remettre au Premier Ministre son rapport (80 pages rédigées par de brillants technocrates) sur ce que l’on appelle communément la télévision mobile. A lecture du document, on retiendra d’emblée qu’il faut désormais employer une expression moins triviale et parler de micro télévision ou TNP (télévision numérique de poche / personnelle).

Le communiqué de Matignon sur le sujet est on ne peut plus laconique mais se veut positif : « Le Gouvernement encouragera les expérimentations destinées à en faciliter le succès auprès d’un large public ».

Le rapport fait d’abord le point sur les principales technologies de diffusion de télévision mobile envisageables. Quatre protocoles de transport en terrestre : le DVB-H ; le MBMS ; la technologie FLO de Qualcomm ; et le T-DMB. Et deux technologies de diffusion par satellite : le S-DMB coréen et le S-DMB européen.

Sur le plan des usages, il distingue d’une part « une utilisation extensive, destinée à « tuer le temps », en s’informant ou en se divertissant, durant les périodes d’attentes, que ce soit dans les transports en commun (bus, métro, etc.) ou les lieux publics (rues, gares, aéroports) ou privés (salles d’attente, etc.) ». D’autre part, « un ensemble d’utilisations apparaît destiné à « gagner du temps » en restant au plus près de l’information même en situation de mobilité mais aussi en utilisant les possibilités d’interactivité pour accéder au moment que l’on choisit à un contenu précis, dans une logique de consommation à la demande. Ce dernier usage, qui ne relève pas de la télévision mais des offres à la demande, est actuellement le plus exploré par la commercialisation de l’UMTS ».

Pas de surprise sur la nature des services qu’il faudrait privilégier : « les formats courts, dont les contenus seront événementiels (flashes d’informations, événements sportifs, flashes météo, informations financières, bandes annonces de films…) mais aussi ludiques (clips musicaux, contenus à destination des adultes, dessins animés et programmes courts quotidiens, informations pratiques locales… ) ».

Le rapport insiste sur le fait qu’il est nécessaire de lancer le plus vite possible des expérimentations pour clarifier les plans d’affaires et les usages : « Tous les acteurs conviennent en effet volontiers qu’il est encore trop tôt pour avoir une idée précise des attentes véritables du marché, de la propension des consommateurs à dépenser pour les services et pour organiser la rentabilité de ce nouveau système. Les différents protagonistes souhaitent en conséquence mener des expérimentations afin de :

- valider un certain nombre d’aspects liés au déploiement de réseau (définition des paramètres techniques de diffusion et de réception, niveaux de couverture et architecture des réseaux, coûts de diffusion, qualité de service associée, intégration de la voie de retour 3G ;

- définir les types de contenus adaptés à la mobilité, les modes de consommation et le comportement du public en matière de télévision nomade, ainsi que la propension du public à payer la visualisation de ces programmes ou de services liés ».

A propos de l’écosystème, le rapport estime que le poids des opérateurs mobiles sera important dans le développement de ce marché. Explication :  « Même si d’autres types de terminaux peuvent être amenés à jouer un rôle important, ces opérateurs disposent d’une base considérable de mobiles installés présentant un fort taux de renouvellement, ce qui devrait permettre d’introduire massivement les récepteurs adéquats dans des délais courts ».

La recommandation finale est de mettre à profit les années 2005 et 2006 pour mener des expérimentations permettant de préciser le ou les modèles économiques efficaces, les services attendus, la technique de diffusion ainsi que l’ergonomie et les caractéristiques des terminaux. Vous l’avez compris, il y a encore des étapes à franchir notamment sur le plan politique avec la définition d’un cadre législatif adapté : « Sous réserve de la disponibilité des fréquences et de l’adaptation du cadre juridique à ces nouveaux services, le lancement commercial pourrait être envisagé entre la fin 2006 et l’année 2008, vraisemblablement de manière progressive, et limitée au démarrage aux plus grandes agglomérations ».

On suivra donc avec attention les premières expérimentations autorisées par le CSA qui débuteront dans les prochaines semaines.

Pause > Enregistrement

Chers Téléspectateurs,

J’ai appuyé sur la touche PAUSE ESTIVALE de mon décodeur numérique. Mais je vous donne rendez-vous fin août pour la reprise de nos programmes.

Soyez fidèles au poste. La grille de rentrée 2005/2006 s’annonce particulièrement innovante avec l’arrivée de la TNT payante, les premiers programmes en TVHD, les expérimentations de télévision sur mobile ou encore le lancement de nouvelles plates-formes de vidéo à la demande. Tous ces sujets hauts en couleurs feront le bonheur de vos écrans, petits et grands.

Je vous invite à méditer, en compagnie de la mire noir & blanc de la Radio Télévision Française, sur l’évolution fulgurante du paysage audiovisuel en un demi-siècle.

Si vous percevez distinctement plus de 819 lignes sur cette icône médiatique, c’est que vous avez besoin de vacances ;-)

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N’hésitez pas à me faire part de vos réflexions personnelles et de vos suggestions quant aux sujets que vous aimeriez bientôt lire ici. Télévision oblige, ce Noosblog est doté d’une fonction ENREGISTREMENT extrêmement évoluée. Pour cela, appuyez sur la touche Commentaires, ci-dessous.

Exclusivités multimédia de Zidane

Zidane

Quoi, vous n’êtes pas encore au courant ? C’est l’information qui met en émoi la Planète Football : Zizou is back !

Un an après sa retraite des Bleus, le footballeur vient d'annoncer son retour en Equipe de France via son site internet, www.zidane.fr .

Premier à se féliciter de la nouvelle, son sponsor Orange. Dans la foulée des agences de presse relatant les réactions enthousiastes des professionnels du ballon rond, France Télécom s’est fendu d’un communiqué dithyrambique. Le groupe insiste sur le fait que Zinédine Zidane a réservé la primeur de ses déclarations, en exclusivité mondiale, à son site web officiel produit par Orange. Ainsi qu’aux 21,4 millions d’abonnés français d’Orange sous forme entretien téléphonique... depuis son portable.

Les contenus foot exclusifs sont toujours l’objet de grandes convoitises dans l’univers média. Aussi, Canal+,  autre sponsor de Zizou, n'a-t-il pas tardé à répliquer en annonçant à son tour la première interview télévisée du champion. Ce sera en direct ce jeudi à 12h25, dans l’émission en clair « Le Journal » sur la chaîne cryptée.

Internet, mobile, télévision… Et un, et deux, et trois zéro pour Zidane, roi du multimédia !!!

Pour son retour sous le maillot bleu, il faudra patienter jusqu’au 17 août avec le match amical France - Côte d’Ivoire à Montpellier. Devant combien de caméras, à votre avis ?

TNT : un demi-million d’adaptateurs

Adaptateur_tntL’objectif du million d’adaptateurs TNT vendus fin décembre, Olivier Gerolami y croît !

Le délégué général du groupement Télévision Numérique pour Tous répond aux questions de Paule Gonzalès dans Le Figaro.

A mi-parcours de cet objectif symbolique, il annonce que la TNT vient de franchir le cap des 500 000 adaptateurs en 5 mois. On notera que 30 000 d’entre eux sont des équipements du type tuner pour PC ou boîtiers mixtes ADSL et TNT.

Concernant le calendrier, il confirme que 15 émetteurs numériques de plus entreront en service au 30 septembre. De quoi assurer une couverture de 50% des foyers français. Il précise également les dates de lancement des nouvelles chaînes gratuites : i>télé le 30 septembre, Europe 2 TV et Gulliver fin octobre, enfin BFM TV mi-novembre.

Avec 18 chaînes gratuites, la TNT sera plus attractive. Mais Olivier Gerolami estime que c’est encore trop peu de chaînes comparativement à l’offre de nos voisins britanniques et italiens.

Le passage le plus intéressant de cette interview concerne la concurrence avec le câble et le satellite. Le délégué général reconnaît que la TNT risque surtout de porter préjudice au bouquet TPS : « Longtemps, la diffusion des grandes chaînes nationales en qualité numérique a été un motif d'abonnement. La TNT permettant de corriger les zones d'ombre de la couverture, TPS est susceptible d'en faire les frais comme semblent nous le signifier les distributeurs ».

Une analyse confortée par les chiffres récemment dévoilés par le bouquet de TF1 et M6. Sur le premier semestre 2005, TPS a en effet perdu 3 000 abonnés alors que les trois premiers mois de l’année avaient permis de recruter 14 000 foyers supplémentaires. Ce retournement de tendance s’explique par le double effet du lancement de la TNT et de la perte de la Ligue 1 en football, l’exclusivité ayant chèrement été acquise par Canal+.

Curieusement, Olivier Gerolami évite le sujet de la TNT payante, dont le lancement interviendra dès que des distributeurs commerciaux seront en place. Pas avant octobre a priori. Mais il compte sur la migration des 2,5 millions d’abonnés analogiques de Canal+ vers le numérique pour stimuler le marché et, par ricochet, favoriser la montée en puissance des grilles de programmes des nouvelles chaînes gratuites. Rappelons au passage qu’il faudra acquérir ou louer un décodeur compatible avec la norme de compression MPEG-4 pour recevoir les mini-bouquets payants. Les 500 000 terminaux actuels de la TNT gratuite en MPEG-2 seront donc incompatibles.

Comcast : croissance On Demand

Comcastondemand

Qu’est-ce qui pourrait bien interrompre la croissance de Comcast ? On se le demande…

Le premier câblo-opérateur américain, avec 21,4 millions de foyers abonnés, annonce un bond de 64% de son bénéfice net au 2e trimestre 2005 par rapport à 2004 !

Son PDG, Brian Roberts, explique que les résultats sont tirés par la TVHD (télévision haute définition), les décodeurs-enregistreurs de vidéo numérique et le service de vidéo à la demande. 

Comcast ON DEMAND qui compte plus de 3.500 programmes est un formidable juke-box vidéo, comme l’explique Jérôme Perani sur TVnomics. Sur le graphique ci-dessus (cliquez pour l’agrandir), il manque les chiffres de juin 2005 et ils sont éloquents : 112 millions de vidéos ont été visionnées par les clients Comcast, soit une hausse de 10 millions en 3 mois.

Comme Jérôme, je ne peux que vous inviter à lire l’article du magazine CED sur les technologies employées en matière de vidéo à la demande. On retiendra quelques facteurs clés de succès pour les plates-formes VOD :

  • un large catalogue de contenus avec du cinéma récent, des programmes pour enfants, du sport et de la musique
  • un mélange de vidéos payantes et gratuites (financées par la publicité)
  • une interface utilisateur simple pour rechercher un programme (commande vocale, présentation graphique plutôt que textuelle des résultats, listes de programmes préférés…)
  • une architecture réseau basée sur des standards ouverts
  • enfin et surtout, au regard des résultats de Comcast, des serveurs dimensionnés pour du streaming de masse.

CNN, ABC News et CBS toujours plus Net

Cbsnews

"Le contenu vidéo est en train de devenir un composant de plus en plus important de l'expérience de l'information en ligne offerte aux usagers de Yahoo! News, et ces alliances sont une étape importante pour étendre le contenu vidéo sur notre site".

Aucune ambiguïté dans les propos de Scott Moore, le Vice-Président Production des Contenus de Yahoo Media Group : avec la diffusion dès septembre des vidéos de CNN et ABC News, le portail Yahoo! entend conforter sa place de premier site d’information en ligne aux Etats-Unis... devant CNN.com.

Scott Moore, qui n’est autre que le père du magazine internet Slate, compte ainsi couper l’herbe sous le pied de CBS. Début juillet, le réseau américain de télévision du groupe Viacom annonçait son intention de lancer sa propre plate-forme d’information télévisée en ligne en continu. CBSNews.com ayant pour vocation à terme de concurrencer directement les chaînes câblées CNN et Fox News.

CBS part du principe que d'ici à 2010 les foyers connectés à l'Internet à haut débit seront au moins aussi nombreux, voire plus, que ceux disposant d'un bouquet de TV par satellite ou d'un abonnement au câble. Sur le plan éditorial, l’idée est aussi de jouer la carte de l’interactivité entre la rédaction et ses téléspectateurs au travers d’outils de blogging.

Après l'information texte et la photo, cette concentration des contenus audiovisuels autour des carrefours d’audience sur Internet marque une nouvelle étape dans l’ère des médias électroniques. Probablement le prélude à de grandes manœuvres capitalistiques entre les acteurs de la télévision et ceux des télécoms.

TNT miniaturisée

Tntusb

La TNT à portée de main… mieux encore, la TNT dans la main !

La société néerlandaise Freecom Technologies vient de sortir un kit USB qui permet de recevoir sur son PC portable les chaînes gratuites de la télévision numérique terrestre en toute légèreté (25 grammes seulement).

L'adaptateur miniaturisé ne se contente pas de décoder les signaux MPEG-2. Il sert également de magnétoscope numérique programmable et possède des fonctions Teletexte, Guide des programmes et Mosaïque des chaînes.

Ce produit pour ordinateur portable et notebook n’est pas le premier sur le marché. Le fabricant d’antennes Visiosat, basé à Cahors, propose le même type de matériel… avec en prime une vraie télécommande, comme à la maison !

Ces prouesses de miniaturisation sont aujourd’hui rendues possibles par les efforts de recherche et développement d’intégrateurs comme le français DIBcom avec sa puce DIB 3000-M (réception DVB-T classique).

Un pas plus loin, DIBcom produit à présent la DIB 7000-H qui a vocation à être intégrée directement dans les téléphones mobiles et les PDA. Cette puce consomme peu d’énergie et elle permet de recevoir les signaux de télévision numérique en DVB-H (norme européenne pour la diffusion de la télévision à destination des terminaux mobiles) jusqu’à une vitesse de 250 km/h.

Les technologies de réception de la TNT en situation de mobilité commencent à sortir des laboratoires. Le CSA vient d’autoriser les premières expérimentations conduites par des opérateurs mobiles (Orange, SFR), des éditeurs audiovisuels (Canal+, TPS, TF1), des diffuseurs (Towercast, TDF) et le constructeur Nokia.

Leurs conclusions techniques sur le DVB-H, voire sur la norme coréenne DMB si un dossier d’expérimentation était déposé par un industriel comme Alcatel, sont attendues d’ici la fin de l’année. Les ingénieurs passeront ensuite le relais aux hommes de marketing pour imaginer un des éléments clés de la future télévision sur mobile : son modèle économique. En clair et sans décodeur, que paiera le consommateur, à qui et pour quels services ?

Google l'ogre numérique

Google

« Jusqu’où ira Google ? », s’interroge Libération… peut-être jusqu’à faire de la télévision, a-t-on envie de lui répondre.

Le quotidien consacre sa une du jour et la rubrique Evénement de son site web au moteur de recherche californien. Il aborde notamment les velléités de Google de se développer dans l’univers de la vidéo numérique, comme je l’avais expliqué dès l’ouverture de ce blog.

Le reportage de Christophe Alix à Mountain View risque d’interpeller les groupes audiovisuels sur leur stratégie on-line.

"Grâce à un nouvel outil de paiement en ligne annoncé pour la fin de l'année et confirmé par son président Eric Schmidt, Google pourrait diffuser des programmes payants à la demande, qu'il facturerait directement à ses millions d'utilisateurs. Ou insérer des messages publicitaires dans des milliers de programmes libres de droit. Si ce scénario se réalisait, Google deviendrait à son tour un commerçant électronique, et un concurrent direct des réseaux câblés."

Dans ce dossier de Libération, le journaliste Raphaël Garrigos interroge le président de l’Institut National de l’Audiovisuel (INA) sur ses craintes qu’un jour Google enregistre les télévisions françaises. Emannuel Hoog n’a pas l’intention de laisser l’ogre américain dévorer notre patrimoine :

"La loi de 1992 a confié à l'INA le dépôt légal de la radio et de la télévision : cela signifie que nous enregistrons actuellement, et en continu, 17 radios et 45 chaînes de télé. Si Google veut mettre en ligne TF1, c'est une affaire entre eux, mais TF1 diffuse déjà des vidéos sur son site, et le coût serait tellement exorbitant pour Google que je ne l'imagine pas. De surcroît, il y a la question des droits d'auteur : une mise en ligne de vidéo, gratuite ou payante, implique de payer des droits d'auteur. A titre d'exemple, il y a, derrière le fonds de l'INA, 28 000 ayants droit auxquels nous devons rendre des comptes."

Le patron de l’INA revient aussi sur l’initiative française de numérisation de plus de 200.000 heures de télévision, déjà évoquée dans cette note sur l’avenir de la vidéo à la demande.

Enfin, sur le plan financier, il importe d'avoir à l'esprit qu'avec une capitalisation boursière de 82 milliards de dollars Google pèse aujourd'hui plus lourd que le numéro un mondial des médias, Time Warner, dont le chiffre d'affaires est dix fois supérieur.

Fin de partie pour Match TV

Match_tv_1 Alors que les magazines people ne se sont jamais aussi bien vendus en France, le paradoxe est que la chaîne thématique la plus glamour du PAF ,    « la chaîne de toutes les stars » , finisse en poussière d’étoiles.

Lagardère Active annonce dans un communiqué relayé par SatMag et NewsMédias que la diffusion de Match TV cessera le 31 août sur le câble et le satellite.

La « people attitude », dont le groupe vantait encore les mérites il y a deux semaines, après la dernière vague MédiaCabSat, n'a séduit que 0,5% des téléspectateurs en part d’audience. Ces résultats qualifiés alors de « très encourageants » n’auront pas suffi à convaincre l’état major de Lagardère de soutenir cette chaîne déficitaire depuis sa création en décembre 2001.

Deux coups durs expliquent rétrospectivement la fin de Match TV. D’abord, l’échec de sa fusion avec TV Breizh, mariage improbable de la carpe et du lapin compte tenu de leurs lignes éditoriales respectives. Puis, la restitution de son autorisation d'émettre sur la TNT payante.

Faute de rentabilité, Match TV fait les frais d’un arbitrage avec les deux nouvelles chaînes gratuites de la TNT que Lagardère Active lancera à la fin de l'année : Gulliver, en association avec France Télévisions, et Europe 2 TV. Ce nettoyage du portefeuille de marques est cohérent avec les chiffres du dernier MédiaCabSat commentés ici.

Le pragmatisme veut que Lagardère concentre ses investissements sur les thématiques où il est leader, comme la jeunesse (avec Canal J, Tiji et Filles TV) et la musique (avec Mezzo, MCM et ses déclinaisons). Dans ce contexte, on peut également envisager une cession à terme de La Chaîne Météo. Météo France regarde d'ailleurs le dossier.

Enfin, l'une des priorités dans la stratégie audiovisuelle d'Arnaud Lagardère reste l'acquisition d'une grande chaîne. L'arrivée au capital de Canal+, en échange de la participation dans CanalSat et du versement d'une soulte, est imminente.

Image & Réseaux : la Bretagne en pointe

Pole_competitivite

La région Bretagne, berceau du Minitel et d’autres inventions dans l’univers du multimédia, voit son expertise dans les télécommunications et l’électronique renforcée. Elle vient d’être labellisée par le gouvernement « Pôle de compétitivité à vocation mondiale » pour son programme Image & Réseaux. L’objectif : accroître la recherche et l’innovation sur les technologies de l’image en se concentrant sur la création de services et contenus pour les réseaux fixes et mobiles.

Autour de Rennes, Lannion et Brest, l’industrie des Technologies de l’Information et de la Communication (Thomson, Alcatel, Siemens, France Telecom, Canon, Thales…) et les centres de recherche associés (Celar, France Telecom R&D, Irisa, CNRS, ENST Bretagne, Supelec…) concentrent près de 40% du potentiel national. En tout 50.000 emplois dont 15.000 en R&D.

Grâce aux aides accordées par l’Etat, le pôle de compétitivité Image & Réseaux va s’engager dans 7 axes de recherche et développement et d’innovation :

  • Les services de la chaîne de l'Image : de la TV HD au Rich Media. Tirer partie de l’amélioration des images pour faire évoluer la chaîne de production, développer des outils et des services  d'accès et de personnalisation des contenus.

  • Images en Mobilité. Concevoir et expérimenter des nouveaux formats de contenus et d'usages issus du couplage entre le monde de la diffusion  et le monde des communications mobiles.

  • Réseaux pour l’image. Anticiper sur les réseaux et technologies réseaux du futur : technologies optiques, protocoles IPv6 de l’internet du futur, New Génération Network, nouvelles technologies radio et réseaux domestiques.

  • Distribution électronique de contenus. Concevoir les différents éléments de la chaîne de distribution de contenus, de leur création à leur consommation dans une technologie notamment "tout IP" et symétrisée.

  • Sécurité des réseaux, des contenus et des données personnelles. Contribuer à la protection aussi bien des droits et environnements des créateurs de contenus que de ceux des utilisateurs.

  • Plates-formes d’acceptance, d’interopérabilité et de convergence. Valider toutes les interactions techniques, réaliser une première validation des usages avant expérimentation, être la vitrine du pôle et la plateforme à disposition des acteurs (notamment les petits), pour favoriser la créativité applicative et de contenu.

  • Réalité virtuelle et réalité augmentée en réseau. Concevoir de nouveaux services, dans un premier temps destinés aux entreprises, qui combineront les technologies de réalité virtuelle et de réalité augmentée.

Concrètement, ces travaux déboucheront sur de nouvelles évolutions pour la TNT, la TVHD, le DVD ou encore la VOD, ainsi que pour les réseaux télécoms fixes et mobiles, afin que les images soient consultables par tous, à chaque instant, depuis n’importe quel endroit, à partir de n’importe quel terminal.

Face aux Nokia, Microsoft, Vodafone, Cisco et autres géants de l’industrie mondiale des TIC, la France doit développer son savoir-faire si elle ne veut pas se laisser imposer les normes de demain et voir son influence économique réduite au statut de marché final.

Le vidéophone au cœur des attentats

Video_amateur

Regardez avec attention ces 15 secondes de vidéo. Elles sont extraites d’un reportage de la chaîne anglaise SkyNews du time-code 35 secondes jusqu’à 50 secondes. 15 petites secondes de vidéo amateur, avec une image bruitée faute de lumière, des mouvements saccadés et des flous qui n’ont rien d’artistique. 15 secondes de témoignage brut dans une rame de métro, quelques instants seulement après l’un des quatre attentats meurtriers qui ont frappé Londres ce matin.

Ces images-là n’ont l’air de rien sur le plan esthétique. Et pourtant, elles valent plus que celles bien détaillées, cliniques et professionnelles des journalistes reporters d’image arrivés sur place dans le quart d’heure. Pourquoi ? Parce qu’elles sont filmées sur le vif, sans médiateur, sans filtre, sans parti pris éditorial. Elles sont l’information à l’état pur.

Ces images amateurs font bien sûr, comme à chaque catastrophe, l’ouverture des journaux télévisés. Toutes les chaînes d’information de CNN à LCI en passant par Al-Jazira les ont reprises dans leur intégralité. Mais il y a quelque chose de nouveau en ce 7 juillet 2005 : cette vidéo de 15 secondes ne sort ni d’un camescope VHS, ni d’une caméra mini-DV. Le vidéaste amateur les a tournées avec son… téléphone mobile !

Ce terminal nomade toujours à portée de main exprime aujourd’hui toute la puissance de la convergence entre l’audiovisuel et les télécommunications. Désormais, plus aucun événement planétaire impromptu ne saurait se soustraire à notre regard, avide d’images choc et authentiques, pour peu que l’un des témoins ait le réflexe d’en enregistrer quelques secondes sur son vidéophone. Chacun de nous devient avec son mobile multimédia un vidéo-reporter en puissance.

Comme le rapporte l'Agence France-Presse, les télévisions britanniques ont vite perçu l'intérêt de cette technologie : " Peu après les explosions, la chaîne privée d'information en continu SkyNews diffuse un petit texte indiquant : "Envoyez vos images à [email protected]".

La chaîne ITV indique sur son site internet: "Avez-vous des images d'un événement important que vous avez enregistré sur votre vidéophone 3G ? Savez-vous que vous pouvez nous l'envoyer à ITV News ?" Suit le mode d'envoi.

Pour sa part le site internet spécialisé "Blinkx TV", qui permet aux usagers de rechercher, par mot-clés, des films et vidéo-clips, a ouvert dans la journée de jeudi une section spéciale "Dernières nouvelles des attentats de Londres".

Avec la généralisation de la téléphonie 3G, à quand la première visiophonie amateur en direct d’une grande catastrophe ?

Ajout du 9 juillet 2005 : le site web de la BBC propose un dossier complet pour visionner toutes ces vidéos filmées avec des mobiles, LONDONERS' AMATEUR FOOTAGE.

MédiaCabSat : TF1 leader des thématiques

Mediacabsat Après quatre années de domination sans partage sur le paysage audiovisuel de complément, l’échappée de RTL9 prend fin en plein Tour de France. Les chiffres publiés par Médiamétrie sont sans équivoque : Eurosport, filiale de TF1, fait désormais jeu égal en tête avec la chaîne généraliste du groupe AB avec 2% de part d’audience sur la population abonnée à une offre de télévision élargie (15 chaînes et plus). Autre chaîne du groupe TF1 à monter sur le podium, TV Breizh avec 1,3% de part d’audience bat d’une longueur une chaîne historique du câble et du satellite Canal J, filiale de Lagardère, avec ses 1,2%.

A l’heure où la chaîne hertzienne TF1 voit sa part de marché régresser de 1% sur un an dans le dernier Médiamat, les excellents résultats des chaînes thématiques du groupe ont de quoi rasséréner Patrick Le Lay. Signe que la diversification porte ses fruits, TF1 place 6 de ses chaînes dans les 10 premières places du MédiaCabSat sur la période décembre 2004 – juin 2005.

Ses concurrents tentent de se rassurer avec des communiqués dithyrambiques sur leurs propres performances.  Le groupe Canal+ met l’accent sur les 10% de part d’audience de Canal+ Le Bouquet et la belle progression de CinéCinéma (+ 0,5% sur un an), tandis que Lagardère insiste sur les bons résultats de ses chaînes jeunesse et M6 sur son bouquet de chaînes musicales.

Mais tous ont déjà en tête la prochaine bataille de l’audience après le câble et le satellite, celle qui démarre sur les nouveaux réseaux de distribution comme la TNT, l’ADSL et le mobile.

Télévision à l’EBG : Content is king !

Ebg_1Que du beau monde dans les salons cosy de l’hôtel Intercontinental à Paris à l’occasion de l’assemblée générale de l’EBG (Electronic Business Group) : un Ministre en ouverture, Renaud Donnedieu de Vabres en charge du portefeuille de la Culture et de la Communication, et un plateau de choix parmi les dirigeants de grands groupes Média et Télécoms. Pour ne citer que les plus emblématiques : Patrick Le Lay (PDG de TF1, élu président de l’EBG en remplacement de François-Henri Pinault), Arnaud Largardère (Président de Lagardère), Nicolas de Tavernost (PDG de M6), Guillaume de Posch (PDG de ProsiebenSat1), Gerhard Zeiler (PDG de RTL Group), Emmanuel Florent (PDG de TPS), Michael Boukobza (Directeur Général de Free). Le thème de cette journée, Internet and Profitability, ne reflète pas la teneur des débats. Il a surtout été question de révolution des médias avec l’arrivée de la TV sur ADSL et de la vidéo sur mobile. Quel que soit le support, il en ressort une certitude : « le contenu est roi » !

Parmi les déclarations marquantes de cette journée, on retiendra celle volontariste du Ministre à propos de la télévision haute définition (TVHD). Renaud Donnedieu de Vabres estime qu’elle devra être disponible dans tous les foyers dans un an grâce à la TNT et au choix de la norme de compression MPEG 4. Il imagine en hertzien un bouquet de chaînes HD gratuites et payantes, incluant le service public.

Interrogé sur les rumeurs d’entrée de son groupe au capital de Canal+, Arnaud Lagardère a lâché : « Depuis 6 ans qu’on l’annonce, ça va se faire… Car il y a une vraie logique industrielle ! ». Clin d’œil à la vision de la « convergence » par Jean-Marie Messier, le jeune patron n’a pas caché ses craintes d’une intégration verticale de l’audiovisuel par les télcos. Selon lui, « dans 7 ans, France Telecom pourrait challenger Canal+ et TPS sur les droits du foot ». Il pointe également le risque d’une nouvelle bulle boursière autour de quelques acteurs dominants. Revenant sur le métier de base de Lagardère dans l’audiovisuel, l’édition de chaînes, il estime que comme aux Etats-Unis les contenus thématiques devraient à terme représenter 50% de l’audience. Dans cette perspective, il se dit agnostique quant aux choix des plates-formes de distribution, mais il juge indispensable de fixer rapidement une date de fin pour la télévision analogique. Seule une deadline permettra de stimuler la migration des téléspectateurs vers le marché de masse de la TNT (2/3 des foyers français en réception hertzienne aujourd’hui).

Le débat sur la TV par ADSL a donné lieu à une énième passe d’armes entre les deux rivaux TPS et Free, habitués à se retrouver devant les Tribunaux. Seule avancée, Emmanuel Florent se dit d’accord pour une reprise de son service de pay-per-view Multivision ainsi que de son futur service de vidéo à la demande sur la Freebox. En revanche, il refuse une fragmentation de son bouquet TPSL par Free avec une commercialisation chaîne par chaîne. De son côté, Michael Boukobza a rappelé l’exigence de Free de pouvoir diffuser TF1 et M6 sur sa set-top-box.

Globalement, les opérateurs télécom (Free, 9Télécom, FT) ont martelé qu’il était hors de question pour eux de devenir des producteurs de contenu audiovisuel. Hervé Payan, Directeur partenariats et service de la Division Contenus de France Telecom cite en exemple l’accord intervenu avec Canal+ pour la diffusion exclusive de Foot+ (7 des 10 matches de Ligue 1) en VoD sur Ma Ligne TV. Cela étant dit, les craintes exprimées par Arnaud Lagardère en sortent renforcées…

Les seuls à afficher une relative sérénité face aux télcos sont les grands groupes audiovisuels européens. Ni Patrick Le Lay ni Nicolas de Tavernost n’imaginent qu’un opérateur télécom puisse créer une chaîne de télévision gratuite. Pour le PDG de M6, la grande bataille se jouera sur l’acquisition et la protection des contenus. Son groupe cherche à intégrer verticalement les droits sur tous les supports (cinéma, pay-TV, VoD, mobile, internet, DVD) de manière à pouvoir gérer l’intégralité de la diffusion sans effet de parasitage par des concurrents.

Guillaume de Posch voit en la technologie TVoDSL une opportunité pour les chaînes gratuites de monétiser leur reprise par les fournisseurs d’accès internet. Ces derniers, à l’instar de Free en France, ont besoin de contenus forts et fédérateurs pour vendre du débit. Alors, pourquoi les chaînes gratuites ne se feraient-elles pas payer ?

Pour finir, Patrick Le Lay lâche une anecdote savoureuse sur son activité de la nuit précédente. Il explique comment à minuit, n’ayant pas la télé dans sa chambre, il a regardé pour la première fois LCI (forcément !) en direct en streaming sur son mobile 3G. Son expérience personnelle de télénaute le conforte dans l’idée que les chaînes du groupe TF1 doivent aller sur tous les supports en adaptant leur contenu. Aucune ambiguïté, le message est bien passé : « Content is king » !

L'ascension de France Telecom sur Le Tour

Tour_de_franceQuelques semaines après une présence remarquée sur Roland Garros, France Telecom récidive sur le Tour de France. La Grande Boucle est l'occasion de montrer son savoir-faire et de prouver l'efficacité d'un groupe télécom intégré.

En amont, France Télécom Events Solutions sera chargé des dispositifs de diffusion broadcast (satellite et faisceaux hertziens, 22 signaux vidéo simultanés dont celui de l'Eurovision) grâce à l'expertise de GlobeCast ainsi que des moyens de communications (fixe, mobile, SDSL, Wi-Fi) pour les organisateurs et la presse. Près de 400 techniciens seront mobilisés.

En aval, Orange et Wanadoo se chargeront de la distribution des contenus numériques auprès des particuliers.

Sur le mobile, Orange World diffusera en léger différé la vidéo de la course ainsi que des résumés, les classements et des interviews. On retrouvera également des services Audiotel et SMS.

Sur le web, la chaîne Sport de Wanadoo fera vivre l'événement cycliste en direct, avec différentes formules payantes pour regarder les images et commentaires de France Télévisions sur son ordinateur (de 1,69 euros pour deux heures à 20 euros pour la durée du Tour).

Enfin, tous les soirs, les services de visiophonie de France Telecom permettront de regarder les temps forts de la course moyennant 50 centimes d'euro par vidéo.

Le Tour de France est diffusé par 78 chaînes de télévision dans 170 pays. Près de 300 professionnels de France Télévisions et de la SFP participent à l’élaboration des 2.400 heures de programmes regardées par 2 milliards de téléspectateurs.

Du cash pour La Banque Audiovisuelle

La_banque_audiovisuelleDans le contexte d’un marché de la vidéo à la demande qui se cherche, l’arrivée d’un nouveau compétiteur ne peut être que saluée. Face aux mastodontes comme Canal+ et sa filiale MovieSystem, Ma Ligne TV de France Telecom, ou encore le futur service de VoD de TF1, La Banque Audiovisuelle est bien décidée à jouer les trouble-fêtes. Pour preuve, la société vient de lever 2,5 millions d’euros auprès d’investisseurs privés en vue du lancement de sa plate-forme Vodeo.tv en septembre.

L’équipe dirigeante compte quelques pointures de l’internet et de l’audiovisuel, dont certains bloggeurs notoires (cherchez bien dans ma liste « Blogs dans le coin »). Les ambitions sont clairement affichées : se développer à l’international et « constituer la première base mondiale francophone de vidéos, centrées sur la connaissance, le savoir et les passions, consultables et téléchargeables sur internet ».

Avec un positionnement complémentaire des plates-formes de distribution de films récents, citées ci-dessus, La Banque Audiovisuelle proposera des vidéos pour la plupart inédites en DVD compte tenu de leur caractère spécialisé. Il s’agit de documentaires, de reportages et d’émissions télévisées. Le concept marketing sur lequel repose Vodeo.tv est « The Long Tail » déjà expliqué sur ce blog. Le catalogue devrait compter 5.000 références à la fin de l’année. Ces programmes payants pourront être téléchargés, streamés ou gravés sur DVD.

D’ici là, LBA devra en amont de la chaîne de valeur convaincre de nouveaux producteurs de lui céder l’exploitation de leurs droits audiovisuels et en aval nouer des partenariats de distribution avec des fournisseurs d’accès internet.

Ajout du 17 septembre 2005 : Vodeo.tv, c'est parti... Tous les détails ici :

http://video.noosblog.fr/television_video_mobile/2005/09/vodeo_la_vod_sc.html

Le nouvel eldorado mobile

Orange_world_videoAlors qu’Orange vient d’être distingué au Mobile Entertainment Forum en remportant le prix du meilleur service mobile pour son portail Orange World Video et son offre de télévision en direct, la vidéo sur mobile commence à faire florès dans la presse généraliste.

Dans Le Monde daté du 17 juin, Guy Dutheil,  le spécialiste audiovisuel du quotidien, n’hésite pas à titrer sur « Le téléphone mobile, nouvel eldorado des télévisions et des radios ». 

On apprend dans ce papier que LCI a diffusé la conférence de presse de Florence Aubenas en direct sur le mobile. Mais, par pudeur, aucun chiffre sur le nombre d'utilisateurs connectés. Le directeur général de La Chaîne Info du groupe TF1, Jean-Claude Dassier, explique le positionnement de ce nouveau format : « une chaîne de hot news très différente de la télé que l’on connaît. Nettoyée. Il n’y a que des infos ».

Plus original, l’article révèle que Claire Leproust, ex-dirigeante de CanalSatellite, prépare avec sa société de production TV for Mobile « une chaîne généraliste pour un grand opérateur du téléphone mobile ». Là, aucun détail sur le business model de cette chaîne. Sera-t-elle financée par les utilisateurs au travers de leur forfait 3 G ou, plus improbable, par la publicité ?

Autre exemple de production spécifique : le « mobisode », autrement dit le feuilleton sur mobile. La Fox a vendu à Vodafone en Grande-Bretagne et Verizon aux USA vingt-quatre mobisodes d’une minute inspirés de la série TV « 24 heures chrono ». Baptisé « 24 : conspiracy », ce format court représente un marché de plusieurs de centaines de milliers d’euros pour le studio.

Toutefois, Claire Leproust tend à relativiser la solvabilité de ce nouvel eldorado. Pour elle, le grand rendez-vous aura lieu dans « cinq à dix ans, quand le mobile sera devenu un média puissant ». Patience, donc…

Florence Aubenas et Hussein Hanoun libérés

Florence_aubenas Enfin libres !

Ce dimanche marque l'épilogue d'une grande campagne de mobilisation médiatique et blogosphérique. La journaliste française Florence Aubenas et son accompagnateur irakien Hussein Hanoun ont été libérés après plus de 5 mois de captivité en Irak. Information donnée par le Quai d'Orsay ce matin.

L'arrivée de l'envoyée spéciale de Libération en fin de journée sur la base aérienne de Villacoublay va donner lieu à un déploiement exceptionnel de la part des chaînes de télévision, avec directs et éditions spéciales.

A la veille de Noël, le retour des deux ex-otages français en Irak Christian Chesnot et Georges Malbrunot avait déjà mobilisé une armada de journalistes internationaux commentant en direct les premières embrassades sur le tarmac parisien.

Mélange d'information et d'émotion, de communication et de communion, ces directs sont prisés par les téléspectateurs. Peu importe la valeur ajoutée du contenu et la qualité de la mise en scène, l'important c'est d'avoir l'impression d'y participer. Toute la portée sociologique du média télévision se manifeste dans ces moments symbiotiques et historiques.

Pour ceux que cette réflexion intéresse, je vous invite à (re)lire l'un des ouvrages de référence du très médiatique chercheur au CNRS Dominique Wolton : Eloge du grand public. Le sociologue défend le principe d'une télévision généraliste et non-fragmentée, une télévision génératrice de lien social, qui rassemble plutôt qu'elle ne ghettoïse à l'inverse, pense-t-il, des chaînes thématiques.

TiVoToGo : enregistré à la TV, lu sur mobile

Yepp_yh_999On connaissait la « convergence », chère à Jean-Marie Messier, raillé en son temps car le concept était trop en avance sur la maturité de la technologie et des usages. Il faudra désormais composer avec un concept inverse et complémentaire : la « divergence ». Il ne s’agit plus d’accéder à tous les contenus depuis un terminal unique (téléviseur, PC ou téléphone mobile), mais au contraire de consommer un même contenu sur différents terminaux.

Vous en rêviez ? Eh bien, ce n’est pas Sony qui l’a fait, mais TiVo !

Le fabricant américain de décodeurs TV à disque dur annonce qu’il est désormais possible de regarder sur son PDA ou son Smartphone le programme télé ou le film enregistré dans son salon à partir d’un PVR (personal video recorder) TiVo Series 2.

La solution TiVoToGo Transfers est compatible avec les appareils Portable Media Center fonctionnant sous le système d’exploitation Windows Mobile de Microsoft. Des terminaux Creative Zen, iRiver et Samsung, comme le Yepp YH-999 en photo ci-dessus, supportent cette innovation réservée pour le moment aux téléspectateurs américains.

TPS interpelle Free

FreeboxSigne que la plate-forme de télévision payante de TF1 et M6 connaît un début d’année difficile, TPS vient d’envoyer une sommation interpellative au second fournisseur d’accès internet français, Free. C’est Enguérand Renault, journaliste aux Echos, qui révèle l’information.

TPSL, le bouquet de chaînes thématiques par ADSL, demande à être repris sur la Freebox dans les mêmes conditions commerciales que son concurrent CanalSatDSL. Michael Boukobza, le directeur général de Free, y serait favorable mais pose une condition : que TF1 et M6 acceptent en parallèle d’être diffusées sur son service de télévision par ADSL. Les deux chaînes privées refusent depuis novembre 2003 d’être reprises, au grand dam de Free qui a porté l’affaire devant le Conseil de la Concurrence.

Ce nouvel épisode renverse sensiblement le rapport de force, puisque désormais TPS souhaite que ses chaînes payantes aient leur place sur la Freebox pour freiner l’ascension du bouquet DSL de Canal+, également diffusé sur Ma Ligne TV de France Telecom et sur la Neufbox de 9 Télécom.

Ce changement de stratégie de TPS intervient après des mois d’avril et de mai décevants en terme de recrutement d’abonnés. Grâce à l’exclusivité de la L1 de football pour Canal+ et une meilleure distribution sur les plate-formes DSL, son rival CanalSat conforte sa position de leader. De quoi donner du crédit aux nouvelles rumeurs de fusion entre TPS et CanalSat.

Mise à jour du 11 décembre 2005 : Vivendi Universal annonce la fusion entre TPS et CanalSat.

TV Notes 2005 : le second tour que vous attendiez

Tv_notes_2005Que vous aimiez ou détestiez la télévision, vous avez forcément un point de vue sur les programmes du petit écran. Parfait ! Dans ce cas, je vous invite cordialement à participer à la désignation des Tops et des Flops de cette saison audiovisuelle 2005. La seconde édition du concours " TV Notes " vient de démarrer sur le web. Jusqu’au 28 juin, les internautes sont appelés à voter sur des listes de nominés.

Parmi la vingtaine de catégories soumises à l’approbation des téléspectateurs, on trouve notamment la « Meilleure révélation » (du côté émission comme du côté animation), la « Meilleure animatrice », le « Meilleur animateur », la « Meilleure chaîne hertzienne », la « Meilleure chaîne du câble et du satellite ». Mais aussi le « Bide de la saison » (ça va casser !) et une catégorie « Il (elle) nous manque » avec comme nominés Patrick Sabatier, Jacques Martin, Dorothée, Denise Fabre, Jean-Claude Bourret et l’inénarrable Lagaf’ (là, ça va farter !). Difficile au moment de passer dans l’isoloir de les départager dans la mesure où, il faut bien l’avouer, la plupart d’entre eux ne nous manquent pas du tout…

Effet direct de la TNT, on soulignera l’apparition d’une catégorie supplémentaire par rapport à la première édition de TV Notes, celle de «Nouvelle chaîne de la saison ». Là, les nominés sont déjà plus appétissants puisque l’on trouve Direct 8, NRJ 12, NT 1, Filles TV, Pink TV et France 4.

L’an passé, 27.000 votes avait été pris en compte. Il faut noter que c’est l’une des rares occasions pour le public de donner son avis sur la télévision. De surcroît, sans que cela ne remette fondamentalement en question l’avenir de l’Union européenne. Alors, profitez-en !

Si l’opération est un succès, cela donnera peut-être envie aux responsables du magazine « Télé 7 Jours » de relancer leur propre palmarès, les fameux 7 d’Or.

A présent, je serais curieux d’avoir vos pronostics sur la catégorie « Il (elle) nous manque ».

Happy birthday CNN !

Cnn_25_ans« Breaking news » , « Live », « Special report », c’est à ces gimmicks visuels que l’on reconnaît depuis 25 ans la chaîne info du groupe Time Warner créée par Ted Turner.

Arrivée à l’âge adulte, CNN a depuis fait des émules puisque l’on compte aujourd’hui dans le monde plus de 70 chaînes calquées sur ce format 100% news.

La première chaîne d’information en continu fête officiellement son anniversaire le 1er juin. A cette occasion, elle diffuse pendant tout le mois de juin des programmes courts relatant les moments historiques vécus en direct à l'antenne.

25 ans après son démarrage, plus qu’une chaîne CNN est devenu un véritable empire de l’information audiovisuelle avec 26 bureaux sur tous les continents, plus de 4.000 collaborateurs, 260 millions de foyers initialisés et des programmes en six langues (anglais, allemand, espagnol, arabe, turc, japonais).

Lancée le 1er juin 1980 auprès de 1,7 million de foyers câblés américains, elle connaît son heure de gloire en janvier 1991 lors de la guerre du Golfe. CNN est en direct de Bagdad la nuit où la guerre en Irak est déclarée, avec un record d’audience aux Etats-Unis. Record également dans le reste du monde : près d’un milliard de téléspectateurs, l’audience la plus large de l’histoire pour un événement non sportif.

La chaîne peut se vanter également d’avoir innové en faisant évoluer les outils de reportage vidéo. Pour Nic Robertson, correspondant international en chef, depuis la guerre du Golfe les méthodes de travail ont été métamorphosées par l’évolution des technologies de collecte de l’information : « Loin sont les jours de mon téléphone satellite de 30 kilos et gros comme une valise que j’avais dissimulé à Bagdad. Nous utilisons aujourd’hui des appareils à batterie qui tiennent dans la main, à peine plus gros qu’un téléphone portable. Tout le matériel nécessaire pour émettre en direct tient maintenant dans un petit sac à dos. Il est à présent possible d’enregistrer depuis des endroits isolés où les conditions de communication sont mauvaises, et les sources d’énergie limitées. Quelle libération ! La technologie DNG (Digital Newsgathering Technology) nous propulse vraiment au coeur d’un événement. Elle nous permet de transmettre des images en direct en quelques minutes et de suivre les rebondissements sur le terrain sans dépendre d’un retour à notre base ».

Toutefois, s’il est un combat que CNN a bel et bien perdu, c’est celui de l’audience aux Etats-Unis. Sa concurrente Fox New, au ton populiste et très proche des conservateurs de la Maison Blanche, s’est imposée dans les foyers américains à l’occasion du récent conflit irakien.

Aujourd’hui, CNN ne demeure la référence en matière d’information qu’à l’international. La marque jouit d’une très forte notoriété. A telle enseigne que l’on parle systématiquement de « CNN à la française » pour qualifier l’un des grands projets audiovisuels de notre gouvernement.

D’un point de vue purement français, on notera deux ratés dans la stratégie de CNN sur le Vieux Continent :

- En dépit de son imposant réseau de correspondants, CNN International n’a toujours pas de bureau permanent à Paris. Sa tête de pont européenne est à Londres.

- Faute d’un accord de partenariat avec Canal+, à l’instar de CNN+ en Espagne, elle a manqué en 2001 une belle opportunité de s’imposer en France en s’associant à i-télévision.

Et pour les 25 ans à venir, me direz-vous ? Seule certitude : face à la concurrence d’Euronews et des chaînes info françaises (i>télé, LCI, Direct8 et bientôt BFM TV), l’absence d’une version francophone de CNN risque de la marginaliser dans son statut particulier de « Voix de l’Amérique ».

TV sur mobile… à l’étude

Vido_sur_mobilePas de cours magistral dans le grand Amphi de l’Université de Paris Dauphine, ce mardi. Mais une audience studieuse et captive pour la conférence de l’Electronic Business Group consacrée à la vidéo sur mobile.

A défaut de tests à grande échelle en France, pour le moment, tous les acteurs du mobile et de la télévision en sont réduits à analyser les expériences étrangères, passer au crible les études de marchés de grands instituts… et pêcher quelques infos dans des conférences où chacun épie son voisin et tente d’éviter les fuites sur ses propres projets. Résultat, pas de scoop à l’occasion de ce débat !

Sur le fond, les orateurs décrivent trois axes de travail dans les prochains mois :

1 - mesurer l’appétence des consommateurs pour ces nouveaux services,

2 - bâtir une offre tarifaire simple,

3 - faire vivre l’écosystème de la TV sur mobile.

Chez le premier opérateur mobile français, Julien Billot annonce d’ores et déjà 1 million de vidéos téléchargées par mois et 50.000 clients à la TV Live. Le directeur marketing d’Orange croit au mobile comme 4ème écran après le cinéma, la télévision et l’ordinateur personnel. Avec une spécificité : il ne s’agit plus d’usages collectifs mais d’usages individuels. Il envisage le mobile comme le média personnel que l’on peut consulter quand on veut et où l’on veut. Conséquence : il faut le traiter comme un média à part avec des formats et contenus spécifiques. A titre d’exemple, la pub télé diffusée sur mobile ne pourra être la même que sur un téléviseur, ne serait-ce qu’à cause de la taille d’écran. Afin d’évaluer l’intérêt de ses clients pour ces nouveaux services audiovisuels, Orange va bientôt tester la vidéo à la demande et la télévision gratuites les week-ends.

Même état d’esprit chez SFR. Solène Jaboulet, responsable des partenariats stratégiques, explique que l’offre Découverte permet aux abonnés de s’essayer gratuitement au visionnage de 29 chaînes TV live et à la vidéo à la demande.

Laurent Herbillon, directeur du développement des services de Bouygues Telecom, n’est pas sur la même longueur d’onde. Il souligne qu’aujourd’hui regarder le journal télévisé de TF1 sur son mobile coûte près de 15 euros compte tenu de la facturation du transfert de données par les opérateurs. Il estime qu’il faut créer des contenus avec une vraie valeur ajoutée en situation de mobilité et un prix réaliste. Pour le moment, Bouygues mise surtout sur la personnalisation du téléphone, l’usage dominant du multimédia mobile. Depuis novembre 2004, un million de vidéo sonneries ont été téléchargées sur le portail i-mode.

Résolument aux antipodes de cette position prudente, on trouve le vice-président et délégué général de Nokia Mobile Phone. Serge Ferre se montre volontariste en pointant le potentiel de la TV sur mobile si elle venait à rattraper les usages de la télévision… avec, rêve-t-il, plusieurs heures de consommation par jour. Il prédit une très forte croissance pour arriver dans 5 ans à un marché de masse, là où la voix sur mobile a mis 15 ans pour s’imposer depuis les débuts du GSM.

Côté éditeur, le directeur général de France Télévisions Interactive, Laurent Souloumiac estime qu’il faut nécessairement adapter les contenus au terminaux avec des formats courts et du recadrage. La télévision de service public compte bien se positionner sur l’info, l’info régionale en particulier avec les rédactions de France 3, le sport et le divertissement. Mais il exclut totalement une thématique : le charme. Concernant le modèle économique, pas de tabou. Tout ce qui n’est pas financé par la redevance, autrement dit en dehors de la diffusion hertzienne terrestre, tout peut être payant.

Quant à TPS, éditeur de bouquet numérique, il souhaite construire sa propre offre mobile dans un univers audiovisuel en expansion. Son directeur général adjoint marketing commercial et développement, Franck Abihssira, veut proposer des packages de « time-consuming » pour que les abonnés puissent regarder la TV où qu’ils soient et quel que soit leur terminal. Il insiste sur la nécessaire compréhension des besoins des mobinautes d’aujourd’hui et de demain. Reste à identifier les contenus qui marchent, puis ensuite à construire une offre de services à un prix adapté et à faire vivre l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur : chaînes TV, éditeurs vidéo, agrégateurs de contenus, distributeurs de bouquet, opérateurs mobile, équipementiers et fabricants de terminaux…

Fait suffisamment rare pour être souligné, la régulation était bien représentée à la tribune avec un membre du CSA, Francis Beck, et un membre de l’ART, Michel Feneyrol. Tous deux ont noté que la TV sur mobile n’est qu’une évolution logique de la numérisation de l’audiovisuel. On assiste à une dynamique des offres identique à celles du câble et de la paire cuivrée téléphonique avec une convergence multiple play : voix, data, image fixe et à présent vidéo. Francis Beck se dit agnostique sur le choix d’un modèle gratuit ou payant. Selon lui, les deux peuvent co-exister sur le mobile. C’est aux opérateurs de prendre leurs risques. Michel Feneyrol voit dans le budget de la ménagère une limite au développement d’offres payantes. La communication électronique représente près 2,4% du budget moyen des Français. Difficile d’imaginer une croissance du volume de ces dépenses, ce qui signifie que le consommateur substituera la vidéo à la voix dans son panier télécom.

Sur le plan technique, les réseaux point à point du type GPRS, EDGE ou 3G avec la norme UMTS ne seront pas en mesure de délivrer des flux vidéo simultanés dans le cadre d’une consommation de masse. Il faut donc envisager des solutions broadcast en s’appuyant par exemple sur la norme DMB expérimentée en Corée ou sur la norme européenne DVB-H. Le CSA se dit également agnostique quant aux choix technologiques pour la diffusion de chaînes de télévision sur terminaux mobiles. La limitation réside dans la disponibilité des ressources hertziennes. Les fréquences font partie du domaine public et sont rares. C’est donc l’expérimentation qui permettra de déterminer quelle utilisation en faire, notamment les bandes de fréquence IV et V de la TNT. Seront-elles dédiées au mobile ou aux télévision locales ou encore à la TVHD ?

A l’issue de tests techniques sur deux fréquences depuis la Tour Eiffel, le CSA devrait donner prochainement son autorisation pour deux expérimentations de TV sur mobile en septembre. Deux consortiums sont en lice : l’un emmené par SFR, l’autre par Orange et Bouygues.

L’ART est en phase avec la démarche du CSA. Mais Michel Feneyrol ajoute qu’il faudra veiller à ce que la réception soit bonne en outdoor et en indoor, ce qui exclut d’emblée de hautes fréquences comme le satellite ou le Wi-Fi peu pénétrantes dans les bâtiments. Il sera nécessaire aussi de s’assurer de la cohérence de nos choix technologiques avec nos voisins européens, avec pour corollaire une compatibilité des terminaux de réception mobile.

Conclusion : sur le plan technique, réglementaire et économique, il faudra attendre la fin de l’année, dans le meilleur des cas, pour voir le marché de la télévision sur mobile se dessiner.

Ci-dessous, en goodies photo à défaut de vidéo, mes amis blogueurs présents à la conférence de l’EBG : Olivier Missir, aka PeeWee, et un joli binôme de pros de la VoD Rodriguo Sepulveda et Emery Doligé.

Loin des amphis, la TV sur mobile est aussi un sujet d’étude dans la blogosphère, alors n’hésitez pas à réagir et à donner votre avis de client/prospect potentiel.

Olivier_missir_4

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La TV mobilise sur le mobile

Tv_mobileSi le thème de la télévision sur mobile vous passionne autant que moi, deux rendez-vous importants à ne pas manquer dans les prochains jours.

A tout seigneur, tout honneur... à la télévision d’abord, avec l’émission « 8-FI » ce dimanche à 22h sur Direct8.

Pour ceux qui ne reçoivent pas encore cette chaîne de la TNT, vous pourrez suivre l’émission en direct (cela va de soi) sur son site web. Elle est présentée par Dominique Delport, ex-journaliste de M6 et patron de Streampower, filiale de Bolloré Média spécialisée dans le streaming.

Parmi les invités, Pascal Thomas qui développe la vidéo sur mobile au sein d’Orange, des constructeurs et des équipementiers. Les consommateurs seront représentés par Bernard Dupré, délégué général de l’Afutt (Association française des utilisateurs de télécommunications). Gageons que, pour un débat télévisé, il ne sera pas trop technique.

Deuxième rendez-vous de la semaine, réservé aux professionnels uniquement, mardi à l’Université Paris Dauphine. Les adhérents du club d’affaires EBG auront droit eux aussi à un plateau de choix sur le thème de la télévision sur mobile. A signaler la présence simultanée d’un membre du CSA et d’un membre de l’ART, les deux régulateurs ayant leur mot à dire sur le déploiement des futures offres.

J’essaierai de vous rendre compte des échanges sur mon blog. Comme on dit en télévision, « restez avec nous » !

Guide des chaînes thématiques

Chaines_thematiques_2 C’est en quelque sorte l’équivalent de la visite annuelle de la médecine du travail pour les chaînes de télévision thématiques, un check-up pour faire le point sur la santé économique de ces petites chaînes qui grandissent sur le câble et le satellite à l’ombre des grandes sœurs hertziennes.

L'ACCeS (Association des Chaînes Conventionnées éditrices de Services) vient de publier la troisième édition du Guide des chaînes thématiques. Le CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel), le CNC (Centre national de la cinématographie), la DDM (Direction du développement des médias), et le SNPTV (Syndicat national de la publicité télévisée) sont associés à l’ouvrage, de même que le cabinet NPA Conseil chargé de sa réalisation.

Le principal événement à retenir pour l’année 2004, c’est l’apparition des premières offres de télévision par ADSL, en prélude au lancement plus récent de la TNT. En 2005, ces nouveaux réseaux devraient permettre aux chaînes thématiques d’accélérer leur pénétration dans les foyers français et par conséquent leur développement économique.

Car c’est du côté du téléspectateur que se joue la partie. Il faut noter que les chaînes thématiques captent déjà près d’un tiers de l’audience de la télévision sur les foyers initialisés. Depuis dix ans, leur part d’audience ne cesse d’augmenter. Les chaînes Mini-généralistes et Jeunesse sont en tête devant le Cinéma, la Fiction et le Sport.

Du point de vue de l’offre, en octobre 2004, le tiercé des thématiques les mieux représentées sur le câble et le satellite était le suivant :

- 19 chaînes Cinéma

- 14 chaînes Jeunesse

- 12 chaînes Documentaire

On remarquera que ce sont des chaînes qui motivent le plus souvent l’abonnement à une offre de télévision payante et sur lesquelles les deux principaux éditeurs de bouquet, CanalSatellite et TPS, cherchent à se différencier par leur offre de programmes.

Côté abonnements précisément, la croissance du parc continue mais faiblement. 26,4% des foyers français étaient abonnés à une offre de télévision élargie (plus de 15 chaînes) en juin 2004, contre 25,8% un an plus tôt. Le satellite reste le principal moyen d’accès avec 59% de part de marché. Toutefois, le parc d’abonnés au câble croit légèrement plus vite.

Sur le plan sociologique, les abonnés au câble / satellite sont plus masculins, plus jeunes et disposent de revenus plus élevés que la moyenne des téléspectateurs.

Concernant le chiffre d’affaires des chaînes thématiques, on notera qu’il est reparti à la hausse en 2003 avec 893 millions d’euros, selon les statistiques les plus récentes fournies par le CSA. C’est huit fois plus qu’en 1993. Cette reprise s’explique par une meilleure conjoncture publicitaire et un parc d’abonnés en croissance. Toutefois, il faut savoir que le revenu moyen par abonné (ARPU) tend lui à diminuer, dans la mesure où les opérateurs câble et satellite ont renégocié à la baisse les redevances aux éditeurs de chaînes.

Une bonne nouvelle : l’ouverture l’année dernière de la publicité aux secteurs interdits (distribution , presse et édition littéraire) a permis de générer 10 millions d’euros de revenus supplémentaires pour la seule période janvier / août 2004.

Sur le plan capitalistique, le Guide constate que les chaînes thématiques sont de plus en plus intégrées aux grands groupes (TF1, Canal+, Lagardère, M6). Cela leur permet de sécuriser leur distribution en s’adossant à une plate-forme « maison » comme CanalSatellite ou TPS. Dans ces conditions, il devient de plus en plus difficile pour les éditeurs indépendants de trouver leur équilibre économique. C’est ainsi que Pathé s’est résolu en 2004 à vendre Voyage, Comédie, TMC et Cuisine TV aux grands groupes audiovisuels. De la même manière, France Télévisions a cédé Histoire à TF1 tandis que Suez revendait Paris Première à M6.

Sur le plan financier, les résultats du secteur ne sont pas brillants avec une perte cumulée de 40,9 millions d’euros en 2003. Autrement dit, les chaînes thématiques continuent de perdre de l’argent. Les trois types de chaînes qui réalisent des bénéfices sont le Téléachat, l’Art de vivre et la Fiction.

Pour finir, le Guide des chaînes thématiques se veut un véritable outil de référence pour la profession, une centaine de chaînes sont présentées sous forme de fiches analytiques. Cela permet d’appréhender pour chacune son identité, son économie, ses programmes et son audience.

Un regret, toujours le même depuis 3 ans que le Guide existe : dommage que le site web de l’ACCeS ne tienne pas compte des naissances de chaînes depuis le début de l’année. Ainsi, Direct8 et NRJ12 sont aux abonnés absents. Il faudra patienter un an pour passer de l’autre côté de l’écran de ces chaînes de la TNT.

Noos challenge France Telecom

Noos_telephone_2Téléphoner depuis une ligne fixe sans abonnement à France Telecom, c’est possible !

Comment ? Eh bien, cette offre alternative transite par le câble à la place de la paire cuivrée de l’opérateur historique.

Après UPC France, c’est au tour de Noos de se positionner sur le créneau porteur du triple play : une offre «trois-en-un» avec télévision, internet haut débit et téléphonie.

Toutefois, l’offre de téléphonie numérique NOOS TEL peut être souscrite séparément pour les monomaniaques du combiné. L'abonnement de base, à 7€ / mois, est deux fois moins cher que celui de France Télécom.

Pour créer le buzz, le premier câblo-opérateur français lance une opération événementielle, avec 100 packs triple play d’un an gratuit à gagner samedi 21 mai à la boutique Noos de Bercy. Pour participer au jeu concours et vérifier si l’on est éligible dès à présent (650.000 prises en Ile-de-France à ce jour) ou plus tard, c’est ici : 

www.jeveuxmonnoostel.com

Jouez jusqu'au 31 décembre 2005 ... Il y a de nombreux lots à gagner (voyages, home cinéma, ordinateur portable, iPod mini, téléviseur LCD, lecteur DVD-Dvix,…) !

Depuis son rachat par le leader du câble européen, UnitedGlobalCom, filiale de l’américain Liberty Media, Noos investit massivement dans son réseau afin de pouvoir délivrer un service de qualité supérieure aux offres triple play par ADSL. Comme l'explique au Journal du Net le directeur marketing et commercial, Christopher Traggio, la principale force d'UPC-Noos réside dans le fait d'être propriétaire de son réseau de bout en bout. Il insiste sur le fait que, contrairement à la VoIP des fournisseurs d'accès internet, l'offre de téléphonie par câble NoosTel est une offre fiable, qui ne se dégrade pas en fonction de la distance géographique. Elle n'est pas impactée non plus par l'utilisation simultanée de la télévision et de l'internet haut débit.

Compte tenu des investissements nécessaires au déploiement de la téléphonie, l'Avicca (ex-Avicam), l'Association des villes et collectivités pour les communications électroniques et l'audiovisuel, prédit dans son dernier bulletin, que cette diversification du métier de câblo va entraîner une consolidation du marché à l'échelle européenne.

Le mouvement pourrait même s’accélérer avec la sortie en 2006 d’offres quadruple play : triple play + téléphonie mobile. La maîtrise de la distribution des contenus numériques et de la relation avec les clients finaux est au cœur de la stratégie de tous les grands groupes médias et télécoms… sur le fixe comme sur le mobile.

Après la «télé Coca», la «télé biberon»

BbPolémique aux Etats-Unis autour du conditionnement des jeunes enfants par la télévision.

La chaîne HBO Family vient de diffuser samedi à destination du très jeune public un nouveau programme d’animation baptisé Classical Baby. La chaîne, sur abonnement et sans publicité, se vante de vouloir sensibiliser les bambins aux grandes œuvres musicales classiques, mais aussi à la peinture et à la danse. Bref, elle joue sur le " mieux disant culturel " pour reprendre une expression galvaudée en France. Avec pour ambition, ni plus ni moins, de favoriser le développement personnel de l’enfant sur le plan sensoriel et de le rapprocher de ses parents !

Ce programme est loin de faire l’unanimité. Des psychologues de la CCFC, une association de protection des enfants contre le consumérisme, dénoncent le conditionnement quasi pavlovien des moins de 2 ans, livrés à eux-mêmes face au tube cathodique. Elle suggère aux parents d’éteindre la télévision et de s’amuser en musique avec leurs boutchous s’ils veulent leur transmettre un intérêt pour l’art dès le plus jeune âge.

Festival de stars TV… au Champ de Mars

People

A l’heure où les flashes des paparazzi crépitent sur la Croisette à Cannes, avec dans le viseur la montée des marches et la poitrine de Sophie Marceau, il est un lieu hors du temps à Paris où l’on croise en toute quiétude de nombreuses personnalités. Au pied de la Tour Eiffel, le Champ de Mars attire depuis toujours les habitants du 7è et du 15è arrondissements… inconnus ou célèbres.

Ayant fait de ce parc de 24 hectares mon terrain d’entraînement pour le marathon, j’y rencontre régulièrement des personnalités du petit écran. Si je devais faire une typologie des « people » du Champ de Mars, je dirais qu’ils se répartissent en 4 catégories.

  • Les simples promeneurs, d’abord. L’un d’entre eux est passé à la postérité, il y avait ses habitudes dans les années 90. Il s’agit de François Mitterrand, dont les balades sont désormais sur le grand écran. Beaucoup moins illustres que l’ancien Président, d’autres soldats de la République comme Raymond Barre, Jacques Toubon ou encore Jean-Paul Huchon, le président de la région Ile-de-France, arpentent en voisins cet ancien champ de manœuvre face à l’Ecole Militaire.
  • Seconde catégorie, les célébrités en famille. On peut ainsi apercevoir l’actrice Anne Parillaud, Patrice Duhamel directeur général de France Télévisions en charge des antennes et du développement, Guilaine Chenu co-présentatrice du magazine Envoyé Spécial sur France 2, l’épouse de Belmondo et ex-« cocogirl » Natty, Claire Chazal et Philippe Torreton surveillant leurs progénitures sur les aires de jeux.
  • Troisième catégorie, les amis de la gente canine. Michel Boyon, ancien patron de Radio France et auteur de rapports sur la TNT, le couturier Yves Saint-Laurent, Jean-Paul Belmondo, Bernard Tapie ou encore Mathieu Kassovitz sortent leur toutou dans ce vaste espace vert pour des raisons qu’il n’est nul besoin d’expliquer ;-)
  • Quatrième et dernière catégorie, les sportifs. Le compositeur Luc Plamondon, marcheur qui avance plus vite que la musique, le porte-parole du gouvernement et ministre délégué au Budget Jean-François Copé, adepte du jogging-conférence téléphonique, l’animatrice Isabelle Giordano, sous la garde rapprochée de son époux, ou encore Patrick Monteil, baladeur MP3 sur les oreilles et chrono en main, foulent le terrain stabilisé le dimanche. A voir le commentateur télé du Marathon de Paris et présentateur de Soyons sport ! sur France 4 fendre l’air, je peux vous assurer qu’il mérite bien le qualificatif de « journaliste sportif ». Enfin, une pensée pour mes amis et compagnons de foulée Vincent Touraine, journaliste sur Bloomberg Télévision, et Michel Turin, journaliste aux Echos, sans qui les kilomètres d'entrainement ne seraient que monotonie. Plus occasionnel, un autre ancien camarade de Bloomberg TV, Thomas Blard, aujourd'hui journaliste à Investir et présentateur de la bourse sur LCI.

Ah, j'allais l'oublier, dans la catégorie spéciale Simple touriste : la facétieuse et sexy Paris Hilton, assaillie par les fans pour un autographe, une vidéo amateur habillée de 30 secondes ou une photo souvenir sous la Tour Eiffel. Mais cela mérite-t-il vraiment que l'on s'y attarde ?

Maintenant, si en venant au Champ de Mars comme on va au Festival de Cannes, vous n’apercevez aucune de ces vedettes, ni quelques autres personnalités du quartier comme Sylvie Vartan ou Jean-Pierre Elkabbach, ne soyez pas frustré. Je vous invite à vous défouler avec mes amis de la Gym Suédoise. Tous les dimanches de mai, à 11h, plus d’une centaine de personnes se retrouvent en plein air devant le kiosque à musique et c’est gratuit. Pas de fanfare pour accompagner les mouvements, mais une sono qui crache de la dance music. Ils vont bientôt créer leur Noosblog, avec une pétition pour obtenir l’autorisation de la Mairie d’organiser leurs séances de gym musicale au pied des plus célèbres monuments parisiens. Je vous informerai dès qu’elle sera en ligne.

VOD : compte à rebours avant le décollage

Logoebg

S’il y a bien une seule certitude sur le marché de la Video On Demand (VOD), c’est que cette année sera celle du lancement de nouvelles plates-formes en France.

Les principaux acteurs étaient réunis par l’Electronic Business Group (EBG) ce jeudi à l’Université de Paris-Dauphine. Il ressort de la conférence que la bataille de la VOD n’est pas dénuée d’enjeux pour les groupes médias et télécoms, même si le chiffre d’affaires reste encore anecdotique dans leurs bilans.

Pour Bernard Tani, responsable des activités Vidéo à la demande de France Telecom, le point de départ sera fin juillet le lancement de la V2 du service MaLigneTV, qui permet déjà à 100.000 abonnés de regarder via leur prise téléphonique des vidéos et des chaînes TV sur leur petit écran. Près de 210.000 bande-annonces sont visionnées chaque mois sur le portail, avec un taux de transformation proche de 10% pour les achats de vidéo à l’acte. Le nouveau service permettra au téléspectateur de réaliser des achats d’impulsion, sans avoir à sortir sa Carte Bleue ou à créditer un compte virtuel. Le paiement direct sur la facture France Telecom devrait lever l’un des freins à l’usage. L’autre facteur clé de succès de cette plate-forme devrait résider dans la largeur de son offre de programmes. Bernard Tani parle de « Video On Diversity ». Le documentaire et le théâtre auront leur place au même titre que le cinéma récent et les grands événements sportifs. Le concept de "Long Tail", déjà évoqué dans ce blog, a manifestement séduit France Telecom.

Chez TF1, on se veut moins onirique et, comme souvent dans ce groupe caractérisé par une forte culture d’ingénieurs, pragmatique. Eric Cremer, Secrétaire Général de e-TF1, rappelle que TF1 fait de la VOD depuis… 1995. Les hôtels Latitude, à l’époque propriété du groupe Bouygues, furent les premiers à proposer à leurs clients des films des catalogues TF1 et Warner à la demande. Aujourd’hui, en pleine actualité Festival de Cannes, des hôtels de luxe comme le Carlton et le Majestic exploitent toujours cette plate-forme. Cohérent avec son cœur de métier, TF1 souhaite se positionner comme un éditeur à part entière dans le secteur de la VOD en acquérant des droits auprès des producteurs et en les exploitant au travers de son propre service. Toutes les filiales ont été mises à contribution pour un lancement dans les prochains mois : e-TF1 (internet), TF1 Vidéo (cassettes, DVD) et TPS (bouquet TV par satellite et par ADSL). Actuellement, près de 500 testeurs connectés par différents fournisseurs d’accès câble et ADSL dans toute la France rôdent le service. A leur disposition, une quarantaine de films à visionner en streaming, avec des débits pouvant atteindre 1,5 Mbit/s. Dans ces conditions de diffusion, la qualité de l’image approche celle du DVD. Au moins deux sources m’ont indiqué que via l’accès haut débit Noosnet le résultat était époustouflant. TF1 envisage bien sûr de s’appuyer sur des partenariats de distribution avec des fournisseurs d’accès pour imposer sa plate-forme sur le marché. Reste à voir sur quel catalogue de droits le groupe de Patrick Le Lay pourra compter. Des majors hollywoodiennes seraient de la partie.

En la matière, le groupe Canal+ dispose pour le moment d’un léger avantage. La plate-forme MovieSystem qu’il a rachetée il y a 2 ans est la seule à occuper le terrain chez les fournisseurs d’accès internet depuis 2001, à l’image du Vidéo Club de Noos. (Mise à jour du 6 mai 2006 : Noos a résilié son partenariat avec Canal+ Active. Le câblo-opérateur est désormais partenaire de TF1vision pour la VOD sur PC, avec dès le lancement plus de 500 programmes hors films adultes)

Maxime Jappy, co-fondateur et directeur général de la société, donne peu d’indications sur ses projets. Mais Canal+ Active doit depuis plusieurs mois lancer sa propre marque de VOD, baptisée « Kiosque Plus » (précision du 13 septembre 2005 : la marque retenue finalement est CanalPlay) en référence au service de Pay-per-view « Kiosque » exploité sur CanalSatellite et NC-Numéricâble. Ce sont probablement les négociations avec les majors américaines et celles interprofessionnelles sur la chronologie des médias qui achoppent. Maxime Jappy voit un consensus se dessiner autour d’une fenêtre d’exploitation en VOD 9 mois après la sortie en salle des films, soit le même délai que pour le Pay-per-view. Avec un retour d’expérience de quelques années, il livre un autre point clé pour assurer le succès de ce type de service. Le jeune public, qu’il soit derrière son PC ou son téléviseur, a déjà saisi l’intérêt du On Demand : voir ce qu’il veut, quand il veut. En revanche, il faudra pousser les contenus vers les utilisateurs plus âgés, souvent plus passifs face à l’écran. Ce qui implique une capacité de profiling pour suggérer de manière ciblée à chacun des vidéos susceptibles de lui plaire.

Une analyse partagée par Jean-Marc Bordes, directeur général délégué de l’INA. L’Institut National de l’Audiovisuel, qui gère les archives de la télévision française, propose 200.000 heures de programmes numérisés sur un fond de 600.000 heures. Ces contenus sont réservés aux professionnels au travers d’une plate-forme VOD BtoB, mais le grand public peut consulter une partie de notre patrimoine audiovisuel sur le site de l’INA avec un choix d’émissions remontant parfois à l’ORTF… A vous Cognacq-Jay !

Jean-Marc Bordes cite en exemple la télévision publique italienne avec un service gratuit de VOD, RAI Click. La BBC s’apprête à faire même avec de la VOD Creative Commons, qui s’appuie sur la notion de droit moral. En clair, les contribuables britanniques puisqu’ils payent la redevance pourront avoir gracieusement accès à des vidéos à la demande produites par le service public. Lancement en 2006.

Pour le responsable de l’INA, les facteurs clés de succès d’un service de VOD sont :

- la simplicité de l’offre tarifaire et des moyens de paiement

- un outil de recherche puissant et convivial

- la possibilité de consulter des extraits avant l’achat d’impulsion

- une prescription éditoriale et marketing des contenus

- et une qualité de service, sur le plan technique, digne de la télévision

Dans ce débat policé entre grands groupes médias et télécoms, un nouvel entrant est venu jouer les trouble-fêtes. Mihai Crasneanu, président et fondateur de Glowria, annonce qu’il distribue près de 150.000 vidéos payantes par mois soit l’équivalent de 300 TeraBytes transportés dans son cas par le réseau de… La Poste !

Il revendique le statut de professionnel de la vidéo à la demande, même s’il s’agit de DVD envoyés par courrier. Plus sérieusement, sa plate-forme de VOD par internet est fonctionnelle et devrait être lancée pendant l’été. Une incertitude : Glowria réussira-t-il à signer les droits VOD des 8.000 titres déjà exploités en DVD ? Les majors risquent à tout le moins d’avoir des prétentions financières exorbitantes pour cette jeune pousse compte tenu de la concurrence avec les plates-formes de Canal+ et TF1. Le bouillonnant entrepreneur croit toutefois en un autre modèle que le paiement à la consommation. Il plaide pour un modèle SVOD (Subscription Video On Demand) dans lequel le client paie un abonnement forfaitaire mensuel pour une consommation illimitée. C’est selon lui le meilleur moyen de lutter activement contre la piraterie audiovisuelle. Il faut noter qu'en France ce modèle n'est pas viable économiquement puisque des royalties sont reversés aux ayants-droits pour chaque visionnage de leur oeuvre, ce qui impliquerait des coûts variables élevés pour l'opérateur dans le cadre d'un forfait illimité.

En conclusion, il apparaît que l’enjeu de la VOD portera d’abord sur la largeur et la qualité des catalogues de contenus, puis la capacité des éditeurs à maximiser la satisfaction des clients en leur suggérant des titres et enfin sur la simplicité d’utilisation et de paiement des plates-formes.

TNT v2 : des valeurs sûres

Logo_bfm Hormis la fréquence attribuée à BFM TV, chaîne d'information à dominante économique, il n'y a pas de nouveaux entrants dans la liste arrêtée par le CSA pour 8 chaînes supplémentaires sur la TNT.

Canal+ et Lagardère récupèrent leur mise après l'annulation des fréquences qui avait présidé à cette seconde consultation.

Canal+ va pouvoir diffuser gratuitement sa chaîne info i>télé, au grand dam de TF1 dont le lancement de LCI se fera ultérieurement sur la TNT parmi les chaînes payantes. Canal+ voit surtout conforté son statut de groupe leader dans la télévision à péage avec un mini-bouquet (Canal+ Cinéma, Canal+ Sport et Planète pour les documentaires).

Quant à Lagardère, il s'impose sur la thématique jeunesse avec la chaîne gratuite Gulliver créée en partenariat avec France Télévisions et avec sa chaîne leader Canal J sur la TNT payante. Lagardère récupère également la fréquence annulée pour i-MCM avec une nouvelle chaîne musicale baptisée Europe 2 TV.

Sur les 35 dossiers de candidature, les grands perdants sont le groupe AB, TF1 et M6... et bien sûr les nombreux aspirants à une première fréquence hertzienne.

On retiendra que le CSA n'a guère fait preuve d'originalité dans ses choix, préférant miser sur des valeurs sûres. Des projets originaux comme les chaînes senior, Coriolis TV consacrée à la science, ou encore les chaînes associatives du tiers-secteur audiovisuel n'ont pas été retenus.

Hors-antenne, la prochaine bataille de la TNT qui s'engagera dans les prochains mois sera celle pour l'attribution des fréquences du multiplexe R5. Censé initialement accueillir des chaînes régionales et locales, ce multiplexe fait saliver les poids-lourds de l'audiovisuel. Parmi les alternatives techniques envisageables, il pourrait servir à la diffusion de chaînes payantes supplémentaires en TVHD (haute-définition) avec la norme MPEG4 ou encore diffuser des chaînes de télévision en direct à destination des terminaux mobiles grâce à la norme DVB-H.

Le CSA est d'ores et déjà soumis à la pression des grands groupes de télévision et de télécommunications. Nombreux sont ceux qui souhaiteraient mettre la main sur ces futures fréquences pour conforter ou étendre leur emprise dans le paysage audiovisuel français.

Bientôt la TNT v2

2005tnt_clean4_2 C'est lundi prochain que le CSA doit révéler le nom des 8 chaînes supplémentaires qui rejoindront bientôt celles déjà lancées sur la télévision numérique terrestre.

L'ACCeS (l'Association des Chaînes Conventionnées Editrices de Services) a alerté l'autorité de régulation sur la nécessité de défendre le pluralisme. Elle ne souhaite pas que TF1 et M6 trustent les recettes publicitaires de la télévision hertzienne. En clair, l'ACCeS demande que l'on donne leur chance à de nouveaux entrants.

Des groupes comme Bolloré, RMC-BFM ou encore NRJ pourraient tirer leur épingle du jeu. Leurs auditions n'ont semble-t-il pas laissé de marbre les membres du Conseil.

Le grand vainqueur de cet appel à candidatures pourrait toutefois être le groupe Canal+. Il est candidat une fréquence gratuite pour sa chaîne d'information i>télé. Une thématique, qui comme celle de la jeunesse, est susceptible de favoriser l'adhésion du public à la TNT. Enfin, le groupe dirigé par Bertrand Méheut dispose d'un atout de taille : il est prêt à convertir ses abonnés analogiques gratuitement à la TNT en subventionnant leurs décodeurs numériques, dans l'éventualité où il obtiendrait des fréquences pour les déclinaisons Sport et Cinéma de sa chaîne premium Canal+.

L'appétit de Google pour la vidéo

Video_sm Après s'être mis en bouche avec la recherche de vidéos sur les sites web des chaînes TV américaines, l'ogre Google s'apprête à passer au plat de résistance : l'hébergement et la diffusion de programmes vidéo sur Internet.

Jusque là, le célèbre moteur se contentait d'indexer des pages, des images et des dépêches d'actualité. Rien que de l'allégé... le moteur gardait sa ligne épurée.

Désormais, Google sort les crocs pour s'attaquer aux gros fichiers. On ne parle plus là de kilo-octets mais de méga-octets, voire de giga-octets !

Baptisée Google Video Upload Program, cette plate-forme a pour vocation d'héberger et de distribuer les contenus vidéo de tous les détenteurs de droits audiovisuels.

Qu'il s'agisse de vos films de vacances, d'un reportage produit par une agence de presse, d'une fiction détenue par une chaîne de télévision, ou encore des créations numériques d'un infographiste, le service permet d'uploader les vidéos dans de nombreux formats du marché et sans restriction quant à leur durée.

Une fois validées et indexées, ces vidéos seront mises à la disposition de tous les internautes. Le producteur pourra choisir de les diffuser gratuitement ou bien exiger une commercialisation au prix qu'il aura librement fixé. Dans ce cas, Google se chargera de facturer le consommateur et reversera une partie des revenus au producteur.

Ce projet symbolise parfaitement l'ambition de Google d'indexer tous les contenus numériques et de devenir une véritable bibliothèque en ligne.

Cependant l'exploitation du service, actuellement en phase de bêta-test avec un appel aux vidéastes à s'inscrire, risque de se heurter à des problématiques juridiques encore plus complexes que pour un service de cinéma en vidéo à la demande. Certes Google s'engage à sélectionner les contenus, en refusant tous ceux liés à la pornographie ou à la violence. Mais il paraît difficile d'identifier a priori et à coup sûr que l'utilisateur qui envoie une vidéo possède bien tous les droits (musique, marque, droit à l'image, ...).

On retiendra surtout que cette évolution vers le métier d'agrégateur et distributeur de contenus va renforcer le positionnement de Google comme portail média, à l'instar de ses rivaux Yahoo! et MSN.

Mise à jour du 7 janvier 2006 : lire Google Video Store mise sur la VOD payante.

Télévision : ADSL et mobiles en première ligne

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La dernière livraison de la revue Les Nouveaux Dossiers de l’Audiovisuel, éditée par l’INA, tient ses promesses. Sous la férule de la journaliste Estelle Dumout, des experts de l’audiovisuel et des nouvelles technologies se livrent à une analyse des évolutions en cours sur les nouveaux supports de diffusion de la télévision.

La première partie consacrée à la TV par ADSL met en évidence le risque d’une France à deux vitesses, entre les foyers qui sont éligibles au dégroupage et progressivement à l’ADSL2+ et ceux qui ne le sont pas.

Dans un article sur la situation contrastée dans les pays européens, Adam Daum, analyste à l’institut américain Gartner prédit « une menace réelle pour les acteurs du câble » en France.

Jean-Pierre Arnaud, professeur au Cnam et spécialiste des réseaux, voit en la TV par ADSL un sérieux concurrent pour la TNT. Un point de vue qui rejoint implicitement celui déjà exprimé par le PDG de TF1, Patrick Le Lay.

La deuxième partie aborde la bataille des contenus.

Philippe Bailly, directeur du cabinet NPA Conseil, explique en quoi l’arrivée des décodeurs à disque dur va modifier le comportement des téléspectateurs. Conséquence directe pour les chaînes : une consommation déstructurée de la télévision, affaiblissant la notion même de grille de programmes. Mais, surtout, des téléspectateurs qui zappent les écrans publicitaires. Dans une étude de juillet 2004 sur les PVR et la VOD, NPA Conseil estime que la perte de chiffre d’affaires pourrait atteindre les 5% pour les chaînes françaises d’ici 4 ans.

La bataille des contenus va principalement se livrer sur le terrain de la VOD (abréviation de « Vidéo à la demande » en anglais). Afin de combattre le piratage, les fournisseurs d’accès internet réclament aux professionnels du cinéma l’émergence d’une offre légale alignée sur l’exploitation vidéo dans la chronologie des médias, soit une commercialisation 6 mois après la sortie en salle. Michel Gomez, délégué général de l’ARP (Société civile des Auteurs-Réalisateurs-Producteurs), répond en substance qu’il n’est pas question de démanteler le financement du cinéma français au profit des détenteurs de tuyaux que sont les FAI. Il suggère par ailleurs que la VOD soit l’opportunité de « promouvoir le cinéma iranien ou les courts métrages en ligne » et pas nécessairement que les blockbusters.

Résolument optimiste et volontariste, Jean-Michel Cornu, président de Videon, estime que l’ADSL offre une opportunité unique aux télévisions de proximité pour se développer. Ces télévisions associatives et participatives, à faible budget, doivent selon lui inventer les programmes de demain avec beaucoup plus d’audace que les autres chaînes. Quelques pistes de réflexion : « mise à disposition de programmes anciens, interactivité, échanges entre les téléspectateurs ou même les télés ».

La 3e et dernière partie est consacrée à l’évolution vers la télévision mobile.

Le journaliste Philippe Astor pointe les enjeux liés au choix des normes de compression. Microsoft, avec son format VC-1 concurrent du MPEG-4, attend son heure. La firme de Seattle ne cache pas ses ambitions de contrôler la télévision interactive au travers de ses solutions IPTV (Internet Protocol Television).

Jérôme Bouteiller, rédacteur en chef de Neteconomie.com, insiste sur la fragilité des modèles économiques pour la télévision mobile. Les grands acteurs de télévision payante n’entendent pas se laisser confisquer la maîtrise du client par les opérateurs mobile. En attendant, les fabricants de terminaux devront améliorer l’autonomie de leurs appareils. Et les opérateurs de réseaux hertziens (TNT, mobile) devront garantir une qualité de service satisfaisante pour délivrer en direct de la vidéo sur nos « tout » petits écrans.

Enfin, n'oublions pas celui qui en définitive décide du succès ou de l'échec de n'importe quel produit : le consommateur. Du côté des usages, Florence Le Borgne-Bachschmidt, responsable du Pôle télévision à l'Idate, détaille ce que devrait être la consommation audiovisuelle mobile à moyen terme. En guise d’avertissement, elle invite les opérateurs (mobile ou chaînes de télévision) à « faire la preuve que ces services fonctionnent et qu’ils peuvent remplir chez l’utilisateur un besoin jusqu’alors non satisfait par un autre média ».

Définitions

La télévision est la transmission, par câble ou par ondes radioélectriques, d'images ou de scènes animées et généralement sonorisées qui sont reproduites sur un poste récepteur appelé téléviseur, au fur et à mesure de la réception. Les premières étapes de la vision à distance par l'électricité sont le télectroscope puis la télévision.

La vidéo regroupe l'ensemble des techniques permettant visualisation ou l'enregistrement d'images animées accompagnées de son sur un support électronique et non pas argentique. C'est un terme abréviatif de vidéophonie ou vidéogramme. Le substantif vidéo (apocope de vidéogramme) s'accorde désormais en nombre, cependant, l'adjectif reste lui toujours invariable.

Le téléphone mobile, également nommé GSM, portable, téléphone cellulaire, permet de communiquer sans être relié par câble à un central. Les sons sont transmis par des ondes éléctromagnétiques dans un réseau spécifique. On peut donc communiquer de tout lieu où une antenne de relais capte les émissions de l'appareil utilisé. Les réseaux de 3e génération, basés notamment sur la norme UMTS, disposent d'une bande-passante accrue ce qui facilite la réception de musique et de vidéo à la demande sur les mobiles 3G.

La Télévision Numérique Terrestre (TNT), dont le démarrage s'est fait le 31 mars 2005 en France, améliore la qualité de l'image et du son par rapport à la traditionnelle télévision analogique. Elle permet aussi, pour un nombre équivalent de fréquences hertziennes, de multiplier par 6 le nombre de chaînes TV diffusées.

Les émetteurs de la TNT pourraient à terme diffuser en direct des chaînes de télévision à destination des terminaux mobiles grâce à la norme DVB-H.